Je vous propose une réflexion sur les personnages. Nous passons beaucoup de temps à les construire et, bien souvent, nous nous demandons si certains de nos personnages ne sont pas qu’une pâle copie de personnes que vous connaissez réellement. Quelles sont les raisons de s’inspirer – ou non – du réel ?
Personnages de roman : les raisons de s’inspirer du réel
Il y a deux raisons de s’inspirer du réel pour créer un personnage de roman. L’une est négative, l’autre positive, mais ce sont tout de même deux bonnes raisons.
La première, c’est tout simplement le manque d’imagination. Non, ne hurlez pas : « Quoi ! Moi, manquer d’imagination !… Mais je suis romancier, pauvre type ! L’imagination, c’est mon métier ! Des personnages de roman, je t’en fabrique à la douzaine, moi ! »
Reprenons calmement.
Je sais bien que vous êtes romancier — en devenir — et que vous ne manquez sûrement pas d’imagination, mais chacun a ses points forts et ses points faibles, et il se peut très bien qu’un romancier (oui, oui, un autre que vous) soit doué pour bâtir des intrigues haletantes, sonder l’âme humaine, écrire des phrases remarquables… et qu’il soit néanmoins assez maladroit lorsqu’il doit créer les personnages de ses romans. Eh bien, pour ce romancier-là, s’inspirer d’individus réels peut être d’une grande aide.
La seconde raison, qui n’est que la face positive de la première, c’est l’assurance que vous donne le réel… d’être réaliste.
Vous allez me dire : le vrai n’est pas toujours vraisemblable, et vous aurez bien raison. Mais s’inspirer du réel constitue tout de même un garde-fou. C’est une garantie que vous vous donnez à vous-même : vous avez la conscience tranquille ; vous savez que, même si ce que vous racontez paraît difficile à croire, vous l’avez pourtant vu de vos yeux… et vous l’avez cru.
À vous, maintenant, d’être aussi convaincant que la réalité. Si c’est trop gros, vous n’avez qu’à placer un avertissement au début de votre ouvrage : « Cette histoire s’inspire de faits réels ». Il y a aussi l’avertissement contraire, nous y reviendrons.
Mais on pourrait aussi se demander s’il est possible, de toute façon, de ne pas s’inspirer du réel. Je ne le crois pas. On n’invente rien ex nihilo. Vous partirez toujours de votre expérience, même sans le savoir.
La différence se fera donc surtout entre, d’un côté, le romancier qui créera un personnage presque décalqué d’une unique personne réelle, et de l’autre le romancier qui fabriquera le personnage de son roman à partir de caractéristiques qu’il aura emprunté à une multitude d’individus réels.
Ne pas s’inspirer du réel, dans cette optique, ce serait donc en quelque sorte tenter des « mélanges de caractéristiques » qu’on n’a pas vus dans la vraie vie, mais dont on suppose qu’ils sont possibles. Et comment savoir si ces mélanges sont congruents entre eux, dans ce cas ?
Personnages de roman : les raisons de ne pas (trop) s’inspirer du réel
Là encore, je vois deux raisons principales de ne pas trop s’inspirer de personnes réelles pour créer les personnages de son roman.
La première, c’est que vous risquez la platitude. Sauf cas particulier, une bonne histoire, c’est de la vie concentrée, avec moins de temps morts, moins de choses insignifiantes, moins de personnes fades ou sans intérêt.
Bon d’accord, j’ai un peu une vision hollywoodienne de la vie… Mais enfin, si vous collez trop à la réalité pour créer votre personnage, vous risquez de vous interdire de gommer des aspects peu intéressants de la personne réelle. Bref, de sacrifier un peu de votre génie sur l’autel du réalisme.
Seconde raison de ne pas trop s’inspirer du réel, évidente celle-ci : c’est que les modèles peuvent se reconnaître et ne pas apprécier ! Ces deniers temps, avec la mode de l’autofiction, on a vu fleurir bien des procès intentés à des romanciers par des personnes qui n’avaient que fort peu goûté d’accéder à l’existence littéraire !
Une parade possible, c’est d’indiquer que « toute ressemblance avec des faits ou des personnes réels serait purement fortuite », mais bon, c’est une sorte de bouclier de bois… Si quelqu’un est furieux de se reconnaître dans un livre où vous l’aurez campé en psychopathe assoiffé de sang, il ne suffira pas de lui dire : « Toute ressemblance est fortuite, M. Brouillard ! D’ailleurs, le personnage de mon roman, Jean Grouillard, a les cheveux blonds, tandis que vos cheveux à vous tirent sur le roux ! Allez, s’il vous plaît, baissez votre arme… »
Il y a encore le cas de ce qu’on appelle des « romans à clefs », c’est-à-dire des romans où ce rapport au réel devient presque un jeu avec le lecteur, qui peut s’amuser, à partir des indices laissés par l’auteur, à essayer de deviner quelles personnes réelles sont les personnages du roman. Du strict point de vue littéraire, ces romans-là sont rarement très intéressants.
Vous avez peur que certaines personnes se reconnaissent dans les personnages de votre roman : comment faire ?
Comment savoir si les personnes dont vous vous êtes inspiré risquent ou non de se reconnaître ?
Il est bien difficile de le savoir : cela dépend évidemment du degré de proximité entre le personnage du roman et son modèle, de la perspicacité de celui-ci, etc.
Mais de façon générale, ne soyez pas trop confiant dans les vertus du brouillage de pistes. Changer la couleur de cheveux, la taille ou la profession d’une personne réelle ne suffit pas à la rendre méconnaissable. Et même changer le sexe ou le milieu social ne suffit pas toujours.
Le mieux est peut-être de partir du principe qu’une personne dont vous avez emprunté des traits se reconnaîtra, et de vous demander plutôt si cela risque ou non de vous causer des problèmes. Si la réponse est oui, réfléchissez.
Les procès (même s’ils peuvent vous faire de la publicité !) sont paraît-il assez éprouvants, et se fâcher à mort avec sa soeur parce qu’on a utilisé sans sa permission une confidence qu’elle nous avait faite, c’est tout de même dommage… même si, je vous l’accorde, l’art exige des sacrifices.
Qu’en est-il en ce qui vous concerne ? Avez-vous tendance à trop construire vos personnages sur des personnes réelles ?
Écrit par : Manuel .G
Je tiens à raconter une histoire réelle sur une relation amoureuse qui m’es
t arrivée, et qui implique des situations intimes; la censure littéraire me le permet-elle , quand commence les interdiction ? Merci de me répondre.
Bonjour,
Etant nouvellement inscrit et nouveau dans le monde vaste de l’écriture, j’épluche les différentes pages de ce site. Vu que je suis en train d’écrire les différentes fiches des personnages de mon premier roman je voulais expliquer comment je procède afin de récolter vos avis.
Je souhaite écrire dans un univers médiéval fantastique, certes peu original mais ayant l’avantage de m’inspirer grandement. Je pioche donc certains traits de mes personnages dans d’autres déjà existant : La voix de Columbo, la soif de domination de Thulsa doom la persévérance presque fanatique de Jodie Foster dans « Contact » etc.
Je vais même jusqu’à faire parfois des anagrammes avec les noms. Soit en partant de mots de mon quotidien ou des noms de personnes ou de personnages. Exemple : Le mot « chartes » ( je suis graphiste ) deviens « Tsarech ».
Cela vous semble-il une bonne façon de procéder?
Ps : Je précise que j’écris uniquement pour le plaisir. Cela ne m’empêche pas de chercher à m’améliorer.
Salut Manuel,
Effectivement, on n’invente rien ex nihilo, on s’inspire et se nourrit de tout ce qui se passe autour de nous et aussi de ce qu’on lit.
Dans une interview, Katherine Pancol confiait que pour créer ses personnages et donner du piment à leurs réactions et à leurs dialogues, elle ne sortait jamais sans son carnet et notait des bribes de conversations dans la rue ou dans les transports en commun… Je l’ai fait à un moment, et même si on ne peut pas tout utiliser, ça a au moins le mérite d’être assez drôle, il suffit de dresser l’oreille !
Jérémie
Je veux écrire un roman sur ce que j’ai vécu dans la vie, dans ce cas, que dois-je écrire personnage, principal
Bonsoir!
Je trouve l’idée de cet article vraiment très bonne (un peu comme tous les autres articles en fait… Quelle chance j’ai eu de tomber par hasard sur ce site! ).
Il est vrai que ne pas « copier/ coller » quelqu’un qui existe réellement n’est pas chose facile!
Personnellement je crois que j’ai tendance à mettre de moi dans les personnages que j’invente. Un peu comme si il y avait un de mes traits de caractères pour chacun, parfois exagéré parfois non.
Mon personnage principal, c’est un peu moi, mais comme j’aurais voulu être. Mis à part ça, je ne ressent pas le besoin de mettre dans mes écrits des clones d’individus que je connais. En fait j’ai tendance à m’imaginer d’abord le passé de mes personnages, et suite à ça, leur caractère s’adapte selon leur vécu. Ca se fait naturellement, mais je ne nie pas que, inconsciemment, je dois penser à certaines personnes de mon entourage. Je pense que c’est normal, comme il est dit dans l’article « on n’invente rien ex nihilo »!
Je trouve l’idée excellente. S’inspirer de la réalité nous permet de créer un fil conducteur réaliste. Ce qui est un plus non négligeable pour les fausse autobiographie par exemple.
Je pense qu’un des personnages que nous avons sous la main (mais que nous ne connaissons pas toujours le mieux)c’est nous -même, avec notre caractère etc… et tout ce que cela comporte comme envies et regrets, ce que l’on n’a jamais osé faire ou osé dire, ce que l’on n’a pas eu le temps de faire, le compagnon, l’enfant qu’on aurait bien voulu avoir ou l’ami que l’on aurait voulu connaître. Et peut-être aussi, ce que l’on espère encore vivre un jour, autre chose que notre train-train habituel.
Bonjour Manuel, c’est la rentrée, je suis de retour 🙂
C’est très intéressant, je ne pensais pas que cette question méritait un article entier, car elle n’occupait qu’une place minime dans mes préoccupations. Maintenant c’est tout autre chose, ça le mérite en effet, les personnages sont tout de même des éléments essentiels permettant au lecteur de s’identifier (ou non) à l’histoire.
Ce que j’aime bien faire, et bien entendu, beaucoup de scénarios à succès font ça aujourd’hui, c’est partir justement d’un personnage banal et plat et le faire vivre ou réaliser des choses que personne n’oserait imaginer ou penser. C’est un peut ce qui permet au lecteur de voir qu’il n’existe qu’un pas entre la banalité (dans laquelle la plupart des gens donc des lecteurs sont) et la vie de rêve.. ou cauchemardesque, que vivra le personnage.
C’est un peu un exercice d’écriture au final… on part de la réalité, de la banalité, de la vérité, et puis c’est nous qui choisissons la continuité (ou non) et l’avenir de cette situation. Un rêve éveillé à l’écrit quoi !
Maintenant il y a quelque chose qui me perturbe, c’est quand quelqu’un que je connais me dit quelque chose qui me marque.. et que j’ai ensuite envie de l’intégrer dans l’histoire (par envie de répondre ou par admiration). J’ai l’impression de voler ses mots, et cette sensation ne s’altère pas, même si je fais un personnage complètement différent de l’individu qui m’a dit cette « phrase volée ».
Plus généralement, ça m’arrive de vouloir intégrer des personnes qui m’ont marquées ou énervées dans le but de les mettre en valeur ou de les « descendre », c’est ma façon de les remercier ou de les « punir ».. c’est un peu idiot, certes, mais c’est souvent le déclic qui provoque en moi une idée d’histoire. Quelle serait selon toi la meilleure chose à faire ?
En déclinant ça dans quelque chose de plus vaste, c’est aussi le monde politique qui m’embête. Dans l’histoire que j’écris, le pilier fondamental est la théorie du complot et la politique. J’aimerai avoir un excellent réalisme, mais j’invente et exagère certaines choses. Le problème c’est que pour le souci de réalisme, il faudrait parler d’identités politiques et économiques fortes, alors que je dirai forcément des choses fausses et dérangeantes sur eux. Eviter le conflit semble important, et c’est inutile d’en provoquer un. Maintenant devrais-je quand même user de vrai noms ? Ou en prendre des alternatifs qui peuvent suggérer le vrai nom ? (en sorte de petite énigme afin que les perspicaces comprennent de qui je parle sans que cela porte à une quelconque atteinte)..
Bonne idée d’article en tout cas 😉
PS : j’ai répondu à ton message facebook auquel je n’ai pas été prévenu parce que tu me l’as envoyé d’une « page ».. c’est bien dommage, mais bon maintenant je ferai beaucoup plus attention 😉
S’inspirer de la réalité présente aussi un très gros avantage : limiter au possible de basculer dans le stéréotype.
Je m’explique : lorsque l’on invente un personnage de toutes pièces sans se rattacher un minimum à des personnes existant réellement, on risque de forger un super héros bourré de qualités, un être agaçant de perfection et, de ce fait, très éloigné d’un être réel.
Chacun d’entre-nous a ses qualités et ses défauts. Personne n’est ni tout blanc, ni tout noir (d’un point de vue bien/mal, bien entendu. Aucune allusion faite au physique, hein ? 😉 ). C’est l’ambivalence que l’on retrouve (comme cité plus haut) chez des personnages intéressants comme Dr House ou Dexter (mais pas que !). Chez ses personnages, les défauts ont toutefois pris le dessus sur les qualités. On nous les présente comme des personnages exécrables mais les qualités que l’on nous laisse découvrir chez ces deux hommes qui n’ont, à première vue, rien pour se faire aimer, jouent un rôle de contre-poids. C’est grâce à ce système de semblant d’équilibre que l’on se surprend à éprouver de la sympathie pour ces deux vilains ! ^^ Ceci les rend plus humains.
Lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois dans la vraie vie, on apprend à la connaître en la fréquentant. Il doit en être de même avec les personnages que nous créons. Le personnage stéréotypé est sans surprise et devient très vite fade et même énervant. Un tel personnage peut gâcher une excellente intrigue, surtout s’il s’agit de l’un des principaux protagonistes de notre histoire. Comme dans la vie de tous les jours, le lecteur doit découvrir petit à petit chacun des personnages principaux : lors du premier contact, on se fait une idée de la personne rien qu’en l’ayant observée, écoutée pendant quelques heures, quelques pages… mais si on apprend à vraiment la connaître, on découvre ce qui se cache derrière la carapace (en bien ou en mal).
Qui peut oser affirmer qu’il n’a jamais prononcé de toute sa vie la phrase suivante : « je ne pensais pas qu’il/ elle était comme ça ».
Personne n’est parfait dans la vie réelle. Personne n’est entièrement satisfait de tout dans la vie réelle. Personne n’est complètement bon ou mauvais dans la vie réelle.
Nos personnages doivent s’en inspirer au risque de perdre en crédibilité et faire s’effondrer une histoire géniale.
Et comment arriver à doser au plus juste les principales caractéristiques de nos personnages ? En observant les gens de la vie réelle ! Pourquoi beaucoup d’écrivains affirment-ils écrire sur une terrasse de café ? (pas uniquement pour se ravitailler en boisson sans avoir à lever leur derrière de leur chaise !)
Je crois même que les stéréotypes et les généralités sont dangereux. À moins de les utiliser pour une raison précise, il est trop facile de tomber là dedans (et je ne parle pas que des personnages. Il en va de même pour des situations, le cadre ou n’importe quoi.)
Ton message rejoint les précédents dans l’ensemble. Et je suis bien d’accord.
Les lecteurs ont besoins de personnages qui possèdent du bon et du moins bon en eux, tout simplement parce que c’est la nature humaine et qu’on s’y attache beaucoup plus vite.
Article intéressant. Il est vrai que s’inspirer du réel permet quelques fois de se sentir plus immergé dans le personnage. Avoir déjà vu les réactions, avoir analysé les pensées d’autrui aide à rendre son roman image de la réalité et pas fantaisie pure. Pourtant il faut savoir mettre une barrière avec sa propre vie et savoir s’en détacher pour donner une nouvelle dimension au roman peut-être plus ‘attrayante’.
Merci pour cette nouvelle prise de conscience pour devenir encore meilleurs ;-).
Les personnages principaux et secondaires doivent être définis, car ce sont eux qui créeront les scènes. Aussi parce que ça va grandement faciliter l’écriture, on aura les caractère et les comportements. Si je dis : « Alfred va épouser Monique », je n’ai pas grand chose à me mettre sous les dents de la plume. Je devrai d’abord préciser les physiques, les personnalités, etc. Maintenant si je dis : « Mister Bean va épouser Lara Croft », les personnages sont instantanément définis, et les scènes du même coup vont prendre un relief d’enfer. Donc il faut prendre des personnes réelles (venant de la réalité dans cet exemple, car Mister Bean et Lara Croft sont des personnages inventés mais parfaitement définis). Maintenant on peut inventer un personnage à partir de rien, mais à un moment, on constatera qu’il ressemble à telle personne vivante, ou ayant vécu, ou à tel personnage de film série télé bédé manga roman, et donc… Ou alors prendre un personnage connu et le modifier en enlevant ou rajoutant certaines choses au niveau physique et psychique. Ou encore prendre un personnage stéréotype du style : « le détective privé alcoolo » ou « la jolie blonde nunuche », mais ensuite il finira par rejoindre une personne connue. Donc au final, on en revient toujours au réel. C’est Léonard de Vinci qui disait : « Il faut imiter la nature. » Et pourquoi se décarcasser les neurones du ciboulot de la tête quand on a tout sous la main ? 8)
J’aime toujours tes messages Mario. T’es une valeur sûre ! 😉
Effectivement, avoir des personnages définis permet de créer les scènes, de par ce qu’ils sont.
Après, je pense honnêtement que ce n’est pas une tâche facile pour ceux qui débutent, dans le sens où il faut en prendre conscience. On cherche plutôt à mener les personnages que de les laisser mener.
Du travail, de la cohérence dans ce que sont les personnages et une réflexion sur comment ces derniers vont mener le jeu sont importants.
De l’expérience et une ouverture d’esprit, donc 😉
Je ne connaissais pas cette citation de Léonard de Vinci. Très bon.
Bonjour !
L’article est intéressant, cependant, j’aimerais rebondir sur deux-trois petits points, si tu n’y vois aucun inconvénient.
On n’invente rien ex nihilo. Ça me semble très juste comme remarque. D’après mon humble avis, un bon personnage doit être suffisamment romancé ; sinon, il serait plat, insignifiant et prévisible. Cela passe donc par une caractérisation réfléchie.
Je prends l’exemple du Dr House ou de Dexter. La tendance actuelle est de mettre en scène des protagonistes, aux premiers abords, antipathiques, des anti-héros, mais qui gagnent petit à petit notre sympathie.
L’intérêt est double. Leur part de noirceur est parfois justifiée par leur passé sombre (Dexter a assisté à la mort de sa mère et et est quelques jours dans une marre de sang). Deuxièmement, ils sont imprévisibles et subtiles, donc intéressants pour le public qui attend de voir leur réaction face à une situations donnée.
Dans notre exemple, les deux personnages, Gregory House et Dexter Morgan ont pour point commun un trait de caractère exagéré. Pour le premier, sa misanthropie et le second, son dégoût vis-à-vis du sang (sa soif de tuer, le Passager Noir).
Leur trait de caractère sert donc de moteur à l’intrigue, tout comme les phobies de Monk. J’ai volontairement choisi des personnages de séries télévisées, mis à part Dexter (le format originel est le roman), car ils sont ancrées dans notre culture commune.
Quid de la réalité ? S’inspirer d’une personne réelle n’a jamais été un crime et ne le sera jamais. Parfois, on a même des auteurs qui revendiquent leurs influences. Le problème n’est pas de côté là ; le sujet me semble inapproprié, étant donné que les aspirants écrivains auront tendance à se faire inutilement du souci.
Donc, ce n’est pas parce que notre personnage est grincheux et porté sur l’alcool qu’il est l’incarnation du tonton éloigné, rencontré une seule fois en Savoie. C’est des considérations inutiles et illégitimes, selon moi.
Sinon, l’article se veut simple et rafraîchissant. Tu devrais mettre en avant le côté pratique de la chose.
Merci pour ce moment agréable de lecture !
Salut Paul,
Ton commentaire est très bon. 😉
Comme tu le soulignes, cela reste un article simple et rafraîchissant. En réalité, cet article cache quelque chose de plus complet derrière, justement lié aux traits de caractère. Mais je n’en dis pas plus pour le moment ! 🙂
S’inspirer du réel, oui, les réalités dépassent parfois l’imagination dit-on.
Peindre une seule réalité c’est un peu copier et divulguer des intimités sans respect de la personne. Il ne faudrait pas mettre en péril l’équilibre d’un individu, ce que font les chansonniers ou certains comiques de façon quelque peu outrancière.
Peut-être pouvons nous plutôt nous inspirer de diverses réalités simultanément et réussir ensuite un mélange savant susceptible de captiver le lecteur qui pourrait ainsi y croire à notre invention subtile.
Super article, s’inspirer ou pas de personnages réels, c’est une question que je me pose pour chaque réplique, chaque description d’un de mes personnage et c’est toujours un choix intéressant à faire!
Le plus difficile dans ce métier de romancier, c’est qu’il faut avoir conscience de tout ! 🙂