Quand on a un peu de mal à venir à bout de ses projets, et pour peu qu’on fréquente des personnes qui nourrissent les mêmes, l’idée de les mener à bien ensemble vient naturellement. Un soir où l’on a longuement discuté entre amis qui s’intéressent à l’écriture – et après peut-être quelques bières de trop… – quelqu’un lance :
« Eh, les gars ! Et si on écrivait un livre tous ensemble ? Un livre pour nous tous ? Joe s’occuperait de la psychologie des personnages, Jack des descriptions, moi je traquerais les lourdeurs de style, et on pourrait demander à William d’écrire les dialogues ! Tu me ressers un verre, Joe ? »
Tout le monde regarde Averell en silence. Puis c’est une explosion d’enthousiasme. « Mais oui, quelle bonne idée ! Écrivons notre livre tous ensemble ! Un livre pour tous, tous pour le livre ! À nous la gloire et la fortune !»
Et voilà, c’est parti. Mais est-ce vraiment une bonne idée d’écrire un livre à plusieurs ? Voyons voir quels en sont les avantages et les inconvénients.
Écrire un livre à plusieurs : les avantages
- Émulation : si l’un faiblit ou flanche, les autres sont là pour le remotiver, et lui faire honte en lui lisant les cinq cents pages qu’ils ont noircies la nuit précédente. De quoi conserver une motivation au plus haut niveau.
- Complémentarité : comme le prévoit le discours d’Averell retranscrit ci-dessus, écrire un livre à plusieurs permet de se répartir les tâches : ainsi, chaque élément de l’ensemble est traité par celui qui en est « spécialiste ». Théoriquement, l’ouvrage doit donc être meilleur qu’il ne l’aurait été si un seul l’avait composé.
- Concertation : en se faisant lire les uns aux autres ce qu’on a écrit, on peut en discuter et progresser. Au fond, on forme alors une sorte de comité de lecture miniature. L’ouvrage ne sera pas soumis à un vrai comité de lecture avant que tous les auteurs n’aient donné leur aval. Ce qui augmente les chances de présenter à l’éditeur un manuscrit impeccable.
- Confiance : un éditeur peut apprécier de voir que vous êtes plusieurs à croire à un projet. Cela peut le rassurer quant à votre sérieux. Et si le projet est quelque peu hors-norme, c’est un point qui peut avoir son importance.
- Promotion : en cas de publication, vous serez plus nombreux à faire de la publicité à votre ouvrage. Pendant que Joe sera au JT de TF1, Jack passera au Petit Journal de Canal +, William sera l’invité de France Culture, et Averell ira traîner à la Foire aux Livres de Bousbignies.
Écrire un livre à plusieurs : les inconvénients
- Des compromis en perspective : à moins d’un accord parfait entre les auteurs (cas vraisemblablement très rare), concertation signifie compromis. Il vous faudra donc peut-être renoncer à telle idée que vous trouvez géniale, si vos partenaires la jugent quant à eux consternante.
- Risque de brider la créativité. C’est une conséquence du point précédent. La collégialité, en art, peut aboutir à un appauvrissement. Il se peut que l’un des auteurs « bouffe » l’autre, en l’empêchant, volontairement ou non, de s’exprimer. « La pensée mise en commun est une pensée commune », disait Léo Ferré… (Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord !)
- Il faut tout partager… ça, c’est à la fois un avantage et un inconvénient. Écrire un livre à plusieurs permet de partager quelques tracas, mais les choses agréables seront également mutualisées :
- Les droits d’auteur, par exemple, qu’il faudra diviser par le nombre de signataires du contrat d’édition (à parts égales en général, mais ce n’est pas une obligation, d’autant qu’écrire un livre à plusieurs n’implique pas forcément que chacun des auteurs écrive autant).
- Et puis les honneurs. Quand vous recevrez le prix Goncourt (et les frères Goncourt connaissaient d’ailleurs bien ces questions, puisqu’ils écrivaient la plupart de leurs livres ensemble), vous n’aurez peut-être pas envie que votre compagnon d’écriture vous vole la vedette sous prétexte qu’il est plutôt beau gosse, alors même que, vous le savez bien, ce qui fait de votre livre un véritable chef-d’œuvre provient de vous, et seulement de vous !… 😉
Écrire un livre à plusieurs : une fausse bonne idée?
Il y a certainement d’autres inconvénients majeurs (si c’est le cas, vous me le direz), mais quand je relis les deux listes ci-dessus, j’aurais tendance à dire que les avantages qu’il y a à écrire un livre à plusieurs l’emportent sur les inconvénients.
Et pourtant, ce n’est pas ce que je pense. Comment est-ce possible? Eh bien, en raison de la différence entre la théorie et la pratique.
Je suis en effet obligé de constater, d’abord, qu’assez peu de livres sont écrits à plusieurs. Bien sûr, il y a les ouvrages universitaires collectifs, qui regroupent différents articles, mais c’est un cas particulier. Il y a les livres des philosophes Deleuze et Guattari, ceux des philosophes Bourdieu et Passeron. En littérature, j’ai cité les frères Goncourt, il y a aussi les frères Grimm, Boileau et Narcejac, quelques poèmes co-écrits par Rimbaud et Verlaine, Breton et Char ou Breton et Eluard… C’est un peu maigre, même si je dois en oublier beaucoup.
Ensuite et surtout – mais c’est sans doute un effet de mon inculture –, je ne vois pas de très, très grand livre qui ait été écrit à plusieurs. Et ne me citez pas la Bible ou d’autres textes du même genre, ça ne compte pas! (d’ailleurs, si vous avez des exemples à me citer.)
J’en conclus donc qu’écrire un livre à plusieurs ne peut être une bonne idée que dans certains cas précis et rares… Dans les autres cas, il devient difficile d’aboutir sérieusement sur un projet sans devoir en subir quelques conséquences !
Et selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients d’écrire un livre à plusieurs ?
Écrit par : Manuel .G
Alexandre Dumas a écrit ses livres à plusieurs. Le comte de Monte-Cristo n’en demeure pas moins un chef d’oeuvre.
Après, il faut une bonne symbiose pour écrire un livre à plusieurs.
Je sais que cet article a été posté depuis longtemps mais bon, temps pis. Je tenais tout de même à donner mon avis sur le sujet d’écrire un livre à deux. Depuis un an maintenant, j’écris avec ma meilleure amie un livre. Nous sommes donc deux sur le projet. Mais j’aurais véritablement aimé avoir un avis sur la façon dont nous avons amené l’histoire. En fait, pour faire court, l’histoire est racontée par deux jeunes filles. Mon amie écrit à « je » du point de vue de la première et moi à « je » du point de vue de la seconde. Et nous écrivons un chapitre sur deux. Je ne suis pas sur que cela soit très clair :3. Cela permet d’avoir deux points de vue différent et ainsi le lecteur peut mieux se retrouver dans l’une des deux jeunes filles. Quand pensez-vous?! Est-ce une bonne technique?
Je trouve que tout se que vous dites est très profond, mais j’ai une question :
Est-il possible d’écrire un livre à cinq ?
Salut! J’ai lu ce qui a été dit et je trouve ça bien expliqué. Mais j’aimerais ajouter quelque chose, ou plutôt parler d’une anecdote.
Note: ATTENTION! Cette anecdote pourrait briser l’envie de travailler en équipe sur un livre,si vous ne voulez pas le lire je comprendrais,mais si votre détermination subsiste, j’espère que c’est du courage ou de la confiance envers votre coéquipier plutôt que de la témérité.
J’ai tenté l’expérience d’un manuscrit (même pas un livre,heureusement) avec un ami que l’on va appeler Paul, je trouvais que mon ami avait souvent de bonnes idées dont il ne faisait rien (enfin je crois ,avec un peu de recul , tout ce qu’il disait était du déjà vu dans des médias connus,du gros plagiait en plus, et je suis ALLERGIQUE AU PLAGIAT!) et comme je trouvais qu’il devait en faire quelque chose , j’étais dans un phase ou je voulais tenter de créer un fiction avec quelqu’un. Il était d’accord,il a dit oui tout de suite.
Les tâches étaient répartis plutôt simplement et comme convenu , son rôle était mineur: J’écrivais et on se consultait sur l’histoire ,bien que la majorité des intrigues c’est lui qui s’en chargeait. Une semaine passa et j’avais ramené 13 pages que j’avais fait en trois jours chrono en main (c’était sur ordi, a vous de faire la comparaison sur les marges de d’office WORD pour voir la quantité de travail fourni en si peu de temps:écrit en taille 14 Times new roman avec le titre en taille 20 avec 4 lignes sautés,2 au début et 2 avant de mettre fin du chapitre) et qu’est-ce qu’il me sort « ce n’est pas tout a fait ça » « que mon style d’écriture n’était pas assez bon ».
Je n’étais pas vraiment en colère, quelqu’un qui écrit seul alors que c’est un travail d’équipe, cela coulait de source qu’il y aurait des désaccords ,alors on a inversé les rôles.La première semaine,il m’avait dit qu’il n’avait rien fait ,la deuxième semaine,il m’a dit qu’il a fait seulement 3 pages parce qu’il était en vacances dans un autre pays,la troisième semaine le vendredi je vais chez lui et il m’a fait quelque chose que je souhaite a personne: Il a fait trois pages,plein de fautes d’orthographe, de syntaxe , avec des dialogues merdiques qui faisaient traîner l’intrigue, un humour de niveau Jean-Marie Bigard (avec plein de jurons et tout),ET EN TAILLE 36!!!
Quand j’ai mis en taille 14 ça faisait même pas la moitié d’une pages.Non seulement l’intrigue n’avait pas avancé mais on n’en a même pas vu 1%.J’ai du partir de chez lui en urgence pour ne pas l’étrangler.La semaine d’après , je l’ai mis a l’épreuve en lui disant juste « et si on arrêtait? » en un quart de seconde il m’a dit oui suivi de « N’empêche j’aurais voulu publier quelque chose pour être célèbre… »
Je suis quelqu’un qui n’est pas colérique, mais mes colères sont redouté par beaucoup,il avait poussé le bouchon trop loin.
J’espère que vous comprenez que mon but n’est pas de vous démotiver pour ce genre d’action mais de bien observer les gens avec qui vous travaillez.
Je dirais juste ceci pour conclure: Pour devenir meilleur , il ne sert a rien d’envier les talent d’autrui mais de transcender vos aspiration par votre volonté et vos convictions.
Salut a tous!
Cela fait un moment que ma meilleure amie et moi voulons nous lancer dans l’écriture d’un roman à quatre mains mais nous ne savons pas comment organiser l’écriture, ni par où commencer, alors que notre histoire est partiquement prête.
Mais j’ai l’impression par moment que l’histoire est bancale, ou illogique…
Le problème est, je pense, le manque de « sérieux » de ce projet et qu’il faut mieux y réflechir avant de commencer à vraiment rédiger notre histoire, car nous avons écrits chacun de notre côté des « bouts » d’histoire et je rends compte que nous n’avons pas du tout le même style… Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux faire un roman à deux voies dans ce cas ?
Parmi les duos d’écrivains, il y a aussi Erckmann et Chatrian ( j’ai le deuxième comme ancêtre) qui ont écrit » Le conscrit de 1813″, » Waterloo » ou encore » l’ami Fritz »!
Merci pour l’information, Alice. J’y regarderais. 😀
Bonjour,
Je pense qu’écrire un livre à plusieurs peut très bien marcher. J’en fais l’expérience depuis plusieurs mois avec mon copain, et ça fonctionne beaucoup mieux que je l’aurais espéré, puisqu’en plus de nous motiver pour ce projet commun, ça nous booste aussi pour nos projets personnels (dessinateur de BD pour lui et wanna-be scénariste pour moi).
Je pense que l’écriture à plusieurs (mais je ne peux parler que de l’écriture à deux) peut être une expérience géniale, sous certaines conditions. Premièrement, il ne faut pas avoir peur de dire les choses à l’autre, ni de s’engueuler: n’écrivez un livre qu’avec votre meilleur ami, celui à qui vous pouvez tout dire, même le pire, sans foutre votre relation en l’air. Parce que des prises de bec, à coup sûr, il y en aura, mais à mon avis c’est peut-être ce qu’il y a de plus constructif 🙂
Deuxièmement, le partage des tâches fixé d’avance « toi tu fais ça, toi tu fais ça » me semble compliqué à faire fonctionner correctement. De mon expérience, plus on fait de choses ensemble, et non chacun de son côté, mieux ça marche, c’est-à-dire plus on est satisfait du résultat. Parler du scénario ensemble, discuter pendant des heures avant de faire la plus petite modification, définir les tâches de chacun à très court terme, relire et relire encore ce qu’a fait l’autre (très bon moyen pour corriger les fautes, soit dit en passant), lui faire relire également, critiquer (de façon constructive, of course), accepter les critiques, corriger, refaire lire, etc…
Ecrire un livre ensemble est, par définition, un travail d’équipe, donc si chacun bosse de son côté, l’un les personnages, l’autre les dialogues, etc… ou autre, ça ne peut définitivement pas marcher.
Pour finir, je voudrais souligner tout ce que peut apporter un projet en commun tel que l’écriture d’un livre. La motivation, évidemment, mais aussi l’humilité (on arrête de se prendre pour le meilleur écrivain de tous les temps quand le coéquipier vous démontre par A + B à quel point votre truc est bancal, et vous vous rendez compte qu’il a complètement raison), sans compter que l’on s’améliore à vitesse grand V, car mine de rien, argumenter avec l’équipe permet de savoir soi-même ce qu’on veut, de se positionner, de se trouver quand on se cherchait encore, notamment niveau style, et, en bonus, on améliore les relations avec l’autre, on se sent plus proches, du fait d’avoir partagé ce genre d’expérience.
Voilà, j’espère en avoir motivé certains à se lancer dans l’aventure!
Bonne journée!
Bonjour,
Cet article tombe à pic ! Je viens d’abandonner un projet « à quatre mains » qui durait depuis plus d’un an, donc je m’y connais en la question. Nous sommes pourtant allés jusqu’à la 200ème page ! Les idées ne manquaient pas, les fiches étaient faites, chaque chapitre jusqu’à la fin était prévu et consigné… Pourquoi avoir arrêté, me direz-vous ? Tout simplement parce que nous ne nous entendions plus (assez)…
Si vous voulez un avis d’expérience, écrivez votre livre tout seul. Tous les arguments cités en faveur du quatre mains sont vrais, surtout pour la motivation et la concertation. C’est vrai qu’il y a eu des moments où, toute seule, j’aurais sûrement arrêté… Mais pour écrire un livre, il faut, en première règle, le vouloir. Si, tout seul, vous ne parvenez pas à avoir la motivation pour terminer un livre, c’est que vous n’avez pas pris la bonne idée, selon moi.
De plus, c’est impressionnant le nombre de concessions à faire. Comme ça, vous pensez que ce n’est rien, mais en fait, sur chaque petit détail, vous aurez de différentes idées…C’est assez frustrant au final. Et il arrivera toujours un moment où vous vous éloignerez un peu, quoi que vous en pensiez au départ (j’en suis un bon exemple) et le manuscrit sera jeté à la poubelle. Et ni l’un ni l’autre ne pourra le reprendre de son côté sans que l’autre intervienne, etc.
Conclusion : Écrivez votre livre tout seul !
Je suis entrain d’écrire un roman avec une amie et nous nous entendons à merveille,chacun à son (ses) personnages, on travaille et retravaille le texte ensemble et cela donne une tonalité toute autre à notre travail car je l’avais débuté seul. Evidamment il y a des contraintes mais ce serait plus de trouver chacun de son coté le temps d’écrire. Cela enrichit le texte et on n’est jamais à cours d’inspiration, un coup de tel à l’autre et nous voila retourné à nos claviers! C’est quelqu’un d’extremement proche de moi et nous avons quelque chose en commun que peu ( à part vous amis écrivains) pouvez saisir
je pense qu’il faut être très proches pour aller jusqu’au bout du roman. mais pourquoi pas essayer? En roman policier il y a aussi Mary Higgins Clark qui a écrit en collaboration avec sa fille.
Merci pour le titre manuela.
Je pense que tout dépend du genre littéraire choisi. Pourquoi partir du principe qu’écrire un livre à plusieurs signifie forcément « tout partager » ? L’essentiel est d’être en accord sur l’unité de l’oeuvre (de se point de vue là, la Bible n’est pas un exemple à rejeter car il y a beau y avoir plusieurs livres, on y trouve une unité d’ensemble !).
Si certains désirent écrire une oeuvre commune, pourquoi ne pas se lancer dans un recueil de poésie ou de nouvelles ? Pour ceux qui tiennent vraiment à écrire un roman ensemble, vous pouvez opter pour un roman à deux voix (voir plus). Mon avis est d’adapter la forme de l’oeuvre que l’on écrit en fonction des contraintes que l’on s’impose.
les livres à quatre mains sont assez nombreux. mais c’est subtil et je ne sais pas comment ils se répartissent le texte, un chapitre l’un un chapitre l’autre? ex Nicci French, un mari et sa femme, ou plus loin Anne et Serge Gollond qui avaient écrits la série des Angélique (non pas taper, ça n’a rien à voir avec la merde de la télé, et c’est extraordinairement documenté), un roman qui s’appelle la règle de quatre, etc…
si on trouve quelqu’un avec lequel ça fonctionne, ce doit être chouette d’avoir 2 cerveaux pour trouver les idées au lieu d’un, et deux fois plus de temps pour écrire…
Article très intéressant 🙂
Personnellement, je ne pourrais jamais écrire une histoire à plusieurs. Car pour moi -et selon ma propre vision des choses seulement, je sais très bien qu’on ne pense pas tous pareil et heureusement- mon histoire, c’est mon bébé. Je veux pouvoir en faire tout ce que je veux, la manier comme je le veux, développer et faire réagir les personnages comme je le veux, construire le monde que je veux, faire se dérouler les évènements que je veux. Pour moi l’écriture est un plaisir personnel et individuel. Je m’évade dans mes écrits. Et pour écrire et me sentir à l’aise, j’ai besoin d’un sentiment de contrôle absolu. Pour moi, on est en quelque sorte le dieu de ce monde-là, de ce monde qu’on crée nous-même, de ces personnages. Et ce n’est définitivement pas quelque chose que je pourrais partager. Cela demande bien trop de concessions et pour moi, le plaisir d’écrire est justement dans l’absence totale de limite et de sacrifice.
Bref, je ne pourrais définitivement pas ! Au lycée, je ne rechignais pas à écrire des petites histoires ensemble avec mes amies, mais c’était plus pour s’amuser quelque chose. Dans mes histoires, je mets tout mon coeur, je mets une énorme partie de moi, c’est une ouverture sur mon jardin top secret, et je ne pourrais jamais l’ouvrir et le partager avec quelqu’un d’autre. C’est une vision très égoiste de l’écriture mais je l’assume parfaitement ! En même temps je suis de nature possessive donc je me demande si ça a quelque chose à voir ^^
Après, peut-être que je prendrais plaisir à écrire à deux avec quelqu’un que j’aime beaucoup et avec qui j’ai des similarités et des points communs. Mais dans ce cas, il faut absolument que j’aie mon histoire à moi toute seule à côté. Je ne peux pas écrire seulement à deux, car ça ne me procure pas ce dont j’ai besoin dans l’écriture, à savoir l’apaisement, la quiétude et la sérénité avec soi-même. Donc ça ne serait que secondaire on va dire. Et il faudra obligatoirement que les personnages, l’univers etc ne me soient pas venus avant mais qu’on en ait eu l’idée ensemble mon/ ma camarade d’écriture et moi.
Merci beaucoup pour ce partage, Jade.
J’adhère, personnellement, à cette vision de l’écriture.
Pour ma part, une amie m’a proposé d’écrire un roman avec elle et nous avions tout de suite réfléchi à une intrigue que je trouve particulièrement réussie. De plus, nous avions commencer à créer des fiches. Mais plus tard, quand j’ai réfléchi à tout ce que cela impliquait, je me suis dis qu’en fait je n’aimerais peut être pas (je ne sais pas hein ?) écrire un roman à quatre mains. Maintenant si j’écris le livre seule, je m’en voudrais mais si elle écrit le livre seule, je lui en voudrais. Et, si on écrit le roman à deux, je ne serais pas combler. Et alors si on ne l’écrit pas du tout, je trouve que c’est du gachis de ne pas écrire ce roman car il y a une bonne idée qui peut être exploitée.
Je ne sais plus quoi faire, qu’en pensez vous ?
Que tu réfléchis trop , l’écriture c’est d’abord de l’instinct après de la réflexion….
Je ne suis pas tout à fait d’accord…
Peut-être que je réfléchis trop, je suis comme cela, on ne peut pas changer mon caractère réfléchi. Peut-être que l’écriture c’est d’abord l’instinct mais je pense que cela dépend des personnes. Et puis, quand on écrit un roman les premiers mots sont peut-être le fruit de l’instinct mais ensuite il faut réfléchir pour savoir où on va.
Qu’en pense votre amie ? Pourquoi avoir pensé à ce que cela impliquait après d’avoir élaboré des fiches, l’intrigue ? La proposition d’écrire un roman à deux était peut-être venue sur un coup d’impulsion, avant de se rendre compte de tout ce que cela impliquait ?
Si vous ne vous sentez pas prête, mieux vaut ne pas embarquer au risque de faire naufrage en cours de route. Peut-être pourriez-vous reporter un peu ce projet et de voir si cette envie de l’écrire à deux est toujours présente par la suite ?
Et si vous écriviez le même livre, chacune de votre côté ? 🙂
Ou encore, que diriez-vous d’être chacune responsable d’un chapitre (après vous être entendue sur l’ensemble de l’histoire) : être responsable ne voulant pas dire écrire toute seule, mais savoir écouter les suggestions et les arguments de l’autre, tout en ayant la décision finale. Etre responsable, c’est répondre de ses choix : ce n’est pas forcément confortable. 😉
J’ai participé plusieurs fois à des écritures collectives (pour des scénarios, mais au final, c’est la même chose). C’est vrai que ça demande de négocier souvent. Mais c’est toujours enrichissant. Apprendre à écouter les désirs de l’autre, accepter sa vision mais aussi ne pas trop céder… Ecrire un roman à plusieurs demande de la maturité. Et permet de beaucoup travailler sur soi !
J’ai fait des recherches : « L’année zéro » de Josée Viellevoye, bizarrement j’ai vu que le nom de la fille (Laurie Colson) n’apparait pas sur la couverture… Je ne comprend pas pourquoi. Peut-être que je me souviens mal et que la mère a écrit seule en faisant les deux voix à la fois? Ça me paraît bizarre.
Okay, merci pour le titre Caroline. J’y regarderais 😉
C’est très courant pour les films et les séries d’être écrits à plusieurs (aux US surtout).
C’est vrai que ça demande des efforts et des concessions. Et beaucoup d’humilité. Mais après tout, quand il est tout seul, l’auteur doit en faire avec lui-même, et c’est beauuuucoup plus dur ! 🙂
bonsoir,
cet article et les questions qu’il soulève, sont tres intéressant. pour ma part, j’ai vraiment le sentiment qu’ecrire est un plaisir solitaire. c’est mon opinion et je comprend que cela semble venir d’un déserté des relations humaine, mais ce n’est pourtant pas le cas je suis hyper sociable. le fait d’ecrire me permet de m’isoler dans une bulle, c’est l’equivalent d’un alpiniste, seul face a la paroie dans sa communion avec la nature.
C’est une bonne comparaison. Je pense que c’est un moyen pour toi de te focaliser, de te concentrer sur cette tâche, et de passer un moment avec toi-même pour te ressourcer.
Moi je ne pourrais jamais écrire un livre avec quelqu’un d’autre car tout est dans ma tête et j’aurais trop de mal à partager « mon monde » avec qui que ce soit.
Par contre, j’ai lu un livre écrit par une mère et sa fille : elles écrivaient chacune à la première personne la même histoire mais l’une du point de vue de la mère, l’autre du point de vue de la fille. Les chapitres s’alternaient. C’était vraiment bien joué, mais c’était il y a longtemps et je ne me souviens même pas du titre!
C’était l’histoire d’une jeune femme homo qui perd une partie de sa mémoire suite à un accident de moto… et sa mère utilise cette amnésie pour lui faire croire qu’elle était hétéro, en couple avec un homme de son choix.
Par contre, écrire un livre découpé à la façon dont tu le décris dans l’article me semble difficile, je demande à voir!
Ce livre m’intéresse. Si jamais tu retrouves le titre, n’hésite pas à me l’indiquer par commentaire. Ce sera un plaisir de le lire.
Autrement, je conçois que ce doit être très difficile de partager son monde avec quelqu’un d’autre. Du moins quand il a déjà été imaginé.
Dans le cas où tout est à faire… il faut voir.
Ça pourrait être un exercice intéressant et enrichissant d’essayer… même si le projet n’aboutit pas au final.
Quelques idées en tête à ce propos.
ça me donne envie de dormir debout !!!!!!!
Merci pour ton incroyable ouverture d’esprit Lisa 🙂