Les personnages dans le roman ont une place capitale dans votre histoire. Cette information vous parait évidente, mais avez-vous vraiment réfléchi comment le roman et ses personnages peuvent être utiles à élaborer pour la congruence de votre récit ? C’est pour cette raison qu’un mini dossier sur les personnages au sein de vos écrits voit le jour. Divisé en 3 articles, vous apprendrez à mieux les cerner et améliorer afin de progresser.
- Les personnages dans le roman : L’importance des personnages
- Les personnages dans le roman : Ceux qui plaisent
- Les personnages dans le roman : Exercices et cadeau
L’importance des personnages dans le roman
Commençons par la première partie traitant sur le sujet de l’importance des personnes dans votre roman et posons-nous la première question essentielle. En quoi les personnages sont importants ?
Certains répondront qu’il faut forcément des personnages afin de créer une histoire.
Bien sûr, cela n’est pas totalement vrai dans la façon de dire la chose, car une feuille naissante qui croît, vieillit et finit par mourir pourrait très bien devenir le seul objet de votre histoire. Peut-on dès lors parler d’une feuille comme s’il s’agissait d’un personnage bien qu’être vivant ? Ou plutôt comme un sujet ?
D’autres diront que les personnages dans le roman sont l’essence même d’un bon déroulement dans l’avancée d’une histoire. En effet, ce sont d’excellents moteurs pour faire avancer votre récit, mais ce ne sont pas les seuls moyens d’assurer l’avancement de votre écrit. La description dans le roman sur le monde extérieur reste aussi un très bon moyen de faire progresser les évènements bien que vos créations interagissent en permanence envers ceux-ci.
Il pourrait y avoir des tas de raisons afin de déterminer une réponse. Cependant, si les personnages de votre roman sont importants, c’est surtout parce qu’ils nous ressemblent. Eh oui, rien de savant ni de compliqué. Pourtant, combien d’entre vous ont appuyé sur le buzzer pour citer une éventuelle autre raison quant à cette importance ?
Le fait que des personnages nous ressemblent crée des émotions fortes entre ceux-ci et nous même. Nous rions quand les personnages agissent de façon drôle, nous pleurons quand ils subissent des séquelles importantes, nous nous sentons « amoureux » quand Cupidon intervient entre la belle et la bête… Ce que nous vivons, ils le vivent.
Le roman et ses personnages
Dans le roman, l’intrigue est soutenue principalement par les différents personnages mis en scène par l’auteur. Un personnage de roman est un acteur fictif, généralement un être humain, dont l’auteur peut communiquer le caractère à travers différentes facettes tout au long de l’intrigue.
On distingue les personnages principaux des personnages secondaires qui interagissent entre eux et avec leur environnement. On entend souvent parler d’héroïne ou de héros dans un roman, il s’agit simplement d’un personnage à qui l’auteur en question octroie une remarquable destinée (triste ou éclatante). C’est un ou le personnage principal de ce roman.
Bien sûr, un roman peut avoir plusieurs personnages principaux sans en faire des héros ou des héroïnes ! Loin d’être que de simples figurants, les personnages secondaires sont ceux dont les actions nuisent ou aident les personnages principaux dans la réalisation de leurs objectifs.
Il ne faut pas sous-estimer ces « secondaires » parce qu’ils constitueront aussi la raison pour laquelle votre personnage principal existe. Sans eux, les liens forts qui permettent de construire des caractéristiques soudées entre vos personnages s’écroulent.
Les relations entre les personnages dans le roman
Dans un roman, en fonction de leur perception des choses et de leurs ambitions, les personnages entretiennent entre eux des relations privilégiées ou conflictuelles. Il n’y a pas que l’être humain fictif qui existe dans un roman. Les animaux et les choses entrent souvent en scène. Pour mieux cerner tous ces éléments, le terme « personnage » a été substitué au vocable « actant ». Cela permet d’expliquer globalement l’intrigue du roman à travers le « schéma actantiel. »
On part d’abord du « sujet » qui est le personnage principal cherchant à atteindre un but précis. L’intrigue du roman nous mène à un « objet » qui est ce que recherche le personnage principal (un être cher, une valeur morale, etc.).
Alors que « l’opposant » met tout en œuvre pour empêcher « le sujet » d’atteindre son but, « l’adjuvant » l’aide plutôt à réussir la mission qui lui a certainement été confiée par un autre personnage (pardon un autre actant) dénommé « destinateur ».
Dans cette trame, il y a souvent quelqu’un qui profite de toute l’action menée par le « sujet », il s’agit du « destinataire. »
Distinction entre un personnage et un actant dans un roman
Le personnage est une personne (être humain) fictive utilisée dans le roman. Mais, en fonction de l’objectif recherché par l’auteur, il peut en être autrement. L’actant est une notion plus large qui pourrait se substituer au terme « personnage » dans le roman.
L’actant est soit une personne, soit une chose, soit un animal. Un auteur de romans peut choisir de personnifier une ville en lui attribuant des caractères humains ! Il en est de même des animaux. Des singes ont bien été des personnages principaux et secondaires dans « la planète des singes » de Pierre Boulle.
Comment créer un personnage de roman qui suscite l’intérêt du lecteur ?
Le roman et ses personnages n’intéresseront le lecteur que si le romancier a opéré un choix judicieux. Les personnages dans le roman doivent avoir un nom, un âge, un sexe, une morphologie, être identifiables à travers leurs métiers, leurs religions, leurs races, leur statut social, etc.
Le romancier doit garder à l’esprit que le bon personnage doit en plus être capable de changer, d’évoluer de façon imprévisible. Le roman et ses personnages fascinent le lecteur dès lors qu’il se pose constamment des questions sur ce qui pourrait arriver dans la suite. Un personnage intéressant n’est pas forcément celui qui possède de bonnes qualités, mais souvent celui que le lecteur aime détester à cause de sa maladresse, de son cynisme, de son discours hautain…
Comment le romancier fait-il parler les personnages qu’il crée ?
Certes, les personnages dans le roman se reconnaissent aisément par les noms et les qualificatifs qui leur sont donnés. Mais, ils se caractérisent aussi par leurs discours. Le romancier peut rapporter les propos d’un personnage à travers un discours direct.
Untel dit « j’aime cette ville et ses habitants. » Un autre auteur aurait pu choisir le style indirect et écrire : « Untel dit qu’il aime cette ville et ses habitants. »
Très souvent, le romancier utilise ce qu’il convient d’appeler « le récit de paroles » pour rendre compte des propos tenus par un personnage. Un romancier écrira par exemple : « Camille fit de vives remontrances à son fils. »
On voit bien que le récit de paroles rapporte le discours d’un personnage sans en donner exactement le contenu.
Le romancier dispose d’une quatrième technique pour faire parler son personnage. Il s’agit du discours indirect libre qui n’utilise pas de proposition subordonnée, mais a la particularité de fondre les propos du personnage dans le récit à travers une transposition.
Par exemple, « Les policiers nous barraient la voie. Il fallait rebrousser chemin. » On aurait pu écrire au style direct : « les policiers nous barraient la voie en intimant cet ordre : « rebrousser chemin » ou dans le discours indirect : « les policiers nous barraient la voie tout en ordonnant de rebrousser chemin. »
Le récit de parole aurait donné : « les policiers nous barraient la route et nous exigeaient de rebrousser chemin. »
Il y a donc une gamme de techniques variées pour faire parler les personnages dans le roman.
La prochaine partie abordera les personnages dans le roman qui plaisent et les raisons à cela.
En attendant, dites-moi en quoi les personnages dans votre roman sont importants pour vous ? Comment les voyez-vous ?
Écrit par : Manuel .G
bonsoir!
merci pour les conseils. je me suis lancée aux 1ers mots, et des pages se remplissent doucement.. manque de temps, certes, c est pénible!!:)
je pense que je vais exploiter l idée de simon, a savoir faire des fiches pour chaque personnage, et ainsi voir ou cela me mène.. après tout, je n ai pas grand chose a perdre, meme si le soucis des details ne m importe guere, et que les traits de caractere se livreront d eux meme au fur et a mesure.. mon ecrit etant fortement autobiographique, je ne suis pas tres inquiete par ce qui se devoilera au lecteur, me connaissant moi meme:) je ne suis pas dans un grand desir de m etaler sur moi meme, mais juste partager une tranche de vie, un peu modifiée, car romancée!
je trouve ce site tres sympa, mais dommage que je ne recoive par mail quelque notification d eventuelles reponses, car j oublie regulierement de venir y regrader.. aurais je raté une case à cocher??
a bientot:)
Je pense que lorsque l’on coche la case, on ne reçoit que les commentaires en réponse à celui qu’on a posté. Ce qui expliquerait que vous ne recevez pas tout.
Bonjour, je viens de tomber sur votre blog et je tiens a vous féliciter pour vos conseils. J’ai 34 ans et voila bientôt 16 ans, que mon histoire se construit dans ma tête. Au départ, je devais faire une BD avec un ami, mais il a laissé tombé. J’ai repris deux de mes personnages et construit une nouvelle histoire autour. Seulement voila, il y a six ans, j’ai voulu en faire un roman de SF. Mais je me suis rendu compte que mon niveau de français très pauvres était une barrière. Il y a aussi les premiers essais, qui vous font voir votre degré de créativité tres bas. J’ai d’ailleurs découvert le schéma actanciel, il y a deux mois. Bref, tout cela pour en arrivé, au problème de la page blanche. Non pas a cause d’une panne de créativité, mais plutôt de lancement. Aujourd’hui, j’ai peur de posé mes premières lettres a plat sur mon écran. Je n’arrive pas a me décidé, si mon personnage va parler a la première personne, ou si le narrateur va le faire vivre. J’aimerai faire parler mes deux soeurs jumelles a la première personne. Mais c’est un choix très dur, a exprimé sur papier.
Voila, merci pour vos conseils
Bonsoir Davy.C,
L’on peut dire que votre projet a eu le temps de mûrir un minimum durant ces années. Dans votre écriture, je peux ressentir votre grande hésitation pour lancer votre projet d’écriture. Il est un temps pour réfléchir et un autre pour agir ; je vous suggère de poser vos premiers mots.
Et si vous commenciez simplement par écrire ? Sans chercher à savoir les détails ? Enchainez juste les mots en oubliant votre « pauvre niveau » comme vous le décrivez. Vous aurez tout le temps de vous corriger — ou vous faire corriger — une fois votre premier jet achevé. D’ici là, relâchez la pression, attrapez votre plume ou posez vos doigts sur le clavier et tapez ! Qu’avez-vous à perdre de débuter par cette voie et de voir votre style naturel (point de vue, mode narratif…)
Avez-vous travaillé sur vos soeurs jumelles afin de faire comprendre aux lecteurs laquelle parle le moment venu ? Par exemple, exprimer et appliquer un vocabulaire ou un style oral un peu plus riche à l’une des soeurs permettrait de faire comprendre beaucoup plus facilement quand le changement a lieu.
Bien à vous Davy.C
Lorsque j’ai commencé à écrire sur mon « projet » actuel il y a plus de deux ans (manque de motivation + manque de temps = longue période d’inactivité, qui fut féconde puisqu’elle apporta de nombreuses idées) je ne savais pas comment distinguer mes personnages, j’ai alors fait ce qu’il y a de plus banal ; distinguer le leader naturel du bourrin blagueur, du petit génie, de la fille réservée et de la meilleure copine.
Cependant je me suis aperçu au fil du temps que les séparer aussi nettement, les mettre dans de telles cases cloisonnées ne conviendrait pas (surtout que ce trait distinctif n’était qu’un moyen de palier à l’inexistence de véritable personnalité approfondie.)
J’y ai dont réfléchi et ai préparé des fiches sur mes personnages en tentant de montrer ce qui les opposes, les rapproches, und so weiter… Et je suis très satisfait du résultat, j’ai une très bonne base de travail au niveau de mes personnages, après ce sera à moi de réimplanter ça dans le roman, mais ceci est une autre histoire…
Du coup, je me suis prêté à l’exercice de ton e-book « Créer des personnages uniques », et même si les premières questions peuvent paraître anodines (taille poids), ce genre de détail a aussi son importance dans le roman. Après certaines questions ne sont pas forcément en phase avec mon type de récit / mes personnages, mais dans l’ensemble (je ne l’ai pas encore fait avec tous mes personnages) ces questions m’ont permis de travailler davantage mes personnages, je suis fier à présent de leur psychologie, de leurs particularités, du fait qu’ils sont liés par ceci ou cela, ou en confrontation concernant certaines choses en raison d’expériences contradictoires ou opposées, etc…
Donc franchement, ton petit guide ( et tes articles également par la même occasion X] )est ma foi fort pratique, il pose les bonnes questions qui aident à construire une psychologie complexe.
Mon dieu, un tour sur Word pour vérifier les fautes et voilà que le copier / coller m’embarque la moitié du logiciel. Shame on me.
Je n’ai pas trop compris ton message Simon 🙂 !
Voulais-tu dire que tu as perdu la plus grande partie de ton commentaire en voulant vérifier les fautes ?
Edit : En effet, je viens de voir ton autre commentaire !
C’est assez récurrent de vouloir distinguer de façon phénoménale, comme tu le cites, les personnages. Comme tu as compris, c’était ton moyen d’éviter de rentrer dans la psychologie plus profonde de tes personnages, ce qui est très mauvais. Les gens ont souvent tendance à penser qu’il faut distinguer de trop… surtout en psychologie extérieure (le clown de service, la timide excessive…). Or, de mon point de vue, le plus important se joue à une profondeur plus importante. Bien sûr, il existe vraiment des gens qui sont des clowns de service et compagnie, mais n’as-tu jamais remarqué que la majorité des gens avaient des traits psychologiques distinctifs plus – mieux ? – cachés intérieurement ? C’est là qu’on découvre les vraies valeurs des gens !
C’est un travail de taille que tu commences, mais ne perds pas courage et peu importe le temps : fais-le ! À toi d’adapter le guide et les articles en fonction de ce que tu vises ! Car comme je le prône depuis le début : les articles peuvent servir à l’un et non à l’autre.
Merci de tes encouragements et au plaisir de te lire.
bonjour,
j en suis a l ébauche d un plan depuis plusieurs mois, et l un de mes personnages serait effectivement un animal..(bon, j en dis pas trop!)
alors je m interroge sur les infos a donner, ou non, pour le rendre plus abordable au lecteur..a quel point l humaniser, sans tomber dans l absurde..?
qu en pensez vous? quelles références littéraires, cinématographiques.. auriez vous a me conseiller..?
en vous remerciant,
jeanne.
Bonjour Jeanne,
Je compte écrire sous peu un article en relation à ce sujet pour tenter d’aborder la personnification :-).
J’en profiterai pour donner quelques références afin de chercher à s’améliorer dans ce but.
Bien à vous Jeanne
merci! j attends donc le lien!
C’est drôle, je n’ai jamais voulu écrire un romain mais les conseils que vous prodiguez (sont assez dur à trouver généralement, je veux dire que l’on ne tombe rarement dessus par hasard) sont passionnants à lire. Étant moi même gros consommateur de romans, je vous félicite : très bon article !
Effectivement, il n’est pas toujours aisé de trouver des conseils regroupés au sein d’un même site dans cette thématique. La plupart du temps, il faut fouiller à gauche et à droite.
Cependant, il y a plusieurs sites qui font aussi très bien — même bien mieux — le travail qu’ici même et qui prodiguent des conseils très intéressants. Il suffit de savoir comment tomber dessus !
Bien à toi Julien.
La distinction entre personnage et actant me fait penser à un excellent livre dont tous les personnages sont des animaux : Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepulveda. Mais dans le cas d’une « personnification » poussée des animaux, n’en revient-on pas à en faire des personnages à part entière, avec simplement, non pas un abus de langage, mais une extension sémantique ?
Merci pour la référence Benjamin, j’y regarderais.
C’est une très bonne remarque qu’ici même. Je dirais avant tout que c’est une donnée personnelle à chacun. Se poser la question du « Est-ce un personnage à part entière ou non ? » ou « devrais-je le voir comme tel ? » permet d’identifier la vision de l’auteur en question sur ce sujet, selon les contextes, et de déterminer comment sera perçu l’actant dans ses écrits et, donc, de le considérer comme un personnage à part entière ou non.
N’hésite pas à préciser ta question si besoin.
Bien à toi Benjamin.
merci pour ces informations qui est tres importentes mais je ne l’aime pas