Ecriture est un livre de Stephen King paru en 2000 et sous-titré « Mémoires d’un métier ». Comme le titre et le sous-titre l’indiquent, c’est un livre qui tient à la fois du récit autobiographique et du manuel d’écriture. Ecriture permet en quelque sorte d’entrer dans le bureau de Stephen King et d’y voir ce qui s’y passe.

 

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Un livre qu’on trouve dans les supermarchés, et alors ?

Ecriture est pour moi un livre particulier à plusieurs titres.

D’abord, et ce n’est pas si anecdotique, Ecriture est le seul livre que j’aie jamais acheté dans un supermarché. Ce détail pourrait laisser penser qu’Ecriture est un livre destiné au (très) grand public, avec les qualités et les défauts que cela suppose (récit passionnant et facile à lire, style plat mais efficace, etc.). Eh bien ! pas du tout.

Non qu’Ecriture soit un livre spécialement difficile ou particulièrement ennuyeux, mais il s’agit bel et bien, malgré les anecdotes autobiographiques, d’un ouvrage de technique, sans rien de très sexy a priori.

Sauf le nom de l’auteur, Stephen King, tout le monde le connaît, auteur de best-sellers, maître du suspens, bla-bla-bla.

Les équipes commerciales du Livre de Poche s’y sont trompées elles-mêmes, ou ont voulu tromper les acheteurs potentiels. Car ce livre qui ne s’adresse guère, en réalité, qu’à ceux qui se préoccupent d’écriture (d’accord, cela fait déjà tous les lecteurs de ce site, mais en termes de parts de marché, cela représente nettement moins que les amateurs de pur suspens qui se fichent pas mal de savoir comment on fait tenir une phrase debout), ce livre, donc, se présente dans la collection du Livre de Poche comme la plupart des best-sellers  de Stephen King.

Une couverture franchement moche, des couleurs criardes et, en l’occurrence, une maison mal éclairée où l’on sent bien qu’il doit se passer des choses pas très catholiques. Tout cela pour un livre qui parle essentiellement de style.

C’est tout le drame d’Ecriture, à mon humble avis. Car avec un tel emballage, je doute que l’ouvrage ait trouvé son vrai public. Peut-être aux Etats-Unis ? Mais de ce côté de l’Atlantique, son vrai public, c’est peut-être toi qui lis ces lignes.

Pourquoi faut-il lire Ecriture ?

D’abord parce que c’est un très bon livre, bien sûr, mais surtout parce qu’il regorge d’excellents conseils de « cuisine » pour tous ceux qui s’intéressent à l’écriture. King y distille de judicieux préceptes sur un ton simple et familier, sans s’embarrasser de contorsions et de détours, sans poser à l’écrivain inspiré des dieux, sans insister non plus, à l’inverse, sur le côté « tâcheron ».

Je l’ouvre à n’importe quelle page, et je trouve toujours un bon conseil. Au hasard :

« L’une des règles d’or de la bonne fiction est de ne jamais expliquer quelque chose que l’on peut montrer. »

« Vous seul pouvez décider du temps pendant lequel vous laisserez reposer votre première version (…) mais je crois qu’il faut attendre au moins six semaines. »

« Version 2 = version 1 – 10% » (Mon conseil préféré !)

Evidemment, ce qui donne tout leur prix à ces règles, et à de nombreuses autres, c’est qu’elles sont longuement expliquées et qu’il est difficile de refermer le livre sans être persuadé de leur bien-fondé.

En bref : points forts, faibles et note

Points forts :

Avant tout, la précision. Entre Ecriture et la plupart des livres qui parlent d’écriture, il y a autant de différence qu’entre l’enseignement d’un chef et un livre de recettes.

On trouvera à la fin de l’ouvrage des pages de King corrigées et commentées par lui-même : on a vraiment l’impression de le voir à l’œuvre.

Et puis Ecriture est un livre vif et alerte : si l’on s’intéresse tant soit peu à son sujet (ou à son auteur), on aura presque autant de mal à le lâcher qu’un thriller du maître.

Points faibles :

Pour moi, ce livre est parfait dans son genre.

Maintenant, on pourrait sans doute lui reprocher son côté « foutraque » : on commence par un récit autobiographique, on enchaîne sur des conseils d’écriture, on finit sur une dramatique anecdote personnelle…

Note sur 5 :

Entendons-nous, je ne prétends pas que ce livre constitue une des plus grandes réalisations de l’esprit humain, mais si l’on divise la masse des livres existants en cinq catégories, alors oui, celui-ci est pour moi dans le meilleur cinquième. Sans le moindre doute.

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