Le sourire au visage, vous regardez fièrement votre roman que vous venez de conclure dans la plus grande joie. L’excitation se crée un espace en vous de plus en plus important à l’idée de vous faire publier et de faire connaitre votre beauté auprès de lecteurs assidus. Comme vous le savez déjà, la publication de votre roman reste sous la décision de la maison d’édition. Votre chance de réussite à ce niveau est donc limitée et le meilleur moyen d’augmenter cette donnée est de suivre les précieux conseils de Nicolas Kempf.
Cependant, s’il y a une chose que vous pouvez contrôler, à votre niveau, c’est votre roman. Et pour cause, le premier lecteur de votre œuvre ne reste que vous-même. Apprendre à effectuer la critique du roman sur sa propre œuvre reste donc un moyen très efficace pour vous assurer de donner le meilleur de son potentiel. Et dans ce premier article, vous apprendrez une nouvelle technique : la relecture avancée.
Une critique du roman… sur votre roman !
Analyser son propre manuscrit n’est pas toujours une chose aisée due à l’implication de multiples facteurs qui vous feront forcément vaciller d’un jugement à l’autre. Quels facteurs peuvent rentrer en ligne de mire dans une mauvaise autoévaluation ? Deux principaux points :
— Vos émotions : Le plus important des facteurs. Vous êtes fier d’avoir fini votre roman et votre état émotionnel est croissant au fur et à mesure des regards que vous offrez à votre livre. Effectuer sa propre critique de roman devient une difficulté supplémentaire, car en avouant ce qui ne va pas, vous avouez que vous avez une faiblesse à ce niveau et que vous avez mal fait. Ce qui est difficile à concevoir puisque cela relève de votre propre ressort.
Vous devez donc absolument détacher votre état émotionnel lors de cette phase.
— Le temps : vous remettre en question sur votre roman implique forcément d’effectuer des modifications si nécessaire. Dès lors, vous risquez de devoir agir et d’écrire à nouveau certains passages. Vous pouvez associer cela à la relecture avancée de votre roman.
Aussi, vous êtes pressé de boucler le tout et même de bâcler des éléments qui pourraient devenir nuisibles alors qu’un jugement plus profond de votre roman permettrait de remettre sur le droit chemin vos chances de réussite.
Comment effectuer une critique sur son roman ?
Des tonnes de possibilités s’offrent à vous afin de juger votre roman. Des plus basiques aux plus évoluées, du plus simple au plus difficile, peu importe ! Si vous désirez améliorer vos chances, vous devrez apprendre à vous discipliner et à donner le meilleur de vous-même jusqu‘au bout en étudiant et effectuant certaines tâches. La première présentée est la relecture avancée :
La relecture avancée
Ce que je nomme la relecture avancée est autre que de la simple relecture. Ici, il ne s’agit pas de retrouver ses fautes sous toutes les formes, de regarder à la compréhension de vos phrases et autres péripéties provenant de la correction de votre roman. J’estime qu’à ce niveau, cela doit être fait puisque vous étiez censé avoir conclu votre roman !
La relecture avancée consiste à se mettre dans la peau de trois lecteurs différents. À tour de rôle. Ces lecteurs possèdent leurs propres caractéristiques :
— Le lecteur positif : il est heureux d’acheter votre roman. Vous avez écrit dans son domaine de prédilection. Sa propre critique sera donc entièrement positive.
— Le lecteur neutre : il a entendu parler de votre roman. C’est un lecteur assidu et il aime différents genres. Sa position fait qu’il est le lecteur critiqueur le plus intéressant de manière générale. Il pourra critiquer votre roman positivement ou négativement selon les différents contextes.
— Le lecteur négatif : il a acheté votre roman, mais ne l’aime absolument pas. Plus il avance, plus il trouve des discordances dans votre histoire. Ce lecteur peut devenir très intéressant à condition de bien le gérer, autrement il devient dangereux à utiliser.
Ensuite ?
Vous commencez une première lecture de votre roman en jouant le rôle du lecteur positif. Une seconde avec le lecteur neutre et une dernière avec le lecteur négatif.
À chacune de ces lectures, vous devez être dans la peau du lecteur en question pour poser les bonnes interrogations. Prenez vraiment de l’importance à cet exercice, car il n’est efficace que lorsque vous arrivez vraiment à interpréter ces différents rôles correctement.
D’où l’idée de débuter avec le lecteur positif puisque vous êtes, en quelque sorte, déjà dans ce rôle. Vous progressez donc petit à petit vers un détachement émotionnel sur votre roman.
Essayez d’adapter les questions selon votre personnalité, vos envies, votre contexte. Quelques exemples cependant :
— Le lecteur positif : En quoi ce roman a-t-il répondu à mes attentes ? Qu’est-ce qui me plait le plus dans ce roman ? Le roman laisse-t-il imaginer une suite ?
Soyez enthousiaste à propos de votre roman. Après tout, vous êtes le fan numéro 1 J.
— Le lecteur neutre : Les personnages dans votre roman sont-ils congruents au fil de l’histoire ? Toutes les intrigues sont-elles finalisées ? Est-ce que j’arrive à m’imaginer le décor selon les mots de l’auteur ? Les informations données dans chaque chapitre sont-elles de trop ? Trop peu ou inutiles ? … ?
Vous l’aurez compris, le but est de poser des questions neutres en analysant chaque mot de votre écrit afin de pouvoir émettre un raisonnement stable entre le positif et le négatif.
— Le lecteur négatif : En quoi ce roman n’a-t-il pas répondu à mes attentes ? Qu’est-ce que j’ai le plus détesté ? Quels sont les principaux défauts des personnages ? En quoi cela gêne le déroulement de l’histoire ? … ?
Posez-vous des questions ayant pour but de toujours remettre votre roman sur le droit chemin. Sur tous les détails.
Il faudra préciser deux choses avec ce type de lecteur :
— Critiquer votre roman sur tous les points ne veut pas dire qu’il faut tout changer, mais le fait d’agir de la sorte permettra de tomber sur de vraies erreurs.
— Attention à ne pas succomber à la tentation de changer des passages qui ne devraient pas l’être. C’est là la dangerosité de jouer le rôle de ce lecteur.
Pensez à espacer ces lectures de quelques jours, voir une semaine. Cela vous évitera de mélanger ces rôles en allant trop vite.
Une fois cet exercice effectué, vous pouvez comparer de diverses manières les réponses obtenues à vos questions. La meilleure étant de comparer les réponses obtenues entre les différents lecteurs afin de voir ceux qui se ressemblent le plus – ou le moins et d’en tirer des conclusions.
Cette critique sur votre roman vous aidera à améliorer votre vision des évènements. Même si finalement vous ne modifiez rien, vos prochains écrits seront automatiquement plus raisonnés et votre aptitude à mieux gérer les éléments entre eux n’en sera que meilleure.
C’est un outil que j’ai instauré et que j’utilise sur beaucoup de mes textes. Cela peut paraitre être du chichi auprès de certains. Peut-être ! Cependant, je préfère optimiser au maximum mes capacités plutôt que de l’envoyer avec un sentiment de doute.
D’autres outils viendront dans de prochains articles.
Et vous, que pensez-vous de cette méthode ? Utilisez-vous d’autres outils pour mieux évaluer et critiquer votre roman ?
Écrit par : Manuel .G
Pour ma part, j’ai relu mon roman des dizaines et des dizaines de fois et je trouvais toujours quelque chose à changer. Là, je suis assez contente mais je sais qu’il y aura encore des choses à améliorer. Je le fais donc lire à des proches en qui j’ai confiance pour des critiques constructives et pour qu’elles me pointent les incohérences, les fautes ect… Cet exercice m’a déjà permis d’apporter beaucoup grâce à deux personnes proches qui m’ont suggérer des idées en lisant mon premier jet. J’ai l’intime conviction qu’un regard extérieur peut vraiment aider. Mais on doit bien choisir qui.
Idem pour moi. la relecture est difficile car je ne peux m’empêcher d’aporter des modifications
tout ce que je peux dire, c’est que chaque fois que je relis mes pages (je recommence chaque fois du début) je retrouve des lignes à améliorer, à effacer ou des mots à ajouter et je n’en suis pas encore à la relecture négative! alors je me demande si un jour on peut être tout à fait satisfait et dire « voilà c’est terminé ». Le fait de trop corriger son roman ne pourrait-il pas faire l’effet contraire et en supprimer toute spontanéité?
Oh, il y a même une chance sur 10000, ou sur 100000000000000, si on va par là.
Je ne sais pas pour Manuel, mais moi je n’ai pas la même conception que vous d’un « bon bouquin ».
Si vous voulez faire du pognon, trouvez-vous vite un autre amusement. L’écriture va vous décevoir.
Et s’il vous plaît, pas de statistiques vaseuses sur tout et n’importe quoi.
Bon, c’est bien de donner des conseils mais qu’en est-il de vos romans? Marchent-t-ils précisément? Je n’aime pas les explications-complications, car un roman est un bon roman s’il plait grâce à la pub des grosses machines littéraires car encore, il y a une chance sur 5000 pour éditer, même cela est un bon bouquin; C’est le pognon qui veut ça. Et tout le monde aime le pognon, non?
Alors s’il vous plait: Pas de leçons vaseuses sur tout et n’importe quoi.
je crois aussi que la relecture doit se faire tout au long du roman. Tu parles souvent de « premier jet », mais quand j’ai fini mon roman il est loin du « premier jet »!! je ne peut pas avancer sans avoir relu ce que j’ai écrit, la veille, ou parfois selon le temps dont je dispose, quelques jours avant. J’ai besoin de me remettre dans l’histoire, et surtout de repartir sur des bases « propres », que ce soit au niveau de l’orthographe ,de la grammaire, mais aussi des tournures de phrases qui ne me plaisent pas, ou de la cohérence de ce que j’ai déjà écrit. je peux réécrire 10 fois quelque chose!!
cepndant il semble hélas, nécessaire, de refaire une lecture critique tout à la fin, et c’est très difficile, car il me faut plus d’un an pour écrire, et je ne suis pas vraiment prête à retravailler sur mon écrit encore des mois… mais je débute je crois qu’il faut que j’en passe par là,..
Personnellement, je déconseille de se relire directement. Le risque ? Comme tu l’écris : des modifications, des réécritures… et donc des risques de perdre des passages d’une bonne qualité que tu as jugé mauvais sur le coup ou encore de devoir remanier tout ton texte parce que la modification d’un chapitre doit entrainer tous les autres précédents, une fois encore.
Oui pour te relire afin de te mettre dans le bain, mais pour la correction, attends d’avoir laissé murir un peu tes lignes pour avoir une vision d’ensemble plus claire.
Garde courage, le chemin de l’écriture peut être long et fastidieux, mais cela en vaut le coup.
Je trouve que relire son roman en ce mettant dans la peau de différents personnages est une idée très intéressante. Ton article me suggère deux commentaires :
– Je pense que le travail dont tu parles doit même être fait en amont lors de la conception du roman, en se posant des questions comme : qu’est-ce qui, dans mon roman, va intéresser un lecteur neutre ou négatif ? Comment vais-je les emmener à changer d’avis sur leur impression première, à aimer un genre qu’ils n’auraient pas choisi ? etc…
– Ce travail doit être fait avec sagesse, il ne s’agit pas de tout modifier ! Vouloir plaire à tous peut mener à ne plaire à personne !
— En effet, il faut savoir aussi effectuer ce travail au début et, normalement, il devrait être fait avant d’user de la relecture avancée. Effectuer ce travail en début de roman permet de partir sur des bons points face aux différents lecteurs ; l’effectuer en fin permet de recalibrer si le besoin s’en fait ressentir et de voir si cela correspond à ce que tu pensais au début de l’écriture.
— Comme je l’indique, il ne faut surtout pas chercher à tout modifier où c’est le début de la fin ;-). Tu as compris que cela devait se faire avec parcimonie et dans le but d’apprendre à mieux évaluer et trouver des erreurs potentielles. Ce qui peut devenir très utile dans les futurs écrits !
Merci de ta participation Rébecca.
Une approche assez intéressante. Comment sont tes « rapports » avec ton lecteur négatif ? Tu peux nous raconter (moi j’ai beaucoup de mal à le faire taire 😉 ) ?
Je dirais que mes rapports avec mon moi lecteur négatif sont plutôt fusionnels !
Jusqu’à il y a quelques années, j’ai toujours penché plus facilement vers la négativité. De ce fait, j’estime gérer particulièrement bien ce rapport puisque j’ai dû apprendre à manier ce côté « obscur ».
Comme toi, j’ai du mal pour le faire taire ou, je dirais à l’inverse, que je le laisse s’exprimer plus facilement aujourd’hui.
Quel rapport dans l’écriture ? Rien que le fait de pouvoir m’en servir pour remettre en cause ce qui doit vraiment l’être.
J’ai une série de questions qui ont pour but de m’aider à laisser s’exprimer cette facette lors d’une relecture avancée. Même si les réponses obtenues à mes questions, ayant pour but de « détruire » ce que j’ai écrit, me paraissent parfois futiles et inutiles, cela permet vraiment de se mettre dans la peau du lecteur n’aimant pas le roman en question et d’apprendre à mieux le connaitre.
Je m’offre donc une nouvelle vision qui me permet d’accroître mon potentiel de compréhension sur le « aimera-t-il ? » par rapport au public que je vise afin d’améliorer mon taux de réussite. Après, ce sera toujours vraiment le lecteur qui me donnera le vrai retour. Mon travail consiste à leur donner ce qu’ils voudraient avoir entre les mains et à en comprendre le pourquoi 😉
J’espère avoir répondu à ta question ? N’hésite pas à préciser si besoin !
C’est sans doute difficile à tenir, mais bravo ! Et merci pour l’éclaircissement.