Débutons l’Après-Noël avec un nouvel article et abordons quelques raisons qui vous assureront de ne jamais être publiées. Oui, je sais, ça reprend fort sur écrire un roman ! Parce qu’il est nécessaire de travailler et retravailler son manuscrit, sachez que la grande majorité des lecteurs abandonnera probablement avant d’atteindre l’objectif tant convoité… et vous ?

Parce que vous vous refusez à travailler votre texte

Le culte du premier jet comporte ses dangers. En d’autres termes, la probabilité d’écrire un chef-d’œuvre du premier coup, sans une rature, n’est pas absolument nulle, mais elle est extraordinairement faible. Et c’est particulièrement vrai si vous débutez, bien entendu. Alors, ne faites pas la sourde oreille à toute critique et relisez-vous plutôt cent fois qu’une ! Traquez les fautes d’orthographe, les fautes de français, les lourdeurs, les incohérences, les invraisemblances… Il y aura presque forcément des faiblesses dans votre manuscrit, alors la moindre des choses… est de faire le maximum pour que votre roman vous paraisse, au moins à vous, et après un examen minutieux, impeccable.

Cela vaut pour les détails : un manuscrit mal mis en page, envoyé dans une enveloppe sale avec un courrier bâclé aura évidemment moins de chances de retenir l’attention que le même manuscrit correctement présenté et accompagné d’une lettre brève et bien tournée.

Parce que vous remettez toujours tout à demain

Jacques Brel le disait en son temps : « Moi je connais un million de types qui vont écrire un livre ». Dire qu’on va faire, c’est bien. Mais faire, c’est mieux. Alors, évitez de remettre à demain l’écriture de votre roman. La procrastination, ça s’appelle, en termes savants. Proust a écrit bien des pages sur la sienne – remède intéressant…

Un vice rongeant le désir et la volonté de chacun. Apprenez à combattre ce fléau, petit à petit, et de façon générale, appliquez ce vieux principe :

Ce que tu veux avoir accompli à la fin de ta vie, commence-le dès aujourd’hui.

Vous n’en ressortirez que plus fort et votre manuscrit vous remerciera.

Parce que vous n’êtes pas célèbre

C’est vrai, être célèbre peut aider à se faire publier. Combien de livres de « stars » ne paraissent pas chaque année ! Mais ne les regardez pas avec trop d’envie. Je ne dis pas que leur sort n’est pas enviable, mais regardez au fond de vous et vous verrez que ce n’est pas l’espoir d’un tel destin qui vous fait écrire. Peut-être aspirez-vous à la renommée, mais en voulez-vous une frelatée, qui ne soit pas due aux qualités de votre livre, mais uniquement à une célébrité préalable ? Ça m’étonnerait.

Vous vous dites peut-être qu’au moins Claire Chazal ou Valéry Giscard d’Estaing sont publiés et lus, mais est-ce que cela ajoute à leur gloire ? Si vraiment vous les enviez en tant qu’auteurs – alors qu’écrire leur apporte plutôt des moqueries que la reconnaissance –, je crois que vous feriez mieux de faire de la télé-réalité. Vous aurez plus de chances d’être célèbres rapidement et sans effort harassant.

Parce que vous ne prenez jamais la peine de vous renseigner sur les maisons d’édition auxquelles vous envoyez vos manuscrits

Vous avez envoyé un livre sur la culture des moules à un éditeur de polars ? Un roman trash à une maison qui n’édite que de la poésie ? Abandonnez l’idée que les éditeurs aiment la littérature, toute la littérature, et que si votre manuscrit est bon, tout le monde se l’arrachera forcément. C’est faux.

Il n’y a pour ainsi dire pas la moindre chance qu’une maison spécialisée dans la poésie édite un long roman, fût-il de la valeur d’A la recherche du temps perdu ; ni qu’un éditeur de guides touristiques publie un recueil de poèmes, fut-il du niveau des Fleurs du Mal.

Ne confondez pas les métiers en vous disant : Bah ! Ce sont tous des éditeurs !

Avec un raisonnement pareil, vous pourriez aussi adresser vos oeuvres aux éditeurs d’annuaires téléphoniques.

Parce que vous ne voulez pas être publié (et vous avez peut-être raison)

Êtes-vous certain de vouloir que votre roman soit édité ? Quand on vous regarde remettre la tâche à plus tard, proclamer votre ambition, mais ne rien faire pour la réaliser, on finit par se demander ! Peut-être qu’au fond de vous, vous n’y tenez pas tant que ça ? Peut-être que c’est juste un genre que vous vous donnez ? « Moi, je vais être écrivain… » Creusez en vous et vous saurez !

Si c’est le cas, pas de panique, il y a des millions de gens qui n’ont jamais rien écrit et qui ont vécu heureux, et il y en a d’autres millions qui n’ont jamais écrit que pour eux, sans jamais chercher à publier, et qui ont vécu encore plus heureux.

Si vous estimez être le voisin… au travail, et tout de suite !

Vous pouvez commencer par apporter votre avis et partager avec nous l’une des raisons pour laquelle l’on ne sera probablement jamais publié !

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