Le style est le premier intermédiaire par lequel on entre dans une histoire.
Il ne la structure pas, mais il la recouvre comme un vernis qui la fait briller.
Un style agréable invitera votre lecteur à poursuivre sa lecture. Ou bien, il le repoussera.
Il y a autant de style que d’auteurs et vous ne trouverez pas ici un moule où fondre le vôtre.
Pourtant, bien que les qualités d’écriture ne soient pas les mêmes chez tous les auteurs, un bon vers de Boileau est bon pour les mêmes raisons qu’une bonne phrase de Victor Hugo.
On peut en tirer des règles de l’art.
Comment travailler son style
Voici le principe conducteur à garder à l’esprit :
le style porte le message, il s’efface devant lui.
Le style idéal est transparent. Tout ce qui peut freiner la lecture doit être proscrit. Cherchez au contraire la clarté, la concision et l’énergie.
Pré-requis : Corrigez votre orthographe et votre grammaire
Cette partie peut être décourageante pour les anciens écoliers maltraités, fâchés avec les mots. De bons logiciels peuvent vous soutenir (si vous en utilisez un avec succès, partagez-le en commentaire : je les mettrai à la suite) :
- – Prolexis (payant autour de 100 € pour le Petit Prolexis)
- – Antidote (payant autour de 100 € également)
- – Scribens (en ligne : http://www.scribens.fr/ ; demande de faire un copier-coller et on ne peut pas mettre plus de 20 000 caractères à la fois… mais il est gratuit)
- – Cordial (en ligne : http://www.cordial-enligne.fr/ ; comme Scribens, il est gratuit mais il n’accepte que 3 000 caractères)
- – BonPatron (en ligne : http://bonpatron.com/ Dans la version gratuite de ce site, les textes ne peuvent pas dépasser 2 000 caractères (environ 250 mots).
- – Les traitements de texte (OpenOffice, Word, etc.) ont des correcteurs réputés plus fiables. Ils vous permettront de repérer une bonne partie des fautes, pourvu que vous preniez le temps de les regarder.
Mais c’est loin d’être suffisant.
Il est essentiel et urgent de vous réconcilier avec la langue française.
Stimulez votre curiosité en vous demandant ce que veulent dire les mots que vous utilisez.
Entraînez-vous par de petits exercices. Notez peu à peu sur un carnet dédié vos fautes récurrentes et les mots que vous découvrez.
Vous pouvez suivre le site www.motamots.fr, tout frais et très prometteur.
Le sens avant tout
Écrire, c’est peindre. Pour améliorer votre style vérifiez avant tout le sens de vos mots. Le style doit provoquer chez le lecteur une représentation juste et efficace.
Pour qu’il soit juste, le mot choisi doit peindre la réalité.
Style à éviter
Prenons par exemple, la première phrase de la trilogie La porte d’Antoine Douzet. Je le fais sans scrupule, puisque cette trilogie semble avoir du succès. Et l’exigence est aussi une preuve de respect.
« Une lune passive et douce projetait la splendeur luisante de ses pitons sur les vergers de la cité marchande de Mytilène. »
S’il avait voulu améliorer son style, l’auteur aurait dû se poser davantage la question de ce qu’il voulait peindre et de ce qui était vraiment perçu par le lecteur.
« Une lune passive »
Pourquoi la lune est-elle passive ? Jetons un oeil dans un dictionnaire : quelque chose de passif subit une certaine action. Or, à peine deux mots après, on lit qu’elle « projette » (ce qui dénote une action). Cette contradiction n’apporte rien. Ce mot me semble inutile, il faudrait l’enlever.
La lune projetait « la splendeur luisante »
L’auteur parle de sa lumière. Regardons « splendeur » dans le dictionnaire. Le substantif correspond bien à un astre… mais il convient mieux au soleil. En effet, le mot dénote une lueur vive, intense, d’une couleur extrême. Pourquoi pas l’utiliser pour la lune…
Seulement dans la même phrase, l’auteur vient de dire que la lune était douce (et passive). Quel mot doit-on croire ?
En outre, c’est une redondance, « luire » signifiant « émettre de la lumière ».
« de ses pitons »
L’image ne porte pas, elle est maladroite. Pourquoi ? Parce qu’on imagine difficilement les pitons de la lune. Je suis obligé de faire un effort pour comprendre l’intention de l’auteur.
Quand vous lisez « piton de la lune » que voyez-vous ?
L’image qui m’est d’abord venue est celle d’un piton rocheux (on parlait de la lune passive et la lune est une planète… bêtement, je vois les cratères… et les éventuels pitons). Mais je ne voyais pas de montagne lunaire visible de la Terre. Cela ne collait pas.
L’auteur voulait sans doute peindre l’arc ou le croissant, aux pointes recourbées. Et il est vrai qu’un piton est aussi un clou ou une vis à tête tordue… Il y a donc un rapport, mais peu évident.
Une image est là, au contraire, pour exciter la sensation et frapper l’imagination, directement.
Dans cette première phrase l’auteur s’est emmêlé les pinceaux. Il voulait peindre une atmosphère nocturne, mais n’a pas su choisir les bons mots pour susciter l’image adéquate.
Copiez les bons auteurs
Contrairement à ce que je peux lire parfois, il ne s’agit pas de lire de tout. Je conseille plutôt de viser les valeurs sûres. Mais je vous en reparlerai.
Voici par exemple comment deux auteurs célèbres peignent une atmosphère nocturne :
« Je regardais (…) la lune se traînant sur la cime dépouillée de la futaie : j’aurais voulu habiter ce monde mort, qui réfléchissait la pâleur du sépulcre. » Chateaubriand
Ou d’un contemporain :
« La lune perça entre les nuages, pailletant l’herbe de reflets argentés. » Crichton
Et vous, comment auriez-vous écrit cette phrase ? Proposez votre version en commentaire !
Un style clair et concis donnera toute la puissance à votre histoire. Traquez dans vos phrases les lourdeurs. Résistez à la tentation de vous cacher derrière les tournures précieuses et alambiquées.
Par peur d’être mis à nu, les auteurs (et moi le premier) ont tendance à complexifier la forme naturelle des phrases. On s’imagine briller en étant plus obscur. Mais c’est une grave erreur. Le génie est limpide au contraire. Il hisse à son niveau le lecteur.
Alors gardez toujours ce cap : faites simple.
C’est facile à dire, hein ! En réalité, c’est beaucoup de travail. Peu importe si vous n’écrivez pas aujourd’hui comme Molière ou comme Boileau. Pour vous en approcher, appliquez-vous à la réécriture.
Le style qui paraît naturel est en fait très travaillé. Chaque mot doit être choisi !
« On m’a reproché que mon style était voulu, c’est-à-dire travaillé. Je ne sais pas ce que c’est qu’un style qui n’est pas travaillé, qui n’est pas voulu, ou plutôt je crois savoir que ce n’est pas un style. » Charles Péguy
Emparez-vous de vos mots !
Au boulot !
Eric
P.S. La semaine prochaine, j’enverrai aux abonnés à la lettre hebdomadaire les 4 points cardinaux pour améliorer son style. Ne le manquez pas ! (si vous n’êtes pas inscrit, cherchez « newsletter » en haut de la page. En plus, vous aurez des cadeaux de bienvenue ! 😉 )
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Bonjour Eric,
Je viens de découvrir votre site et je dois dire qu’il est vraiment complet. Je suis sûr que vos conseils m’aideront à progresser. Je n’ai que 15 ans à propos et je ne suis pas français. Mais cela n’a jamais constitué un obstacle pour moi, mais bien au contraire je me suis accroché à la langue française et… pas plus tôt qu’un an, j’ai amorcé mon premier roman. Je nourris déjà cette passion pour les mots, et je rêve de devenir écrivain. C’est pourquoi, je vous suis gré de tous vos efforts.
J’aurai cependant une question à vous poser : Je viens de m’inscrire à votre newsletter. Y a-t-il moyen de recevoir les anciennes lettres du Dimanche. Les sujets que vous abordez m’on semblé particulièrement intéressant, et je ne voudrais surtout pas les manquer.
Bien à vous.
Je découvre tardivement se site, mais je m’essaye à l’exercice:
« Une lune passive et douce projetait la splendeur luisante de ses pitons sur les vergers de la cité marchande de Mytilène. » pour moi passive et douce donne une idée de calme et splendeur luisante de beauté, je vais donc essayer de garder ce que je crois être l’idée de base:
« La lune posait ses reflets d’argent sur les fruits des vergers de Mytilène. »
La noirceur de la nuit avait dévoré la cité marchande de Mytilène et seuls les vergés se voyaient imprégnés des lueurs diaphanes et irrégulières de la pleine lune.
Ce site est juste super!
Les conseils sont super bien. Si un jour je publie un roman, j’aurai une pensée pour votre aide 😛
Voici ma version de la phrase:
La lune projetait un halo de lumière argentée sur les vergers de la cité.
Je viens de découvrir ce site, et je l’adore déjà ^^
Du coup, je me lance! 🙂 y’a pas de raison :p
« Les vergers de la cité furent baignés de la lumière claire de la lune, qui entamait déjà sa montée dans le ciel sans nuages. »
Excellent article! A méditer, d’ailleurs je sens que je vais suivre certains de tes conseils 🙂
« Une lune passive et douce projetait la splendeur luisante de ses pitons sur les vergers de la cité marchande de Mytilène. » ( texte d’origine)
La lune solitaire prit la relève de l’astre de feu et recouvrit Mytilène, d’une veilleuse douce et pâle, accompagnant le sommeil des marchands au repos.
Je passai par là et tentai ma chance. 🙂
Bravo Maleya !
L’écriture n’est pas une loterie ! 😀
Plus vous essayerez, plus vous aurez de chance d’y arriver. 😉
Il y a beaucoup d’idées dans votre phrase. Peut-être un peu trop pour vraiment donner sa chance à chacune :
– la solitude de la lune
– la relève (les astres font la ronde de jour et de nuit, c’est aussi une bonne idée, plutôt martiale)
– la veilleuse douce et pâle pour le sommeil
Chacune de ces idées est bonne en soi. Je ne suis pas contre les mélanges, mais là, je trouve que ça disperse les forces. 😉
La lune dans sa plénitude , caressait les vergers, la cite Myrtiléne et l’horizon tout entier
Bravo Boris !
La caresse de la lune accompagne le regard jusqu’à l’horizon, c’est une bonne idée !
La lune dans sa plénitude , caressait les vergers, la cite Myrtiléne et l’horizon dans sa splendeur
Alors là, Eric je suis sideré, petrifié par la longueur d’avance des intervenants. J’ai du pain sur la planche pour un bon moment. Je comprend meme pas ces phrases. Question etrange: y a t-il des africains sur ce blog qui comprennent ces image. Eric je veux un conseil pour me lancer.
Diaby : commencez par apprivoiser votre peur.
Trompez-vous ! Faites des erreurs ! LANCEZ-VOUS !!! 😀
Je propose assez simple, même trop simple je dirais.
« Les lueurs d’une lune tranquille veillaient sur les vergers entourant la Cité. »
Pourquoi trop simple ? Parce que j’aimerai bien signifier que la ville est agitée le jour. Et là, je ne vois pas comment faire léger ! la Cité, d’habitude si furieuse ? bof, bof, bof !
Merci de vos conseils, toujours constructifs. Excellent site web.
Merci Sibir !
Très bonne idée de voir la ville calme après une journée agitée.
C’est bien de vouloir faire léger, mais il ne faut pas y rester collé dès le début : quand on s’auto-censure, c’est le meilleur moyen de rester immobile ! 🙂 Essayez d’abord de faire un peu plus long, puis simplifiez. Ces deux mouvements sont importants, comme une respiration.
Pour votre idée, essayez de montrer l’apaisement de la ville, en trouvant une image adéquate.
« furieuse » implique une certaine colère. Cela marcherait bien avec une ville guerrière par exemple. Ou si la cité avait eût à gérer un conflit interne, un procès violent, une affaire politique…
Quelle est la cause de son agitation ? Cela peut être une manière de trouver un fil à tirer ! 😉
Merci Eric. C’est clair, j’ai trop coupé ! Ce qui est clair aussi, c’est qu’à la lecture de cette phrase , j’imagine que l’auteur veut souligner un contraste entre le calme de la nuit – incarné et créé par la lune – et le côté marchand de la ville. Les ruelles, les ânes chargés de ballots, les cris, les bousculades…
Enfin de compte, je propose ça. « Les lueurs d’une lune bienveillante éclairaient les vergers entourant la Cité. Un tableau silencieux et serein qui tranchait avec l’effervescence de ses heures marchandes. »
Pas 100% satisfaite, parce que du coup, je me dis que voir les cratères de la lune, cela participe aussi du calme !
Enfin, bref…
Dans tous les cas, merci du temps que tu prends à tous nous conseiller. J’apprends aussi beaucoup des conseils que tu donnes aux consœurs et confrères.
Comme il y a de belles idées de tous!!!! Voila mon humble suggestion;« La lune faisait figure de veilleuse sur la cité marchande de Mytilène, éclairant ses vergers, chassant l’obscurité qui servait d’abri aux fantômes de l’angoisse.»
Bravo Carole !
L’idée de « veilleuse » est intéressante, je trouve. Peut-être pourriez-vous simplifier « faire figure de »
et « qui servait d’abri aux fantômes de l’angoisse ».
* Un plaisantin irrespectueux a répondu au commentaire à ma place en signant Eric. Ce n’était pas moi ! 🙂
Bonjour, merci pour votre blog très intéressant. Voici ma proposition :
La lune douce et bienveillante caressait de sa divine aura les vergers de la vieille cité endormie.
Bonjour, merci pour ce blog très intéressant. Voici ma proposition :
Une lune douce et bienveillante caressait de sa divine aura les vergers de la vieille citée endormie.
Une idée:
La lune métallique et comme bleue grossissait sur Mytilène, à l’aplomb des vergers pétrifiés de silence
(et merci pour ce blog!)
Merci Totoro !
Plus qu’une idée, c’est une belle phrase. 🙂
Pourquoi « comme bleue » ? Qu’entendez-vous par là ? Que voulez-vous faire passer ?
Si la lune est bleue, le « comme » me semble inutile. Mais peut-être y a-t-il une nuance que je n’ai pas devinée…
Je ne sais pas. Elle est comme bleue. Tellement froide, qu’elle en paraît glacée. Comme je n’aime pas les adjectifs, c’est surtout une façon –malhonnête– d’en refourguer deux d’un coup… 😉
haha ! bien tenté alors ! 😀
« comme bleue » suggère que vous ne voulez pas dire que la lune est bleue… Or comme c’est déjà assez visuel (« lune métallique »), ça entre en concurence on ne comprend pas trop où vous voulez en venir. Vous auriez pu éventuellement dire « bleu métallique »… mais c’est un peu forcé.
En revanche, l’idée de glace est intéressante : elle complète celle du métal.
Pourquoi pas « glacée » alors ? On pourrait écrire par exemple : « La lune, glacée comme le métal, grossissait… »
Bon, ce ne sont que des suggestions, hein ! 😉
La lune, pleine, enveloppait de ses pâles rayons les vergers de la cité antique.
Bravo Frederique !
Vous avez choisi de laisser de côté le nom de la cité. Cela suppose qu’on le dise à un autre endroit si c’est important pour l’histoire.
Rhaaaa je n’y arrive vraiment pas ! Vos phrases sont toutes superbes ! Il va me falloir des années avant de jouer dans la cour des grands ><' Moi qui pensait qu'ecrire mon livre serait un jeu d'enfant ='(
Lancez-vous Belhoucine : peu importe ce qu’il en sortira. Ce n’est pas là où vous en êtes qui compte, mais là où vous allez arriver. Faites un premier jet, corrigez-vous et avancez plus loin !
Écrire est un jeu qui demande du travail. 😉
Eviter les clichés et faire des phrases courtes sont deux points essentiels pour améliorer son style ! 🙂 Attention aussi à la ponctuation : une virgule mal placée peut changer le sens d’une phrase.
Pour qui tu te prends pour venir nous donner tes conseils. Tu te les gardes, tes conseils à la noix. On est pas sur ton blog là –‘
Merci Oy de ta ferveur. Mais rassure-toi : tous les blogueurs sont les bienvenus, surtout s’ils viennent donner des conseils avisés. Nous ne sommes pas en concurrence: l’essentiel est que tous les auteurs trouvent de quoi se motiver et progresser ! 😉
Merci pour le blog
La lune régnait sans partage sur la nuit. Dans le verger de Mytilène, la cité marchande, elle dessinait les ombres comme au pinceau.
Bravo Rachel !
Vous avez trouvé une solution à l’enchaînement des « de ». C’est simple, fluide, efficace.
Allez, zou ! je n’ai pas lu les autres afin de ne pas être influencée…
« Figée, impassible, imperméable au déroulement du temps, la face osseuse de la lune baignait les vergers entourant la cité Mytilènienne de sa pâle et froide lumière sépulcrale. »
Chasseuse de la nuit ! Bravo !
Qui donc a jeté un crâne si haut ?!
Les premiers épithètes enchaînés sont-ils tous indispensables ? S’ils avaient été gradués, la progression aurait eu du sens. Mais là, leur proximité les affaiblit. Il me semble que « imperméable au déroulement du temps » aurait suffit à introniser votre os. Qu’en pensez-vous, Ô Modératrice du Forum ? 😉
Certes ! On gagne toujours à faire court ! Les deux premiers adjectifs ne sont, en effet, pas nécessaires et alourdissent l’ensemble. Bien vu, Patron !
C’est bien Chasseuse… « le Patron a toujours raison » 😀
Cela dit, une gradation (et non pas une graduation comme j’ai écrit dans le commentaire ^^) est une bonne idée. C’est juste que je ne vois pas de progression d’intensité (et il n’y a pas vraiment de nouveauté dans l’énumération, me semble-t-il).
Immobile, la lune projetait sur la cité marchande de Mytilène l’éclat de ses brillants crochets.
Bravo Elisabeth,
Vous avez retrouvé les pitons ! Mais là, on les reconnait bien.
Allez, je me lance :
« La Lune peignait les vergers de Mytilene d’un argent clair et scintillant. »
Bravo AsdeCoeur !
Après Midas, la Lune ! Bonne idée. Je vois bien ce paysage argenté.
Je me lance aussi dans cette participation au style :
la lune opaque projetait sa lumière douce et sereine sur les vergers de la cité marchande de Mytilène
Bravo Chiriac ! Ici vous ne craignez rien, alors lancez-vous tant que vous voulez. 🙂
La fin est simple et efficace. Peut-être pourriez-vous trouver une formule pour éviter l’enchaînement des « de » ? (personne n’a trouvé de solution pour le moment)
Pourquoi une lune « opaque » ? Ce mot m’intrigue. Que voulez-vous dire ? La lune serait-elle transparente, d’habitude ? 🙂
Opaque, ce n’est justement pas transparent, cela ne laisse pas passer la lumière (dictionnaire)
Peut-être une façon d’enlever les « de » :
La lune opaque projetait une lueur douce et sereine sur les vergers de la cité marchande mytilènienne. Merci en tout cas pour tous ces conseils qui nous permettent d’avancer plus sûrement.
Oui, d’accord Frane. En fait, je me suis mal exprimé : j’avais bien compris qu’elle était opaque (et donc qu’elle n’était pas transparente), mais je ne comprenais pas son emploi.
En tous cas, il y a moins de « de » ! 😉
Merci pour cet article intéressant ! Pour participer à mon tour, je dirais… L’œil unique des cieux, cyclopéen, projetait son halo spectral sur les frondaisons inertes des vergers de Mytilène.
Bravo Anna,
Brrrr, qu’il est lugubre, cet œil tout blanc ! Serait-il aveugle ?
Vous introduisez au mystère grec et c’est bien vu.
Mais vous glissez d’une image à l’autre dans la même phrase, ce qui brouille les deux : un œil projette-t-il un halo ?
Merci pour cette judicieuse observation ! Alors, pour améliorer ma phrase (jouons le jeu jusqu’au bout !) : L’œil unique des cieux, cyclopéen, caressait de sa blancheur aveugle les frondaisons inertes des vergers de Mytilène. Plus de « lumière », plus de « projection »… En effet c’est sans doute plus adapté ; mais la phrase est peut-être un peu lourde !
C’est exactement comme ça qu’il faut le prendre : comme un jeu !
D’accord pour la blancheur aveugle. 🙂
Je comprends l’image de la caresse… mais… même remarque que précédemment : vous arrive-t-il souvent de caresser avec vos yeux ? 😀
On peut « caresser du regard » mais c’est déjà une image. Il vaut mieux ne pas les emboîter. 😉
À vous !
Ah ah… Bien vu, encore une fois ! Décidément, je n’y parviens pas ; mais je suis têtue ! Alors, voyons…
L’œil unique des cieux, cyclopéen, dominait de sa blancheur aveugle les frondaisons inertes des vergers de Mytilène.
Mieux, à votre avis ?
Oui, c’est mieux à mon avis. Mais au vôtre ?
En relisant votre première phrase, trouvez-vous qu’il y a eu un progrès ?
Vous avez le droit de me contredire ! Et promis, je ne vous en voudrai pas ! 😉
Par rapport à la première phrase je suis d’accord, c’est bien mieux ; le côté « spectral » n’était pas en rapport avec l’évocation de l’antiquité grecque à travers Polyphème, le cyclope aveugle, et la « projection » n’était pas une image adéquate dans l’immobilité de la scène. En fait j’ai eu du mal à renoncer à évoquer la lumière de la lune et à lui donner uniquement un rôle passif, mais cette passivité s’accorde bien avec une scène figée donc je dois bien reconnaître que c’est mieux ! Merci de m’avoir guidée, je comprends à présent pourquoi la 3ème phrase est mieux que les précédentes.
Ah ! ces questions ne sont pas tranchées. Et c’est avant tout à l’auteur de s’emparer de ses images et de ses mots. Je pense que l’oeil unique des cieux est suffisant pour qu’on reconnaisse la lune… mais peut-être aurait-il fallu la désigner avant ?
(A propos, la projection de lumière par un œil unique me fait penser à un personnage des X-Men. ^^ )
Je suis heureux d’avoir pu jouer en votre compagnie.
la lune, parfaite, descendit sur la forêt obscure, une étreinte qui éclaira le monde.
Bravo Jaffar,
J’aime beaucoup « La lune, parfaite ». Son disque a frappé mon imagination.
L’image de l’étreinte est belle aussi. J’y vois un accouplement fécond.
Un détail me chiffonne : j’ai du mal à voir l’éclairement comme le résultat de cette étreinte. Au contraire : si la lune descend, ne serait-elle pas cachée par les arbres ? N’y aurait-il pas alors un assombrissement ? A moins que cet éclairement soit figuré (mais alors il me manque une prise, à laquelle m’accrocher).
Article très intéressant comme d’habitude.
Chateaubrillant, jeu de mot « brillant » ou faute échappée du détecteur ?
A la semaine prochaine,
Vous pouvez vous vanter de m’avoir donné une sueur froide ! 🙂
Non pas que je sois à l’abri d’une erreur (ou d’une coquille). Mais j’ai fait particulièrement attention à l’orthographe de son nom. Je ne vois pas l’erreur (ou le jeu de mot).
Je parle bien de Jean-René, pas de la comtesse qui partagea la couche du premier François…
Pouvez-vous m’éclairer ?
Je parlais bien de Jean-René que je connaissais sous l’orthographe Chateaubriand et non Chateaubrilland. Mais peut-être existe-t-il une autre orthographe. Comme la citation se référait à la lueur de la lune, je me suis demandé s’il s’agissait d’un jeu de mot ou si votre détecteur d’orthographe avait laissé échapper cette coquille. Ce qui ne vous est pas coutumier. Désolée pour la sueur froide.
INCROYABLE ! Même après votre juste reprise, je n’avais toujours rien vu !! Haha 😀 Merci ! Je m’étais attaché au D et au T ! A ce niveau, ce n’est plus une coquille, c’est une planète !
Je change illico. Merci et acceptez, je vous prie, mes plus humbles excuses pour cet aveuglement !
L’incroyable rayonnement de la lune probablement ! Ceci n’enlève rien à la qualité de vos articles que j’apprécie beaucoup. A dimanche !
Une lune, sage et discrète, se permettait ce soir-là, d’afficher son voile sur les vergers de la cité marchande de Mytilène.
Bravo Cécilia !
Bonne idée, de donner une pudeur à la lune.
Cela dit, j’avoue ne pas tout à fait comprendre l’image. Que signifie « afficher son voile » ? Pourquoi aurait-elle besoin de se le permettre ?
Bel article encore une fois.
Pour ma part, j’écrit des choses plus sombres, ma version serait quelque chose comme :
« La pâle et froide lueur de la Lune recouvrait tel un linceul les vergers de la cité marchande de Mytilène. »
Merci Manoue !
Allons-y pour du gothique, Chateaubriand vous précède. 🙂
Un petit détail, repérable si vous lisez votre phrase à haute voix : le passage « tel un linceul » distrait l’oreille. On y entend la répétition « tè-lun-lun ». Et l’allitération en L n’est pas très heureuse.
Sinon l’ambiance est là !
Oui, c’est vrai. Les allitérations sont un de mes défauts. Mais un linceul peut aisément se remplacer par un suaire, non ? 😉 => « La pâle et froide lueur de la Lune recouvrait tel un suaire les vergers de la cité marchande de Mytilène. »
Oui ! Par exemple !
Ou bien en changeant « tel » par « comme ». C’est vous qui voyez. 😉
La discrète présence de la lune éclairait les lieux d’une lumière d’ambiance rassurante et douce.
Bravo Sylvie !
J’imagine bien l’atmosphère feutrée.
J’en parlerai dans la lettre de dimanche prochain : pour fluidifier votre style, essayez d’enlever un ou deux « de » et « d' ».
Le mot « présence » est-il indispensable ? N’est-on pas toujours présent, quand on est discret ? Le sens est-il changé si je dis « La lune discrète éclairait… » ? Car enfin, ce n’est pas la présence qui éclaire, mais bien la lune, non ? 😉
Bonjour et merci pour tes conseils pertinents ! Je te propose : » La lune se leva et posa un regard attentif sur les vergers assoupis de la cité marchande de Mycelene. «
Merci Millet !
Vous avez choisi de personnifier la lune. Cela invite le lecteur dans une atmosphère de conte. Bravo.
Dans la fraicheur de la nuit , les nuages laisse transparaitre une clarté sélénite
Bravo Paul !
Le début est simple et efficace.
Pourriez-vous trouver un verbe qui rassemblerait « laisse » et « transparaître » ? Un verbe qui dirait cette idée, mais plus directement ?
La formule « clarté sélénite » est exacte, mais un peu précieuse. Dans un poème, à la faveur d’une rime, pourquoi pas. Mais le style d’une histoire gagne en vigueur quand on le simplifie. 🙂
Merci Eric pour vos remarques , je vais tacher d’améliorer ma phrase .
Dans la fraicheur de la nuit , apparaît la blancheur lunaire .
La phrase est plus claire. Mais suite à ma remarque, vous avez chassé les nuages !
Peut-être n’était-ce pas important pour vous. C’est vous qui choisissez.
En tous cas, « blancheur lunaire » est plus simple. 🙂
Une lune lascive et douce projetait la beauté luisante de ses rayons , sur les vergers de la cité marchande de Mytilène .
Majestueux , les nuages s’entrouvrent, laissant l’éclat de la pleine lune caresser d’argent le vert de l’herbe assoupit.
Bravo Alfred !
Belle image royale. Vous pourriez peut-être trouver un verbe plus riche que « laissant ». Ce serait par exemple l’occasion de montrer leur déférence ?
La « caresse d’argent » et « le vert de l’herbe » frottent un peu, je trouve. L’idée est intéressante, mais il y a dans la tournure une complication qui l’affaiblit. Qu’en pensez-vous ?
Pourquoi parler de l’herbe « assoupie » ?
Compliments pour le site et les conseils ! Je me lance à mon tour à l’aventure :
La lune, qui jouait à cache-cache avec les nuages, baignait le paysage de sa lumière douce et rassurante.
Merci Véronique !
Bravo de vous lancer !
Vous avez choisi un mélange de deux images : le jeu et le bain. Chacune a sa force, mais le mélange empêche d’en profiter.
Et surtout, si la lune est partiellement cachée, elle ne peut pas baigner le paysage dans son entier. Si ?
La lune flamboyante illuminait les vergers de la cité marchande de Mytilène.
Bravo Sandrine !
La nuit comme si c’était plein jour. Simple et efficace.
Bonjour à vous tous !
Bon : j’ose…..
« La pleine lune perça les nuages, chahutés par le vent, et sa douce lumière enveloppa les vergers de la cité marchande de Mytilène. »
Bravo Gigi 🙂
Vous avez opté pour une lune perçante dans une houle nuageuse. Du coup, sa « douceur » en pâtit un peu. On passe sans transition d’une image « violente » à une image « paisible ». Dans un texte très court, ou un poème, pourquoi pas. Dans un roman, l’ambiance s’installe plus lentement.
Mais les deux versants sont bien menés. 🙂
La lune projetait sur le paysage une lueur pâle et spectrale. Elle luisait doucement, rassurante comme une mère veillant son enfant. Ses rayons d’argent semblait caresser mon visage avec une lenteur délibérée, me procurant un frisson de plénitude.
Bravo Loo !
Vous avez choisi un mélange entre fantôme et image maternelle. Pourquoi pas. Le lien est étrange et laisse un goût de sucré-salé.
« lueur pâle et spectrale » : comment pourriez-vous simplifier ?
« Ses rayons d’argent semblait caresser » : pourquoi « semblaient » ? L’idée de caresse est intéressante (pas besoin d’appuyer le côté intentionnel : une caresse ne l’est-elle pas toujours ?). Je pense que vous pourriez la rendre plus directe. Comment pourriez-vous réemployer l’image maternelle dans ce contexte ?
En cette belle nuit la lune domine le ciel rien ne pourra l’empêcher de luire comme elle le fait si bien .
D’accord Perrine ! On s’imagine bien un ciel dominé par la lune.
Essayez de dire votre phrase à haute voix : que se passe-t-il ?
Par quoi pourriez vous changer le mot « belle », pour mieux la peindre ?
Le clair de lune pèrça les nuages, se frayant un passage , pour révéiller la bonne hèrbe endormie ?
Très bien Ouerk !
Il y a du mouvement, de l’action, dans votre image.
Je vous encourage à être vigilant à l’orthographe. Essayez avec votre phrase : passez-la dans un des sites que je vous propose et voyez ce que vous pouvez faire. 🙂
Merci beaucoup pour cet article Eric. Et pour le petit exercice, voici ce que j’aurais écris :
La lune dominait de son éclat argenté, la nuit sombre qui recouvrait la forêt.
Merci Mélodie !
J’imagine bien cette lune éclatante dans la nuit sombre. Le contraste marche bien.
Bonjour Eric, merci pour cet article encore une fois très intéressant (tu abordes toujours les thèmes de l’écriture avec beaucoup de finesse et de profondeur, ton blog est une vraie perle !). Je note l’url de motamots (l’accord du participe passé et moi, on a quelques comptes à régler). Voici ma contribution lunaire à ton exercice :
La lune berçait le paysage nocturne de son sourire pâle, fantôme d’un monde figé qui veillait encore sur la terre.
Bon dimanche !
Merci Charlotte !
J’aime le sourire pâle de cette mère étrange. 🙂
Bon dimanche également !
La lune, telle une psyché antique refléta les brisures de lumière nées grâce à une récente ondée.
Merci Chavlaur ! Pourquoi une psyché antique ? L’image peut être belle : comment l’expliquez-vous ?
La nuit pourrait être un moment de réflexion calme pour un personnage en butte à des difficultés d où l image du miroir. Antique et immuable comme la sagesse.
Je profite de l occasion pour vous remercier de vos articles clairs, concis, efficaces et riches d enseignements. C est très généreux à vous.
D’accord ! Je vois mieux maintenant. C’est une image très riche, qui mériterait d’être développée en plusieurs phrases et surtout, préparée (je n’en ai pas encore parlé… ça viendra ^^).
Merci pour vos compliments. 🙂
Les vergers de la cité marchande de Mytilène se dressaient fièrement sous la lueur spectrale de la lune pleine.
Bravo Julia !
Vous relevez la superbe des vergers. Simple et efficace !
Peut-être pourriez-vous éliminer quelques « de ». Leur imbrication nuit à la fluidité. « Ecrivez droit » ! 😉