BooksAnatomy2 Attention : cet article peut avoir comme effet secondaire désirable de vous donner de nouvelles idées de romans. Si vous constater souffrir de ce symptôme, notez rapidement ce que ça donne pour ne rien oublier et n’hésitez pas à vous en plaindre à la rédactrice dans un commentaire plein de haine.

Classification des espèces – Les sous-genres littéraires

Bonjour à tous, petits chirurgiens en herbe. Aujourd’hui, pas de travail pratique à rendre, mais un cours théorique. Mais attendez donc avant de fuir ! Je ne vous demanderai pas d’apprendre par cœur le contenu d’un dictionnaire médical… Non, je vous propose plutôt un petit topo sur les différents sous-genres littéraires. J’ai pu constater, chez de nombreux aspirants-écrivains, un vrai manque d’information au sujet des genres. Et pour cause : on ne trouve pas beaucoup d’informations pertinentes et complètes (croyez-moi, j’ai fouillé !). D’où la nécessité de faire un article sur le sujet, que j’espère le plus complet possible, malgré le nombre infini de genres et sous-genres qui peuplent le monde littéraire.

Fantasy et Fantastique : Beaucoup de personnes ont du mal à distinguer la fantasy du fantastique (un peu comme s’il existait un daltonisme littéraire), et pour cause : fantasy et fantastique ont pour principale caractéristique la présence d’éléments magiques/surnaturels, issus de l’imagination ou du mythe. Ce qui les différencie, c’est le lieu : dans la fantasy, l’histoire se passe dans un autre monde, où la magie est normale. Le fantastique, quant à lui, se déroule dans un cadre réaliste : dans notre monde. Ainsi donc, dans un environnement où la magie ne « devrait » pas être et est considérée comme étrange.
Le fantastique recouvre de nombreux sujets : on y retrouve notamment la plupart des écrits concernant les créatures mythologiques (vampire, loup-garou, sorcière…). Un de ces sous-genres, non négligeable, est l’horreur.
La fantasy peut être très variée et dotée de sous-genres aux noms très particuliers, on y retrouve notamment (liste non exhaustive) :

  • La Dark Fantasy, qui se distingue par son ton sombre et pessimiste.
  • L’Urban fantasy, qui se distingue par son cadre : en ville.
  • La Heroic fantasy, qui se focalise sur les héros solitaires.
  • La Romantic fantasy, mélange de fantasy et de sentimental (cf plus bas).
  • La Light Fantasy, qui se distingue par son ton léger, humoristique.
  • La Space fantasy, qui se distingue par son cadre : espace/autres planètes. C’est un genre qui mélange fantasy et science-fiction.
  • Ainsi que La Med-Fan (médiévale), la science fantasy, la fantasy animalière et encore bien d’autres.

Petite prescription médicale concernant la fantasy : attention aux clichés. C’est probablement le genre où vous risquez le plus de tomber dans le déjà-vu (notamment en reprenant les clichés Tolkien), mais aussi de tomber dans le « too much ». Sachez que vous devez vous démarquer par des idées originales, simples et efficaces, et non en superposant le nombre d’espèces/de langues/de pays.

Science-fiction : La science-fiction, à l’instar du fantastique, touche au monde réel. La différence étant qu’elle ne repose pas sur des faits magiques, mais réalisables (basés sur la science, la technologie, etc. comme la médecine !). Autrement dit, tout doit pouvoir être expliqué rationnellement. Contrairement aux idées reçues, la science-fiction ne concerne pas forcément le futur : ça peut être le passé ou le présent, comme nous allons le voir avec ces exemples de sous-genres :

  • Steampunk : à la fois dans le futur et le passé, on parle souvent de « rétrofuturisme », dans le sens où elle mélange des éléments de jadis, comme les fameuses montgolfières qu’on retrouve très souvent dans le genre, et des éléments du futur, comme la technologie avancée.
  • Space opéra : c’est ici que vous retrouverez la célèbre saga Star Wars. Elle repose sur l’exploration spatiale, les guerres intergalactiques, etc. Bref, elle prend place dans l’espace.
  • Space fantasy : cf la catégorie fantasy.
  • Fin du monde ou postapocalyptique : elle prend place lors de l’apocalypse où après cette dernière, comme son nom l’indique.
  • Utopie : l’utopie se situe dans l’anticipation et prend pour fond de toile le futur. Elle dépeint une société meilleure, positive.
  • Dystopie : il s’agit l’inverse de l’utopie : elle dépeint elle aussi une société futuriste, mais comme oppressante, négative. La dystopie a elle-même des sous-genres comme le cyberpunk, le biopunk et le postcyberpunk.
  • Uchronie : dans le cadre d’une uchronie, la science-fiction peut se placer n’importe où dans l’échelle temporelle. En effet, elle consiste en la modification d’un point historique existant, afin de modifier notre monde, tout en gardant une logique, une perspective rationnelle propre à la science-fiction.

Et d’autres, tels que les univers parallèles, les voyages dans le temps, le planet opera, militaire, etc.

Petite prescription médicale pour la science-fiction : ne tombez pas dans le cliché, une fois encore. Si vous placez votre histoire dans le futur, essayez d’imaginer votre propre futur, et ce, en profondeur. N’hésitez pas à vous renseigner sur les dernières inventions, les recherches en cours. C’est ce qui vous permettra d’être réaliste, voire même un peu médium ! Ne vous laissez pas aller à la facilité du cocktail robots/voitures volantes…

Roman historique : Ce dernier s’ancre dans le cadre d’un événement historique, souvent très connu. Un roman historique se doit d’être « réaliste » et en accord avec le passé, si ce n’est pas le cas, alors nous nous trouverions plutôt dans une science-fiction. Cela dit, le roman historique peut bien entendu avoir une part imaginaire, notamment avec des personnes fictives, mais il doit coller avec les faits établis, ce qui demande un grand travail de recherches préalable.

Roman sentimental : Aussi appelé roman d’amour ou roman à l’eau de rose, il est à la fois le genre le plus lu et le genre le plus péjorativement connoté (paradoxal, n’est-ce pas ?). Le roman sentimental prend comme sujet principal une histoire romantique, ainsi elle a une très large portée et peut aisément se lier à d’autres sous-genres littéraires. Nous avons donc :

  • La Romantic Fantasy : romance dans un cadre magique et dans un monde différent du nôtre.
  • Romance futuriste : mélange de romance et de science-fiction.
  • Romance spirituelle : mélange entre le roman sentimental et psychologique, que nous découvrirons après.
  • Érotique : en pleine (re)montée avec le dernier Fifty Shades Of Grey, le genre était également un grand favori au dix-neuvième siècle. Réservé aux plus de dix-huit ans, le roman érotique contient des scènes explicites, comme son nom le laisse présupposer.
  • Chick-lit : mélange entre romance et comédie, c’est une histoire d’amour sur un ton léger et humoristique.
  • Etc.

Petite prescription médicale : contrairement à ce qui est en rigueur en matière de boissons alcoolisées, ici, je vous suggère les mélanges ! En mélangeant la romance avec un autre genre, vous avez une possibilité de faire quelque chose qui change de ce qu’on trouve, notamment, chez Harlequin et vous aurez quelque chose de plus surprenant.

Policier/polar : Le roman policier consiste en la rechercher d’indices, de preuves, par la police ou un détective. L’élément perturbateur qui débute le récit est donc très souvent (mais pas forcément) un crime ou un délit. Il y a dans ces sous-genres :

  • Le roman noir : caractérisé par un regard pessimiste, noir et un cadre violent.
  • D’énigme : roman policier où le cœur de l’histoire est l’énigme, avant toutes autres choses.
  • D’espionnage : comme son nom l’indique, il met en scène un monde d’espions, un cadre secret.
  • Mais aussi bien d’autres, comme le roman policier humoristique, le thriller policier, le roman d’enquête.

Social (de mœurs) ou psychologique : Le roman social/de moeurs va principalement s’attarder sur la description de la société, tout comme le roman psychologique va s’intéresser plus spécifiquement à la psychologie de ses personnages. Ces deux sous-genres ont un rôle particulier dans le sens où ils servent à mettre le lecteur dans une situation où il se remettra en questions et s’interrogera sur sa propre vie. Et pas besoin d’être un collègue sociologue ou psychologue pour écrire dans ce sous-genre ;).

Thriller : De l’anglais qui signifie « frémir », le thriller est un sous-genre plein de suspens, stressant. Parfois une branche du policier, il peut tout à fait être considéré aujourd’hui comme un sous-genre à part entière. Il peut se retrouver mélangé à beaucoup d’autres sous-genres (psychologique, science-fiction, sentimental…). Le but est de tenir le lecteur en haleine lors du récit.

Contemporain : Un roman qui parle du monde d’aujourd’hui et à la façon d’aujourd’hui. Empreint de modernité, souvent avec un ton léger et drôle, le roman contemporain se penche sur les faits de la vie quotidienne lambda dans la société actuelle. Ce sous-genre n’est jamais seul : il est forcément un mélange avec d’autres, sans quoi il ne serait qu’un ton et cadre sans contenu.

Aventure : Encore une fois, voici un sous-genre qu’on retrouve rarement séparé des autres. Le roman d’aventures est axé sur l’action, les péripéties, le suspens, et met souvent en scène des héros et des méchants dans un combat plein de rebondissements.

Comédie : À nouveau, plutôt un ton qu’un contenu. Ce sous-genre fait rire, parle des choses avec humour et légèreté. Comme pour une comédie cinématographique, le but est de passer un bon moment sans prise de tête.

Biographie : Ici, ce n’est pas un sous-genre littéraire, mais un genre. La biographie est le récit d’un morceau d’une vie ou un résumé de celle-ci dans les grandes lignes. La biographie se sépare en plusieurs sous-genres :

  • Autobiographie : on raconte sa propre histoire. Une autobiographie doit être vraie.
  • Autofiction : on raconte à nouveau son histoire, mais cette dernière n’est plus totalement vraie. Il en résulte souvent un doute concernant la frontière entre le réel et l’imaginaire.
  • Le journal intime : ici c’est la forme qui est particulière, car c’est écrit à la manière d’un journal intime.
  • Mémoires : très semblables à l’autobiographie, si ce n’est qu’elles sont moins intimes, beaucoup plus objectives. Elles constituent une critique sur l’époque vécue.

Nouvelle : Bien évidemment, les nouvelles ne sont pas un sous-genre du roman, mais je voulais cependant y faire un bref détour. Nombreux d’entre vous écrivent des nouvelles, alors voici, sans m’y attarder, les sous-genres de celles-ci, selon la structuration donnée par l’organisation « SFF Writers of America » :

  • Micronouvelle : moins de 300 signes, c’est donc extrêmement court. On en entend rarement parler et, hors des petits jeux d’écritures, on demande rarement des textes aussi courts.
  • L’histoire courte ou short story : moins de 7 500 mots. Très courante dans le monde des appels à textes pour les concours de nouvelles.
  • Novelette : entre 7500 et 17500 mots, également ce qu’on retrouve le plus souvent, au côté des histoires courtes, dans le cadre des appels à textes et concours.
  • Novella ou petit roman : entre 17500 et 40 000 mots.

Les nouvelles demandent beaucoup de travail et ne sont pas, comme on pourrait le croire, des « petits romans », car leur contenu est complètement différent (cf cet article) . Méconnues ou mal appréciées, elles sont pourtant la source de nombreux films à grand succès.

Et tout ceci n’est qu’un globule rouge dans l’organisme des genres littéraires, il y en a une infinité, notamment de par leur hybridation les uns avec les autres. Et on peut encore en citer bien d’autres, comme le chevaleresque, le témoignage, la non-fiction, le western, la nouvelle fic, les mythes, légendes, contes …

Et votre idée de roman, dans quel(s) genre(s) se situe-t-elle ? À vous de trouver (ou créer) le vôtre ! Peut-être même que cette liste vous donnera de nouvelles idées à explorer … En parlant de cela, je vous invite à aller lire cet article d’Éric, concernant la façon dont vous pouvez vous servir du genre de votre roman dans votre récit.

À la prochaine pour analyser et décortiquer les personnages.

Hé ! Et le genre médical, alors ? Où est-il ?
Il faudra encore attendre avant de voir le cadre médical s’installer dans les sous-genres littéraires, cela dit, vu sa grande présence dans le monde télévisuel (Grey’s anatomy, Dr House, Urgences …), on peut se demander s’il ne pourrait pas se faire sa place très bientôt … En attendant, il faudra se contenter de cette chronique pour mélanger boyaux et littérature ! 😉

À dans un mois ! 🙂