— Coucou, Gaëlle ! Bonjour à tous !
— Bonjour, Magali. Comment vas-tu ?
— Bof. La chaleur, enceinte, ce n’est pas toujours facile à vivre. Surtout la nuit ! Je passe mon temps à changer de position pour rechercher la fraîcheur, mais je continue à transpirer. Je ne te raconte pas l’état des draps au matin et les poches sous mes yeux…
— C’est vrai qu’après un mois de juin aussi frais, le mois d’août nous paraît caniculaire, même si ce n’est pas vraiment le cas.
— Ne m’en parle pas !
— Tiens ! Cela me donne une idée.
— Je te suis, Gaëlle !
— Chers scribouillards, voici un exercice de saison : réchauffez vos ardeurs et faites brûler la matière grise, car vous allez nous décrire la transpiration de votre personnage. À vous de choisir le contexte : qu’il soit au milieu du désert ou dans le four d’une sorcière, on veut qu’il sue à grosses gouttes !
— Génial ! Et pour corser le tout, vous ne pourrez pas utiliser les mots : « chaud(e)(s) », « chauffer » (y compris conjugué) et le mot « chaleur ».
— Aie ! Voilà une contrainte bien cruelle.
— C’est surtout pour les stimuler à relever un défi.
— Je te reconnais bien là, Magali ! C’est à vous, les amis !
— Alors, comment fais-tu pour te rendormir la nuit, malgré la chaleur ?
— J’essaye de me rafraîchir en ouvrant les fenêtres. Je mets le ventilateur, je me défais des draps, je bois…
— Ma mère me passait un gant d’eau fraîche sur le front et le dos, tu devrais essayer.
— Merci pour le tuyau !
Debout et fier elle ne s’était pas encore aperçue de son manque d’audace devant l’incongruité de la situation. Une fatigue infernale allait s’emparer de sa vigueur mais Eva était là adoptant cet air insolent qui la caractérisait tant face à l’immensité de la plaine déserte. Une vaste étendue de sable la défiait et elle entamait vaillamment son premier pas. Son équipe avait cédé à la menace climatique et c’était désespérément réfugié dans la Jeep ôté d’une bâche pour se protéger de la piqure des rayons du soleil. Mais cette intention d’attendre et de rôtir dans un four ne pouvait-être celle d’Eva qui n’avait cure de cette petite voix lui conseillant avant même son premier élan de rebrousser chemin. Pour aller où ? Dans son dos tous les chemins ne menaient pas à Rome mais vers un désespoir hautin. Inutile de se retourner se dit-elle. Peu importe où je vais, je sentirait toujours ces flammes me chatouiller en se faufilant sous la plante de mes pieds. J’aimerai tellement pouvoir enlever ces vêtements et ces chaussures d’un confort désagréable mais bien que j’aimerai m’en débarrasser et laisser mon corps se prélasser dans l’eau fraiche d’un trompeur et séduisant mirage, je n’ose imaginer la sensation de la fine couche de ma peau au contact de ses charbons ardents crépitant sous mes semelles. Lui faisant face, souffle sur son visage un air brulant prêt à lacérer sa peau et cette lumière intense l’aveugler tandis qu’elle envie sa propre ombre caché dans son dos. Mais la moiteur de son front d’où s’écoule les gouttes de l’abandon n’auront raison ni de sa volonté, ni de la destiné qu’elle s’était choisis. C’était cette volonté qui l’a conditionnait à arpenter vaillamment pendant de longues heures cette route aveugle semblant sans fin à l’horizon infranchissable. Le soleil de toute son ardeur lui vocifèrerait ces quelques menaces, narrant aux astres voisins l’échec certain auquel il l’avait promise. Encore une fois, ce dit-elle, je n’ai pas le choix. Bien que bouleversé par la tempête de sable de la nuit passé, mon chemin lui n’a pas changé. Étreinte par l’étouffante paresse, le ciel dégagé semble vraisemblablement lui aussi avoir choisis son camp. Les éléments s’étaient tous réunis autour d’elle pour lui faire vivre et gouter sa propre souffrance.
Comment dès lors osé croire encore de façon si certaine au lendemain…
FIN
Voilà n’hésitez pas à apporter toutes sortes de critiques constructives. Je débute comme de nombreuses personnes ici donc veuillez excuser par avance les potentielles fautes d’orthographes, grammaires ou autres. C’est le premier jeux d’écriture auquel je participe. En espérant que ce texte vous plaise. J’attends non sans une certaine appréhension vos retours avec impatience.
Merci
Bonjour, Frédéric, et bienvenue ! Merci pour cette première participation prometteuse. L’ambiance est intéressante, on ressent la détresse de ton personnage. J’ai apprécié de voir en quoi la sensation de chaleur atteignait le moral son. A bientôt, pour de nouveaux jeux !
Merci ^^
Assise sur ce fauteuil que tant d’autres avant elle avait usé, elle sent perler dans son dos quelques gouttes de sueur. La météo estivale n’y est pour rien. Les mots qu’elle vient d’entendre lui ont percé le corps plus que le soleil sur sa peau nue au réveil. Elle en était donc là ? Elle se concentre sur cette sueur froide qu’elle ne peut contenir, pour oublier les informations que son trouble lui révèle à présent. Elle sent une gouttelette se former dans le creux de son omoplate, glisser le long de sa colonne vertébrale et venir s’échouer de ses lombaires à son sacrum. Son chemisier commence à adhérer à sa peau. Cette moiteur lui devient presque aussi désagréable que la sensation produite par la révélation qu’elle vient d’avoir. Si elle n’écoutait qu’elle, elle arracherait ce vêtement brûlant en hurlant comme pour conjurer le sort et exorciser son mal. Mais elle reste là, immobile, pâle, tremblant imperceptiblement, envahie par le froid, le corps saisi par cette humidité.
Misschoum, on se demande bien quelle nouvelle a pu recevoir ce personnage ! Merci.
Cette fois, il y était. Il se tenait juste à quelques mètres de l’homme qui lui avait tout pris, sa famille, son bonheur, ainsi que tout ce qui lui appartenait. Haletant et sentant la fatigue jusque dans les moindres recoins de son corps, il pouvait sentir une goutte de sueur traçant un long sillage de son front jusqu’à son menton, laissant une marque parmi la crasse qui le recouvrait. L’adrénaline s’emparait de plus en plus de lui, échauffant ( :p ) ses muscles, le gardant actif. Derrière cette porte, il laisserait la fournaise dans laquelle il était pour faire face à d’autres flammes, celles de l’enfer.
Tandis qu’il rassemblait ses forces, la transpiration continuait de perler sur son corps, formant tant bien que mal un voile humide dans l’atmosphère étouffante. Chaque brise se faufilant par les trous du bâtiment en ruine n’amenait qu’une nouvelle vague d’air brûlant, avec lui, quelques grains de sables griffant sa peau.
L’ambiance oppressante du lieu ne faisant qu’accentuer la lourdeur de l’air, pesant sur les épaules du jeune homme. Ses mains rendues moites, eurent toutes les peines du mondes pour renouer les lacets de ses bottes. Il releva une mèche tombante qui lui collait au front et rajusta la boucle en métal de sa ceinture, maintenant bouillante par la haute température. Il déglutit, sa gorge presque sèche l’empêcher de respirer correctement.
Enfin, malgré toute la fatigue qu’il éprouvait, l’adrénaline reprit le dessus, plus prêt que jamais, il posa sa main sur la poignée de la porte, abaissa cette dernière et pénétra dans le bureau de son ennemis.
Je suis partie sur quelque chose que je n’ai pas vraiment réfléchis, c’est venu comme ça ! 😀 Donc par avance, je m’excuse pour les potentielles fautes que mon entrain aurait laissé passer ! 😉
Ce n’est pas la première fois que je participe à « Ma Plume, ma Muse », mais la dernière date vraiment, donc je suis plus que ravie de revenir ! 🙂
Lali, merci de ta participation. On sent bien la chaleur qui se dégage du texte et l’ambiance est bien retranscrite.
Bravo pour le « échauffant », on n’y avait pas pensé ! 😉 A bientôt !
Merci ! 😀
Ravie d’avoir trouvé une alternative ! 😉
Le soleil pleurait sur mon corps. Il déversait des milliers de perles de sueur qui dévalaient la courbure de mes reins. Elles allaient se nicher sur les brins d’herbe au coin du figuier sous lequel je m’apprêtais à entamer une longue sieste d’été. J’allongeais mon torse nu délicatement sur le brûlant tapis vert qui recouvrait ce joli bosquet. Ma vue se troublait, mes yeux s’embrumaient tant l’air était lourd. Ce soleil de plomb empourprait mes joues et faisait naître au creux de mes mains des torrents de goutelettes rendant très embarrassant tout contact avec ma bien-aimée. Elle se tenait juste là, tout près de moi. Soudain, nos corps se frôlèrent. Ce rapprochement fit naître en moi une éruption de moiteur encore plus intense. C’est alors que je me mis à fixer le soleil, qui nous nargait depuis son trône, et ne vis plus rien. Mon ouïe se troubla elle aussi. J’entendis un murmure lointain: « Augustin, Augustin… » puis m’abandonnai au doux sommeil inconscient que m’imposait l’ardeur de cet après-midi d’été.
Merci Pauline de ta participation assez torride… ça donne envie d’avoir chaud !
Elle cuit sur ce seuil depuis bientôt une heure quand une dame blonde descend de son vélo, tout sourire. Il y a un gros sac de courses de chaque côté de son guidon et un ou deux autres sur le porte-bagage. Qui donc trimbale tout ça en plein cagnard, se demande-t-elle en voyant les pots de yaourt. Et quel est son secret pour ne pas montrer la moindre trace de sueur quand il fait 40° à l’ombre?
– Vous êtes là! s’exclame la cycliste en jouant l’étonnement.
– Vous n’avez pas eu mon message?
– Si, si! Mais je n’y ai pas répondu parce que j’étais en grande conversation avec mon fils et puis j’avais des courses à faire, comme vous voyez. C’est Suzanne, la dame d’en face, qui m’a prévenue que quelqu’un voulait à toutes forces entrer chez moi.
Et disant cela, elle part d’un grand rire.
Entrer à toutes forces? se dit la voyageuse, il me semble que j’ai seulement sonné deux fois, très poliment.
Et là, derrière ces volets clos de la maison d’en face, il y a une Suzanne qui a tout vu depuis le début et qui ne s’est jamais manifestée, même pas pour offrir un verre d’eau? Quel pays!
J’allais dire que tu ne nous fais pas souffrir de la chaleur dans cet extrait, mais je n’avais pas vu la première partie, donc je ne dis rien… Comme je suis un peu chipoteuse, j’aurais bien aimé que tu hésites davantage sur cette fournaise !
Quand elle arrive enfin dans la petite bourgade où elle va passer les huit prochains jours, elle tourne un peu au hasard des ruelles étroites, toutes à sens unique, et n’est que trop contente de trouver une placette où le stationnement n’est pas réglementé. Il n’y a pas d’ombre, rien n’est parfait. Elle sort dans la fournaise, prend sa valise, son sac. Trouver la Grand-Rue ne devrait pas être trop difficile et dans une si petite ville, chacun, elle le suppose, connaîtra l’emplacement de son hôtel.
Première difficulté, trouver âme qui vive dans les rues endormies en plein midi. Un garçon passe et en réponse à sa question, fait un large geste vers la droite: la Grand-Rue, c’est là-bas, derrière.
Elle arrive sur une place où il y a quatre platanes et quelques commerces, tous fermés. Passe un vieil homme tout de travers, qui porte son maillot de corps à l’envers, coutures apparentes. Il n’a jamais entendu le nom de cet hôtel. Mais il y a d’autres hôtels, lui dit-il. Sans doute, mais elle a réservé une chambre dans celui-là.
Elle finit par le trouver, un peu par hasard. Il n’a pas d’enseigne, rien qui fasse ressembler sa façade bourgeoise à une hôtellerie. Elle sonne. Une fois. Deux fois. Rien ne bouge à l’intérieur ni à l’extérieur et elle ne voit que des volets fermés dans une ruelle écrasée de soleil.
Elle a soif. Sa dernière bouteille d’eau est vide. Elle a besoin d’aller aux toilettes. Elle a envie de se rafraîchir. Elle a faim.
Elle décide d’appeler le numéro de l’hôtel, allume son portable, tombe sur une boite vocale, laisse un message.
Elle est fatiguée. Le trajet a été long, mouvementé. Elle a frôlé l’accident mortel. Elle s’assied sur le seuil. Tant pis s’il n’y a pas d’ombre: elle ne bouge plus. Elle attend.
Elle était étendue sur sa chaise longue, et s’abandonnait aux rayons brûlants du soleil d’août. Tout en elle était flegme, désinvolture, grâce. Le coton de son tee shirt blanc épousait parfaitement la forme de sa poitrine ronde et ferme, comme s’il était attiré irrémédiablement, agrippé à cette peau lisse et brûlante. Une tache de crème solaire mêlée de sueur, à moins que ce ne soit l’inverse, nichait entre ses deux seins dressés vers le ciel. J’imaginais sans peine les gouttes qui perlaient dans ce vallon merveilleux, qui naissaient entre ses omoplates pour rouler vers ses reins caramels. Je caressais en rêve ce corps ardent, je goûtais cette moiteur, je m’abreuvais à ces aisselles humides, je m’enivrais de cette rosée âcre, entêtante, violente, de cette odeur brute. L’odeur de l’amour. Rien ne m’a jamais semblé plus beau qu’une femme qui transpire.
Oh, j’aime beaucoup cette image. Tu as su rendre la transpiration sensuelle, bravo !