— Bonjour à tous ! Salut, Gaëlle ! Je vois que tu t’es mise sur ton trente-et-un, aujourd’hui !
Oui, tous les huit mars, pour la journée internationale de la femme, je choisis de mettre en avant ma féminité.
— C’est censé aller un peu au-delà de la féminité, c’est une journée pour célébrer et raviver les luttes pour l’égalité des sexes et les droits des femmes. Cela dit, j’aime bien l’idée de marquer cette journée au travers de la féminité…
Merci ! D’ailleurs, j’ai eu une idée un peu en rapport avec ça…
— On t’écoute.
Je suggère de faire écrire à nos scribouillards et scribouillardes, un texte qui n’aurait que des noms communs féminins !
— Sans adjectif ni verbe ?
Si, bien sûr ! Disons que ce sera un texte classique, mais en n’utilisant pas de noms masculins, si tu préfères.
— Ah ! Eh bien ! On est loin de l’égalité des sexes, là ! Le pouvoir penche en notre faveur…
Oui, en même temps : MA plume, MA muse, MAgali, GaëlLE…
— Oula, tu t’égares… Mais soit ! La cinquième résolution de Ma Plume et Ma Muse était un peu tirée par les cheveux, mais j’accepte ton interprétation. « Éblouir les textes grâce à votre féminité »… Tu as un exemple ?
Je savais que tu me mettrais au défi ! Alors voici ce que j’ai préparé :

Cette matinée ensoleillée m’éblouit. Enfin, la saison de la résurrection va arriver. Il me tardait tant de la retrouver. J’étire ma silhouette et passe la main dans ma longue chevelure emmêlée. J’attrape ma brosse au passage et me rue sur la terrasse baignée de lumière printanière. Je me peigne en savourant les ondes chaudes sur ma peau blafarde. Je prépare ma journée dans ma tête et décide de faire une longue promenade à bicyclette, cela fait bien longtemps que je n’ai pas dégourdi mes jambes. Une créature féline se frotte à mes chevilles et je la gratifie d’une caresse. Elle aussi a manqué de chaleur… Je l’abandonne sur les dalles brûlantes pour aller me défouler dans la nature renaissante.

— Bravo ! J’ai beau chercher, je ne trouve pas de nom masculin et ça passe presque inaperçu !
Oui, c’est faisable et rigolo comme contrainte, je me suis bien amusée en l’écrivant.
— Alors, allons-y ! Mes chers scribouillards (et scribouillardes!), vous devrez rédiger un petit texte ou décrire une scène en bannissant les noms masculins de votre dictionnaire, pour mettre en valeur la féminité de notre belle langue française ! Vous avez le droit d’utiliser des noms qui ont un masculin singulier et un féminin pluriel si vous l’utilisez au pluriel (exemple : « des amours »), vous avez aussi le droit d’utiliser les noms communs qu’on qualifierait de « mixtes » (comme « après-midi » ou « gens ») si vous privilégiez leur utilisation au féminin ou si vous laissez planer le doute.
C’est parti ! Le « Girls Power » est en marche !
— Oui, Gaëlle, ne froissons pas non plus nos scribouillards masculins…

 


 

shutterstock_134639801Gaëlle, je salue ton initiative.
Ah bon ?
Oui, avec environ 55% de noms communs masculins contre 45% de féminins, il fallait bien rééquilibrer un peu la donne…
Bon sang ! Il va falloir qu’on réinvente des mots féminins !
Heu… On y pensera pour l’année prochaine, va ! Ne t’emballe pas !