Bonjour à tous ! :) Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.

Pour permettre à nos membres de participer à ce concours, nous avons mis en place sur le forum d’écrire-un-roman un nouveau jeu. Ce dernier permet de sélectionner un texte gagnant que nous affichons dans cette rubrique, chaque mois.
Sans plus attendre, voici celui qui a été sélectionné ce mois-ci :

Deux femmes s’outraient ouvertement face à ce qu’elle appelaient un « graffiti honteux ». Le concerné s’étalait sur le mur beige, qui protégeait du soleil l’arrêt du bus numéro 11.
On pouvait lire « j’ai pas attendue Facebook pour écrire sur les murs ». Quel goujat que celui qui se permettait de salir la pierre.
Pour Hayden, qui suivait silencieusement la conversation enflammée à propos de l’égoïsme de la jeune génération, la phrase était plutôt cocasse.
Comment savoir que dans le jargon, on écrivait sur les murs de Facebook s’il ne l’avait pas attendu pour le faire ? Quelle drôle d’idée. Il se demanda si quelqu’un d’autre avait déjà lu cette déclaration.
Heureusement qu’il était là, lui, pour rendre hommage à ce tagueur de mur.
Rendre hommage à l’art.
Car pour Hayden, cela en était, peut importe ce qu’en pensait ces dames. Les murs nus n’avaient jamais attirés personne. Et même si les avis étaient mitigés, et bien l’auteur arrivait tout de même à inciter au coup d’œil. N’était-ce pas un but de l’œuvre d’art ? Être vu ?
Le jeune homme restait persuadé que tag ou pas, chacun avait le droit de s’exprimer à sa façon. Dans la limite de la légalité, certes. Il fallait juste être assez ouvert d’esprit pour en comprendre le sens. Les réfractaires s’arrêteraient à de la dégradation urbaine, les autres y verraient là de l’humour.
Hayden ne pensait pas que le monde était bête. Non. La preuve, il était lui-même plutôt intelligent. Mais ce dont il était sûr, c’est que les gens ne cherchaient plus à voir au delà de l’encre, au delà des lettres qui s’alignaient…
Son portable vibra dans sa poche. La réflexion fut coupée court et son attention se reporta sur une chose plus primitive.
On venait de poster un commentaire sur son mur.

texte de Julie (Jules)

Bravo ! :) Et rendez-vous le mois prochain ;)