Cette semaine, découvrez un autre excellent article d’Eric qui avait déjà abordé la question du nombre des chapitres dans un roman. Cette fois-ci, c’est à travers les émotions de nos personnages que l’on plonge afin d’y découvrir un trésor insoupçonné. Les émotions de vos personnages, c’est ici et maintenant que vous les découvrirez !
Certains auteurs arrivent à rendre leurs personnages inoubliables, vivants, plus vrais que nature. Voici l’un des secrets pour y arriver.
Vous allez découvrir dans cet article comment échapper à ce travers de débutant : le Personnage Abstrait.
Il serra les dents, dans une colère noire. Il commençait à réaliser la trahison qu’elle avait tissée durant ces cinq années. Elle l’avait empêché d’accomplir son but avec une sournoiserie qui le dégoûtait.
Elle resta de glace.
– Je suis désolée, tu ne peux pas venir avec moi.Il ria aux éclats.
– Alors je prendrai le prochain train !Elle regarda celui qu’elle avait tant aimé avec un regard de glace.
– Je regrette d’avoir dû te faire tout ça. C’était pour ton bien.Il s’assit, songeur.
– Tu as peut-être raison finalement…Elle commença à partir, puis se retourna, une boule dans la gorge :
– Tant pis… Viens.
Le contexte de ce petit dialogue n’est pas très utile pour en percevoir le défaut. Je ne parle pas du style. Je ne mets pas en cause l’intrigue. Non. Le problème est ailleurs et concerne la vie même du personnage.
Cela peut passer plus ou moins inaperçu, surtout si l’intrigue est bien menée. On peut s’y habituer, comme à un grincement désagréable. Il passe en bruit de fond. On finit par l’oublier. Mais il reste là et il gêne l’émotion du lecteur.
Regardons plus attentivement ce qu’il se passe dans cette scène. Le personnage masculin est très en colère (à juste titre). Elle n’en semble pas atteinte (c’est son droit). Il rit très fort. Elle reste froide. Il est songeur et abandonne. Elle change d’avis.
En quelques lignes, sans ellipse (le déroulement est continu), le personnage masculin passe d’un début de colère intense au rire, puis à l’acceptation. L’auteur ne souhaitait pas les rendre bipolaires (1) ou particulièrement infantiles… Mais c’est ce qu’il a fait.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’a pas tenu compte de la matérialité de l’émotion. Il en a fait des Abstractions !
Les Personnages Abstraits : des fantômes de personnages
Le personnage abstrait peut être connu intellectuellement. Ce qui lui permet d’échapper à l’attention de son auteur. Il passe d’une émotion à l’autre en un clin d’oeil et sans transition. Il est en colère, puis il est joyeux et l’instant d’après il peut pleurer. Souvent l’auteur a une bonne raison pour chaque revirement. Sauf que le lecteur est seul face à son livre et qu’il n’attend pas seulement qu’on lui dise ce qu’il se passe. Il demande à ressentir !
À part pour les enfants, qui savent passer des larmes au rire par le vol d’un papillon, ou pour ceux qui ont des troubles de l’humeur (maniaco-dépressifs…), l’émotion prend du temps.
L’auteur doit en tenir compte quand il fait vivre ses personnages. C’est l’une des difficultés de l’écriture d’une histoire : l’auteur doit passer de l’intention intellectuelle à la réalisation émotionnelle. Pour ne pas avoir un fantôme de personnage, il faut lui donner de la chair.
Émouvoir et mouvoir
Le mot « émotion » vient du latin « motio » qui signifie « mouvement ».
Rendre compte d’un mouvement est une affaire d’échelle de temps et d’amplitude.
Si le mouvement est trop léger, il est imperceptible : normalement, on ne voit pas les pulsations cardio-vasculaires de son voisin (même si ce n’est pas un mort-vivant). La peau se soulève bien régulièrement par le sang dans les veines, mais pas avec une amplitude suffisante pour être vue.
Et s’il est trop rapide (ou trop lent) le mouvement ne se voit pas non plus : les hélices de l’avion, en tournant, se fondent en disque translucide ; et on ne voit pas pousser les bourgeons, ni le soleil descendre se coucher.
Cela s’applique à l’émotion : pour la montrer et pour la faire ressentir, il ne suffit pas de raconter comment le personnage se sentait avant et ce qu’il ressent après. Alors qu’intellectuellement on pourrait la comprendre, on ne peut pas faire l’économie de son évolution pour communiquer l’émotion au lecteur. Ce changement demande au moins un moment intermédiaire. Il n’est pas forcément développé dans votre récit final. Mais laissez-lui une place.
Plus l’émotion est forte, plus elle est lourde
Imaginez le mouvement de deux balançoires: la première, avec de toutes petites cordes, et la seconde très haute. Quand vous prenez la balancelle, vous pouvez aller et venir et monter très rapidement. Mais vous n’allez pas très loin.
En revanche sur la grande balançoire, l’aller retour prend plus de temps et vous fait voler haut et loin. C’est pareil pour les émotions : une émotion de grande ampleur prendra plus de temps à se préparer et demandera plus d’énergie qu’une petite !
C’est pour ça que les principales émotions des histoires sont souvent vers la fin. Elles sont préparées peu à peu, tout au long de l’intrigue. Si l’émotion doit être très forte, il faut qu’elle prenne racine loin dans les scènes précédentes. Plus elles accumulent de l’énergie dans l’histoire, plus elles explosent en bouquet final.
Ce qui implique que la place d’une émotion dans l’intrigue est liée à son importance : les articulations de votre récit donnent aux émotions qui les animent un rôle supérieur. Cela ne veut pas dire qu’il faille une surenchère émotionnelle, dans des torrents passionnés et explosifs ! L’émotion d’un passage peut être subtile, tout en étant lourde de sens. Quand on tourne une page de sa vie, ce n’est pas forcément dans les pleurs ou les cris de joie. L’amplitude vient de la préparation, pas des points d’exclamations !!! ;o)
Attention : une émotion peut en chasser une autre
Un amour peut atténuer la tristesse ; la colère peut occulter la crainte (et vice versa) … Ce qui veut dire qu’il faut veiller à la dynamique générale de l’émotion du personnage.
Pour reprendre l’image de la balançoire, si vous ne poussez pas dans le bon sens, vous risquez de la freiner au lieu de prendre de l’ampleur !
Ce qui implique, par exemple, que dans une scène, il ne faut pas multiplier les émotions pour arriver à quelque chose. Pour chaque scène, déterminez l’émotion principale et guidez le lecteur peu à peu.
Comment construire une émotion
- Dans votre carnet de travail, définissez l’émotion principale que vous souhaitez communiquer dans la scène : colère, peur, audace, tristesse… et son objet (c’est-à-dire ce qui la provoque) en quelques mots. Dans l’exemple du début, la trahison est l’objet de la colère.
- Déterminez l’ampleur de cette émotion en fonction de son importance dans votre intrigue : si c’est une articulation majeure, elle doit être suffisamment préparée et/ou avoir des conséquences qui résonnent longtemps après.Un caprice est moins fort que la colère qui pousse à la séparation ou au meurtre. Une trahison doit être préparée pour le lecteur : elle prend un sens si celle qui trahit est une personne de confiance (et il faut donc montrer avant combien il a confiance en elle). Et cette trahison sert à son tour de préparation à la colère…
- Plus l’émotion a de l’ampleur, plus vous devrez glisser des préparations dans les scènes avant, et des conséquences dans les scènes après… (pas forcément juste avant ou juste après : vous pouvez les insérer plus loin). Si votre intrigue est déjà bouclée, vérifiez les émotions principales en remontant dans l’histoire, en notant tout ce qui peut la provoquer et en ajoutant par petites touches des détails, voire des scènes, qui la préparent.
- Vérifiez l’évolution des émotions principales en veillant à ce qu’elles ne soient pas en conflit trop grand avec d’autres émotions. Dans l’exemple du début, l’acceptation du personnage qui fait rire le personnage, entre en collision avec la colère. Ce qui diminue l’une et l’autre. Il aurait fallu choisir laquelle est la plus importante et lui donner la meilleure place. L’autre émotion aurait pu venir dans un second temps, et avoir sa place propre.
À vos claviers !
Écrivez une scène et postez-la en commentaire.
Notez d’abord l’émotion principale que vous souhaitez raconter (avec son objet entre parenthèses), et dites rapidement comment vous la préparez en 2 ou 3 scènes (et/ou quelles en sont les conséquences). Puis décrivez la scène principale (celle de l’émotion que vous avez visée).
Pas besoin de faire de la grande littérature : faites comme si c’était votre carnet de travail. Mais si le coeur vous en dit, partagez-nous la scène principale en l’écrivant jusqu’au bout ! 🙂
Quelques émotions : amour, haine, espoir, désespoir, tristesse, joie, audace, crainte, colère, désir…
Par exemple :
émotion principale : audace (affronter sa timidité pour annoncer son amour à une fille hautaine)
préparation : le garçon reste muet devant la fille, qui est très méprisante : le garçon est dévasté ;
le garçon revient plus tard à la charge et ose bredouiller quelque chose d’incompréhensible ;
le garçon sauve une dame d’un accident, mais la dame croit être agressée (il prend conscience qu’il est capable de faire du bien sans attendre de merci) ;
Scène principale : le garçon annonce son amour à la fille, malgré son mépris.
Conséquence : la fille a peur du garçon et le garçon qui prend confiance en lui se lance dans une aventure périlleuse…
Article et dessin : Eric Galland
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Bonjour,
J’écris un roman où le personnage est présent dans l’histoire que je publié sur Facebook. A chaque épisode, j’improvise pour l’écrire. Mais je sens que mon personnage principal n’est pas vivant. Il est un acteur passif. Je voudrais savoir comment faire pour le rendre vivant dans un roman où ce dernier est omniscient?
merci 🙂
Bonjour,
Je suis actuellement entrain d’écrire un roman. Je ne l’ai absolument pas préparé à l’avance, je n’ai fait aucun travail de préparation avant. Excepté dans ma tête, pour ce qui est du personnage principal. Je publie mon histoire sur Wattpad, et donc j’écris un nouveau chapitre toutes les semaines et le publie directement après. Mon histoire a eu un beau succès directement, et j’espère que ce succès continueras. (mais pour l’instant je n’en doute pas)
Mais j’ai peur, en faisant votre travail de préparation de perdre mon esprit d’improvisation. De faire que je ne prenne plus plaisir à écrire mon livre car je connaîtrais déjà la fin. En fait quand j’écris, à chaque chapitre c’est comme si je vivais l’histoire en même temps et de tout préparer à l’avance me fais avoir peur de me lasser d’écrire. C’est comme si je commençais une série télévisée et que quelqu’un me donnait la fin, je me lasserai et voudrais arrêter de regarder la série.
Je ne sais pas si je suis bien claire. Mais j’adore écrire comme je le fais. Dois-je changer mes habitudes pour produire mieux ? Dois-je continuer comme je le fais, même si j’ ai conscience du fait que je pourrais me perdre dans le récit et mes lecteurs pourraient se lasser ?
De plus, j’ai l’impression d’avoir mis de côté les émotions de deux personnages. Puis-je faire une fiche personnage en notant leurs attitudes, leur caractère. J’aime beaucoup donner des mimiques aux personnages, je trouve que ça les rend encore plus attachants. exemple: Au lieu qu’ un garçon se gratte la nuque quand il est nerveux, mon personnage se frottera le pouce nerveusement avec son index. Et les personnages qui le connaissent bien le remarquent etc… Est-ce une bonne chose ?
J’ai adoré cette article merci beaucoup !
Slt. C’est quoi ton nom sur wattpad?
Toi aussi tu es sur wattpad?
Bonjour, j’ai publié mon histoire sur wattpad il y a peu. Je ressens au fond de moi une insatisfaction ,un manque de sentiments j’ai l’impression que mes personnage ne vie oas dans leur histoire qu’il son fade… J’aimerais leur apporter plus de couleur…. Et j’aimerais apprendre à mieux d’écrire ce qui entour les perso ce qu’ils font sans trop écrire.
Merci cet article va beaucoup m’aider .
Un grand merci Éric pour ces informations précieuses (et qui tombent sous le sens) mais qu’on pourrait avoir tendance à minimiser ou occulter.
merci Manuela! J’espère au moins recevoir l’accusé de réception de Gallimard au plus vite… et ce n’est pas parce que j’ai fini un roman que je vais cesser de vous demander des conseils, Eric, ça non! =)
katty, peu-être le relire encore une fois dans un mois? sinon… lance toi et bonne chance!
Bonjour,
j’ai enfin terminé mon roman, je l’ai lu, relu et re-relu pour être sûre que rien ne cloche et je compte maintenant l’envoyer à Gallimard. Mon livre me plaît, j’ai rebouché toutes les failles que j’ai trouvées, et pourtant, je meurt de peur à la pensée que je vais envoyer mon manuscrit à une maison d’édition.
Pourquoi?
Parce que vous y avez mis des mois d’efforts et que ça compte beaucoup pour vous ?
Bravo d’avoir terminé et bon courage pour la suite ! C’est maintenant un autre type de combat.
Merci pour le conseil! Je crois que je vais finir par avoir toutes les chances de mon côté… =)
Bonjour,
Etant donné que pour participer au concours dont j’ai parlé le 12 avril, je dois écrire un roman de 80 pages minimum, j’ai décidé de « mixer » les deux premiers tomes de mon roman. Malheureusement, n’ayant pas assez écrit pour pouvoir recopier sur ordinateur (j’écris toujours d’abord à la main), j’écris maintenant en totale improvisation. Cette décision aura-t-elle un impact sur mon manuscrit? J’ai peur que l’intrigue devienne moins bonne à mesure que l’on approche de la fin du récit…
Merci.
Bonjour Katty,
Oui, l’improvisation sans filet, c’est très risqué, et je ne suis pas sûr que vous gagnerez du temps.
Pourquoi ? Parce que la fin de l’histoire est toute entière préparée par ce qui précède. Et inversement, la fin justifie tout le développement. Si vous avancez à vue, mais sans cap, ça deviendra difficile de justifier les méandres qui ne manqueront pas d’arriver.
Vous aurez alors beaucoup plus de moments à vide, dans lesquels vous ne savez pas où aller, ou pire : vous prendrez des impasses sans le savoir.
Il vaut mieux prendre le temps d’écrire un synopsis squelettique et schématique. Ce sera votre carte et votre boussole. Vous pourrez alors avancer sereinement dans votre histoire. 🙂
Bonjour,
J’ai commencé à écrire le second tome de ma série de roman. Je l’écris à la troisième personne alors que le premier tome est écrit à la première personne. Est-ce une bonne idée?
Merci
Bonjour Katty,
ça peut être intéressant, si c’est justifié par la narration… Pourquoi passer de la première à la troisième ?
Bon, en dernier recours, on peut toujours dire que c’est le choix de l’auteur. Mais c’est la raison la plus faible. C’est mieux si ça vient de l’histoire elle-même.
Bonjour,
J’aimerai savoir si c’est une bonne ou une mauvaise idée de faire la fiche de mon personnage principal avant de commencer à écrire ?
Merci
C’est plutôt conseillé. Vous n’êtes pas obligée de la peaufiner, mais il vaut mieux connaître les causes de ses réactions dans l’histoire et avoir posé son évolution (on parle d’ « arc » pour dire l’évolution du personnage tout au long de l’histoire).
Pour écrire une histoire, il faut passer AU MOINS autant de temps à la préparer et à la construire qu’à la raconter. 🙂
Bonjour,
J’ai décidé de participer au concours Gallimard du premier roman jeunesse. Comment mettre un maximum de chances de mon côté face à (certainement) des candidats majeurs et doués?
J’ai confiance en moi et je sais que je peux ne pas être sélectionnée mais j’aimerais beaucoup avoir des conseils de ce côté là.
Merci
Venez en discuter sur le forum 🙂
merci pour le conseil !
j’ai commencé a écrire un roman toute seule et j’ai une question : à quel temps doit-je écrire mon livre ?
haha ! ça mériterait un article (Hein, Manuel 😉 )
Pour faire vite : le meilleur temps est… celui qui correspond mieux à l’histoire !
En général, on raconte les histoires au passé (et un peu au présent). Je n’ai jamais vu de roman au futur. Mais après tout… pourquoi pas… 🙂
Essayez de transposer sur une petite partie, ça vous donnera déjà une idée.
Ce qui serait plus intéressant que le futur, ce serait de faire un roman entièrement au conditionnel haha ! Mais encore une fois, l’histoire devra justifier l’emploi du temps, et c’est pas gagner lol
Bonjour,
Margot et moi avons souvent entendu parler de « maître d’écriture », que l’on pouvait trouver pour améliorer notre écriture. Qu’est-ce exactement et comment le trouver?
Oui… Aux US, c’est ce qu’on appelle des « script doctor », dans le cinéma.
Mais dans l’édition, c’est assez rare, en fait. Parce que les budgets sont beaucoup plus minces. Cela dit, j’ai accompagné un auteur de bd chez Dargaud l’année dernière. Comme quoi, les lignes peuvent bouger !
La plupart du temps, c’est l’auteur qui fait la demande (et négocie avec l’éditeur sur le fait que son histoire est mieux construite et plus apte à se vendre).
Sur Internet, on peut trouver des offres de « coaching ». L’idée est intéressante. Mais pour le moment, je reste un peu sur ma faim… Je n’ai pas encore trouvé de vrai accompagnement (qui aborde les questions ardues de la construction des histoires). Bon, c’est bien pour commencer à écrire… Mais à force de chercher le Graal, je vais finir par écrire ma propre méthode. ^^
Ce que je conseillerais dans un premier temps, c’est de lire des livres sur le sujet. (On peut en trouver sur ce site, je crois). Et puis de venir régulièrement ici 🙂
Pour en revenir au sujet de l’article, et plus précisément à la part de vie des personnages lié à la façon de faire ressentir leurs émotions, j’ai en ce qui me concerne une petite astuce (qui rejoint l’image de la balançoire dans l’article).
Certaines émotions sont « extrêmes », d’autres plus « banales ». Et on peux tabler sur une graduation de l’émotion pour arriver d’une émotion banale à une extrême.
Par exemple(s) : Joie, Bonheur, Béatitude. Colère, Haine, Rage…
Ma méthode consiste donc à prendre le temps de décrire la montée des sentiments dans l’esprit du personnage… ou à décrire les manifestations physiques que le personnage peux percevoir (dans le cas d’une narration non-omnisciente).
Si au départ on peux trouver que de telles phases de narration brisent un dialogue, on y gagne généralement en profondeur. Et si le rythme d’un dialogue peux être partiellement affecté, le rythme général de lecture (ou de la scène) peux s’en trouver accéléré.
» -Je te quitte, Ben.
A ces mots, il sentit monter en lui sa colère… Sourde, brûlante, haletante. Elle prenait peu à peu tout son être, se muant en haine, puis en rage. Il se sentait exploser, et cette sensation…
-Après tout ce que nous avons vécu ensemble? Comment oses-tu! »
Ce petit exemple illustre mes propos, et bien que la réplique de l’homme se retrouve différée dans le texte, on la devine prononcée seulement quelques secondes après la première. Et dans l’intervalle l’émotion prends vie, donnant de la consistance et de la crédibilité à la réaction du personnage…
Bref, je ne sais pas si ça peux aider, ou si je me suis seulement exprimé convenablement… Je suis très mauvais pour ce qui est d’expliquer les choses, du moins de manière concise 🙂
Merci pour les conseils,nous avons beaucoup de livres modèles pour nous inspirer (Chroniques du mondes émergé de Licia Troisi,la malédiction de la licorne de Bernard Simonay….) 🙂
Merci. Une dernière chose: le roman que j’écris, je l’écris avec un ami. Auriez-vous des conseils à me donner de ce côté-là?
bonjour,j’ecris le roman avec katty et j’aimerai savoir si il est difficile de faire publier des romans et si il est plus facile d’attendre la majorité .
j’aimerai avoir quelques conseils .
Merci
Bonjour Margot & Katty 🙂
– Est-ce difficile de faire publier des romans :
Oui. Tout dépend de la qualité du roman, et de la façon dont vous le vendez (mais surtout de la façon dont vous le vendez, en fait^^). Un éditeur reçoit beaucoup beaucoup de tapuscrits, et pas forcément de très bons. Pour sortir du lot, il faudra être persévérante, mais surtout apprendre à le vendre vite et bien (à travers une lettre par exemple, ou mieux, si vous arrivez à rencontrer le responsable…).
Après il reste la solution de l’auto-édition (ou à compte d’auteur, ce qui revient presque au même). Avec l’internet, il est possible de vendre ses livres de manière électronique…
– ne pas être majeur n’est pas une difficulté en soi. L’éditeur vous proposera un contrat adapté
– des conseils pour écrire à deux : il y a un article de Manuel à ce sujet. 😉 Mais pour répondre quand même à la question, je dirais qu’il faut savoir argumenter et faire la part des choses.
Parfois, on tient à des détails qui ne sont, finalement, pas si importants. Si l’autre veut en changer, il faut savoir accepter.
En revanche, si c’est vraiment quelque chose qui vous tient à coeur, il faut savoir tenir bon, savoir le dire avec diplomatie, et bien expliquer pourquoi c’est important pour vous.
Normalement, vous vous êtes mises d’accord sur le projet général avant de vous lancer. Mais il est normal que chacune ait son propre regard : peu à peu, il faut faire en sorte que ces deux perspectives se rejoignent.
Accepter de construire à deux demande régulièrement des efforts ; mais c’est un chemin très enrichissant.
Bon courage 🙂
Par « cadre particulier », j’entends le monde, le pays, le lieu où le personnage évolue. J’ai lu beaucoup de roman où les héros viennent et vivent dans un pays anglophone, par exemple. Est-ce ce qui attire le lecteur ou sera-t-il d’accord avec tous les cadres?
Je ne pense pas qu’il y ait un cadre à privilégier dans l’absolu : l’important c’est d’abord l’histoire qui se déroule. On peut faire une histoire poignante, plantée dans un camp de concentration… Tout dépend de comment on l’amène.
Le cadre peut être familier, ou au contraire dépaysant. L’important est de rester cohérent, et de soigner les éléments nécessaires pour peindre l’ambiance et/ou faire avancer le thème ou l’intrigue.
Certaines histoires pourraient presque se passer de cadre. Centrées sur les relations entre les personnages, elles relèguent à l’arrière-plan un décor un peu flou…
D’autres histoires exigent des détails jusqu’à l’ivresse…
Bref. Tout est possible ! L’important, encore une fois, c’est de rester cohérent avec l’histoire qu’on veut raconter.
bonjour, je voudrais juste savoir si il y avait un cadre particulier pour un roman qui attire les lecteurs,
Merci beaucoup!
Qu’entends-tu par « cadre particulier » ?
Eric
Katy et les autres, vos suggestions sont utiles. L’écriture, ne l’oubliez jamais est un fibre qui est là. L’aide des autre est souvent utile pour en tirer le meilleur profit
Je viens de m’inscrire, ce site est vraiment excellent, et très utile.
J’ai commencé mon premier roman et cet article m’aide particulièrement, car mon personnage principal/narrateur est un objet, et le développement émotionnel de celui-ci est d’autant plus difficile qu’il ne peut communiquer et que les humains ignorent qu’il vie et pense. Mon objectif est d’en faire un personnage qui va découvrir les émotions, apprendre les « bases » que sont le bien/le mal, etc, tout en essayant de garder une certaine nuance et éviter les gros clichés.
Enfin bref, merci 🙂
Merci beaucoup pour cette astuce!
Encore une chose: je ne compte pas finir sur une happy end totale. D’après vous, est-ce une bonne idée?
Merci.
Oui, c’est une bonne idée… si c’est ton choix !
D’un point de vue logique il y a quatre possibilités que je ne développerai pas à fond ici (happy end, tragédie, et deux fins mixtes).
L’important, c’est d’abord que ça corresponde à ce que TU veux vraiment.
Après, d’un point de vue purement « marketing », la fin heureuse est plus facilement appréciée (la tragédie demande une certaine maturité).
Bonjour,
J’aurais besoin de conseils pour améliorer le scénario de mon nouveau roman:
C’est l’histoire d’une jeune fille qui se retrouve embarquée, elle et son petit ami, dans une guerre qui a éclaté dans un monde parallèle. Entre temps, la fille a découvert que sa mère, que tout le monde même son père et sa soeur croyaient morte, est vivante dans ce même monde parallèle. La fille et son ami s’engagent à sauver le royaume, qui est en fait envahi par un duc tyrannique, mais c’est juste pour retrouver la mère de la fille. Qui, de son côté, est en fait tombée amoureuse du méchant, l’a épousé en secret et lui a donné une fille prête à tout pour anéantir l’héroïne. Donc, les deux héros de l’histoire vont avoir du fil à retordre.
Je sais, c’est un peu confus, mais je n’ai pas l’habitude de résumer mes romans pour d’autres personnes (il faut que je m’entraîne). Voilà, j’espère que vous avez des tuyaux parce je ne suis pas vraiment satisfaite de certains détails.
Merci!
Bonjour Katty,
Les éléments que tu donnes sont déjà bien. Même si ça n’en dit pas beaucoup non plus.
Si tu veux un tuyau : tu gagneras à définir la fin précisément, de manière à déterminer toutes les étapes dont tu as besoin pour y arriver. Comme l’histoire semble très riche, il faut lui donner une colonne vertébrale (qui semble déjà exister ; il s’agira probablement juste de la renforcer).
En partant de la fin, tu peux ainsi remonter l’histoire, et trouver d’éventuelles invraisemblances, des manques de préparation des évènements majeurs…
Deux liens intéressants : Comment créer un bon personnage de roman et Comment donner vie à son personnage ?
Pour répondre à ta question, le problème n’est pas tant de préparer ses personnages avant le texte ou pas on ne devrait pas, non?
» On construit de minutieuses biographies, mais pas de véritables caractères. On les enferme dans leurs signalements : état civil, métier, situation familiale, sans leur donner une façon spécifique d’agir, une manière unique d’être, de désirer, de vouloir qui vont constituer autant de ressorts pour l’action. Ainsi, plus un personnage est contradictoire, plus il est intéressant. Regardez Molière une fois encore. Harpagon est avare, mais aussi amoureux. Il est tiraillé : une partie de lui-même veut tout garder, l’autre doit tout donner. Il est complexe, équivoque, imprévisible. De même le docteur House (de la série éponyme) est traversé par la passion de savoir, il jubile devant le mystère d’une maladie qu’il ne connaît pas. Mais la médecine moderne a besoin de matériel, d’équipes, il est contraint de travailler dans un hôpital – lui si misanthrope – avec de nombreux assistants, de respecter la hiérarchie… ce qu’il déteste. »
http://television.telerama.fr/television/en-france-on-apprend-le-style-pas-a-raconter-des-histoires,55102.php
Donc, je dirais que ce qu’il faut comprendre, c’est que le personnage ne doit pas subir l’action mais, il doit la créer pas ses choix, ses réactions. Il ne doit pas être seulement un automate au service de l’intrigue mais le contraire. Et aussi éviter les clichés.
Exemple : Une personne annonce la mort au protagoniste. 99% des lecteurs s’attendent à ce qu’il pleure. Attention, c’est un cliché.
A la place, il est mieux, par exemple, qu’il ne réagisse pas et se taise, pendant trente secondes, avant de demander une clope. C’est surprenant, mais ces réactions doivent coller à sa personnalité.
Et aussi, il ne faut pas enfermer un personnage dans un moule (le gentil courageux), ce dernier doit avoir des qualités et des défauts, quelques travers.
Si tu veux, je peux te détailler plus par e-mail.
d’accord avec Hopper, j’attendais la réponse à ma question, comment créer des personnages consistants, et je ne la trouve pas… même si l’article est intéressant, et la façon d’amener l’émotion, très utile…
ne pas se prendre les pieds dans le tapis .. si on prépare ses personnages avant le texte, on ne devrait pas, non?
Bonjour Françoise,
Désolé pour cette petite déception. Ce n’est que partie remise ! 😉
Cela dit, la consistance de l’émotion est au cœur de celle du personnage.
« Préparer » un personnage se fait en même temps que l’histoire : c’est par elle que le personnage prend un sens.
Certes, l’émotion n’est qu’une partie de la face intérieure. Tout personnage ne vit pas forcément d’émotion (certains peuvent être exclusivement dans l’action ; ou dans le raisonnement).
Mais il est important d’éviter le travers du personnage abstrait si l’on veut lui donner de l’ampleur.
Bonjour,
Il y a une confusion entre le titre et l’article en lui-même. Donner vie à un personnage est bien plus complexe que de l’émouvoir. C’est, avant tout, le mettre en scène, le faire bouger et parler, mais aussi et surtout le confronter à ses fantômes, le faire réagir, penser, éprouver et ressentir.
En bref, le rendre consistant dans l’esprit du lecteur. Je n’aime pas cette idée de coucher sur le papier les émotions ; une émotion ne se crée pas, elle se suggère.
Au lieu de dire, Anne est perplexe, je lui préférerais Anne se mordait compulsivement les ongles. C’est au lecteur d’en faire l’interprétation ; dans les scénarios de films américains, on laisse le choix à l’acteur de jouer une action (exemple : frapper une table du pied) à sa convenance.
De plus, les bons personnages restent toujours des personnages inattendus : il faut laisser libre cours à leur réactions. C’est quelque chose que connaissent par coeur tous les auteurs dignes de ce nom.
J’ai été, depuis toujours, contre l’utilisation d’un plan ou de la planification.
En tout cas, un bon article en perspective mais il faudrait développer davantage, tout en réduisant ce qui est inutile (la définition, etc.).
Bonjour Hopper,
Bien vu : le titre est un peu trop large. Construire un personnage est complexe, en effet, et l’article n’en traite qu’une partie.
Cela dit, je vois que nous sommes d’accord : « Le confronter à ses fantômes, le faire réagir, éprouver et ressentir… » ce sont des émotions.
La construction et la suggestion sont deux niveaux différents. Il ne s’agit pas, en effet, d’expliciter (encore que ça pourrait avoir du sens si c’est assumé dans le style).
Le conseil se situe dans ce qui précède la suggestion : pour suggérer, il est plus efficace pour l’auteur de savoir comment l’émotion est construite, afin de pouvoir la suggérer au lecteur.
En revanche, il n’est pas exact de dire que « tous les auteurs dignes de ce nom » doivent laisser libre cours à leurs personnages. Certains le font avec plus ou moins de bonheur…
L’amalgame du personnage de roman avec l’acteur est assez éclairant : l’acteur apporte un plus au scénario, sous la direction (ou non) du réalisateur (en tant que metteur en scène). Aussi le scénariste doit prendre en compte cette marge de liberté, comme une co-écriture. En revanche, l’auteur de roman, lui, doit tout maîtriser.
La maîtrise ne veut pas dire rigidité, bien au contraire : comme un danseur sait solliciter tous ses muscles au bon moment, un auteur doit pouvoir évoquer et émouvoir sans laisser de place au hasard (sauf celle qui incombe à la réception du lecteur). C’est le propre de l’artiste débutant de confondre hasard et intuition. 🙂