Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’était le schéma narratif dans le roman ? Comment cela fonctionnait et comment le mettre en place ? Dans cet article, nous verrons le principe de base du schéma narratif ainsi que le déploiement et l’exemple de quelques extraits qui permettront de mieux saisir le concept aux yeux des jeunes auteurs commençant dans le monde magique des mots.
Le schéma narratif a été inventé par des critiques littéraires afin de mettre en valeur des structures narratives universelles. Ce schéma s’applique tout particulièrement aux contes, de même que le schéma de Greimas (selon lequel tout conte comprend un héros, une quête, des adjuvants et des opposants). Le schéma narratif se compose de cinq étapes : la situation initiale, l’élément (ou événement) perturbateur (ou déclencheur), les péripéties, la résolution (ou dénouement), la situation finale.
Schéma narratif simple et général
Il est à noter que ce schéma narratif demeure parfaitement symétrique, c’est-à-dire qu’à la situation initiale correspond la situation finale, et à l’élément perturbateur la résolution.
Toute histoire — ou presque — commence par une situation relativement stable (la situation initiale), et se termine par une autre (la situation finale). Entre les deux est survenu un événement (l’élément perturbateur) qui a rompu un équilibre, et engendré ainsi toute une série d’autres événements (les péripéties), jusqu’au dernier (la résolution) qui instaure un nouvel ordre, ou rétablit l’ancien.
Au centre du schéma, les péripéties constituent généralement, en quantité, la plus grande part du récit. On pourrait d’ailleurs considérer l’élément perturbateur comme la première des péripéties, et la résolution comme la dernière.
Le passage de la situation initiale à l’élément perturbateur se manifeste souvent par un changement de temps verbal. Traditionnellement, le récit commence à l’imparfait (« Il était une fois une jolie princesse qui vivait heureuse… »), et c’est le passé simple qui indique la survenue de l’élément perturbateur : « Un jour arriva un sorcier… »
Une façon d’appréhender le déroulement d’un récit
Le schéma narratif, qui décrit le déroulement d’une histoire, peut servir à la fois de grille de lecture et de plan d’écriture. Son utilité est toutefois limitée en ceci qu’il n’est guère besoin de connaître son existence pour le respecter. Assez spontanément, le moindre récit que nous faisons, même à l’oral, en répète les étapes.
Imaginons qu’un homme rentre chez lui, surprenne son épouse en plein adultère, demande le divorce et l’obtienne. Cette histoire d’une brièveté extrême et d’une banalité affligeante est parfaitement conforme au schéma narratif :
Situation initiale : un homme et une femme sont mariés. Élément perturbateur : le mari se rend compte que sa femme le trompe. Péripéties : toute la procédure du divorce. Résolution : le divorce est prononcé. Situation finale : les époux sont séparés.
Mais des récits d’une tout autre complexité répondent au même schéma.
On peut par exemple l’appliquer au mythe d’Ulysse :
Situation initiale : Ulysse, époux de Pénélope, règne sur Ithaque. Élément perturbateur : Hélène ayant été enlevée, les Grecs préparent une expédition vers Troie à laquelle Ulysse doit participer. Péripéties : guerre de Troie et retour d’Ulysse, tandis que les prétendants convoitent à la fois Pénélope et le trône d’Ithaque (tout cela formant la matière de l’Iliade et de l’Odyssée). Résolution : Ulysse tue les prétendants. Situation finale : Ulysse retrouve sa place auprès de Pénélope.
Écrire un roman en utilisant le schéma narratif
Il est possible d’écrire un roman en suivant ce schéma, ou de vérifier en cours d’écriture qu’on l’a suivi. Mais à vrai dire, le risque de s’en éloigner radicalement reste faible, tant il tombe sous le sens qu’un roman doit avoir un début et une fin, et qu’entre les deux il est préférable qu’il se passe quelque chose !
En revanche tout à fait envisageable de ne pas respecter ce schéma narratif volontairement, par choix littéraire. On pourra par exemple priver le lecteur de dénouement, afin de laisser ouvertes toutes les possibilités. Il faut avouer qu’un tel procédé est assez frustrant… mais après tout, rien n’interdit à l’écrivain de jouer avec les attentes de son lecteur, et de le frustrer pour mieux le surprendre.
Écrivez maintenant quelle est votre manière pour aborder la structure narrative de votre histoire. En quoi cela est-il mieux pour vous ?
Écrit par : Manuel .G
bonjour merci pour cet article mais ce n’est pas ceci que je cherchais
Est-ce mauvais,avant de suivre ce schema de présenter les personnages avec une peinture passionante,malgré qu’à la fin sa tournerai au mal?
Je suis en train d’écrire un roman et cet article m’a beaucoup aidé. Merci à son auteur.
C’est justement se que je cherchais je pense que c’est deux bon exemples, pour avancer son roman on devrait l’avoir constamment sous les yeux pour garder le rythme en écrivant, il devrait y avoir le même pour les construction de phrase ça aiderait certainement à trouver plus facilement les idées de phrases, et les mots aussi. j’espère que je suis pas trop compliqué pour m’exprimer Cordialement
Merci de ces explications. Elles permettent au débutant de pouvoir aisément monter son intrigue.
A bietôt
De rien Roger,
Au plaisir.
Question: Est-il necessaire de mettre en place ce genre de shéma en « post-production ».
Peut-être poser les étapes de son roman pour s’assurer du bon déroulement de son histoire ou eviter les noeuds au cour de l’intrigue?
C’est une possibilité. Il n’y a jamais vraiment de règles dans l’écriture.
Effectivement, cela permet garder un oeil sur l’ensemble du contenu. Cependant, des (jeunes) auteurs font sans suivre un plan que ce soit en pré ou post écriture.
Chaque personne a sa manière de travailler et il incombe de trouver ce qui fonctionne le mieux pour soi-même afin d’augmenter ses chances de conclure son projet.
Merci pour cet article. En effet, même si le schéma narratif peut sembler évident voir instinctif, il est important d’en parler : comme tu le dis dans le dernier paragraphe, connaître permet de détourner, et même d’approfondir, de perturber, d’emmêler !!! Voilà où réside le véritable génie de l’écrivain 🙂