Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.

Pour permettre à nos membres de participer à ce concours, nous avons mis en place sur le forum d’écrire-un-roman un nouveau jeu. Ce dernier permet de sélectionner un texte gagnant que nous affichons dans cette rubrique, chaque mois.
Sans plus attendre, voici celui qui a été sélectionné ce mois-ci :


 

Bon sang, que j’en ai marre de ce boulot ! Ramasser les encombrants, un travail de débile, aurait dit mon paternel…
La matinée s’achève, je vais pouvoir rentrer. Ah, non, en voilà encore un. Décidément, l’approche des vacances, période faste !
Un gros paquet tout gris, ratatiné au pied de la grille. Enlèvement immédiat, annonce le panneau. Ouais, ben immédiat… c’est quand on peut, hein ! Faut pas pousser !
Je manœuvre le long du trottoir, bien en face du déchet à ramasser malgré l’interdiction de stationner – qui ne s’applique pas à mon service -, histoire de faire écran avec ma camionnette. Le bourgeois ne doit pas être témoin de la scène pour ne pas le choquer. Il faut ménager sa délicatesse, le pauvre.
J’ouvre largement les portes arrière. Ce gros paquet décrépi est sacrément lourd ! J’ai beau essayer de l’attraper sous toutes les coutures, j’ai un mal de chien à le soulever.
Ça y est ! Je le repousse du pied contre les autres tas informes déjà embarqués. Ouf, fini !
Je rêve ou il a grommelé ?
Les portes claquées, je reprends la route pour l’usine de transformation.
Plutôt efficace, la solution imaginée par le gouvernement… Plus de dépenses superflues, plus de trou de la Sécu… N’empêche, moi qui approche de l’âge de la retraite, je vais commencer à flipper. Sans compter que c’est tendu, en ce moment, avec mon fils. Faudra pas compter sur lui pour s’occuper de mes vieux jours.
Bah, faut pas y penser, c’est le destin de tous…
Et puis, faut voir le bon côté des choses. Les propriétaires d’animaux sont contents que le prix du MiaouMix n’ait pas augmenté depuis des années.


Texte de Chasseuse de la Nuit (Anne)

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