C’est magnifique. Vous avez fini l’écriture de votre roman et après d’intenses lectures et relectures, vous partagez votre muse afin d’obtenir vos premiers feedbacks. Maman lit et elle adore votre histoire. Grand papi trouve cela digne d’un grand écrivain et même votre petite amie, qui pourtant difficile, aime. Vous êtes heureux et vous envoyez votre manuscrit à plusieurs éditeurs. Quelques mois après, des lettres de refus vous font amèrement regretter d’avoir envoyé votre chef-d’œuvre à ces imbéciles. Pourtant, vous auriez pu éviter ce passage en ne demandant pas l’avis de vos connaissances…
L’avis de vos proches, oui, mais…
Il faut être clair dès le départ. Vos proches sont là pour vous soutenir dans le moindre de vos actes de la vie de tous les jours. Vous avez appris à marcher grâce à votre volonté de parcourir le monde, mais n’oubliez pas que vous étiez soutenu dans vos premiers pas jusqu’à l’indépendance totale. Pareil pour apprendre à nager, rouler à vélo, la conduite…
Quoi de plus normal que, lorsque vous rédigez vos premières lignes, les parents, ainsi que les divers amis, vous soutiennent plus ou moins bien de façon à vous donner confiance en vos premiers pas dans ce monde qu’est l’écriture. Sans cela, votre confiance ne se développerait pas et l’abandon pointerait son nez plus vite que prévu. Une étape extrêmement importante lors d’une passion naissante qui vous permettra, entre autres, de vous dire que vous pouvez devenir doué ou non dans tel ou tel domaine grâce à cette confiance fraichement acquise.
Et c’est justement là que le bât blesse. Vous progressez de plus en plus tout en continuant à demander l’avis de vos proches. Pire encore si ce sont uniquement les seuls que vous prenez. Votre confiance continue à croître parce que maman ne veut pas faire de mal à son fils chéri et vous vous persuadez au fond de vous-même que vous êtes doué – même si c’est réellement le cas — sans vous remettre en question sur différents points.
Plus vous avancez et moins vous apprenez à rectifier les erreurs qui sont maintenant devenues de mauvaises habitudes quotidiennes dans votre style d’écriture. Et à ce niveau de votre progression, c’est très, très nuisible. Avec le temps, vous ne cherchez même plus à corriger vos erreurs, pourtant évidentes, et vous vous bloquez au moindre avertissement vous remettant en question sur votre façon d’écrire.
Vous ne cherchez plus votre indépendance dans l’écriture, vous l’avez trouvée dans les mots de vos proches.
Apprenez à vous détacher petit à petit de ce que pensent les personnes autour de vous afin de vous retrouver face à vous-même dans vos écrits. Ce n’en sera que plus bénéfique pour vous remettre en question par la suite et faire progresser votre roman.
Tous les proches sont-ils de mauvais avis ?
Pour ma part, oui. À partir du moment où des émotions rentrent dans les facteurs de décisions, vous êtes certains d’obtenir des résultats moins authentiques dans les domaines où vous avez besoin de points de vus vrais et constructifs afin d’évoluer et de progresser dans le bon sens.
Cependant, si vous avez des compagnons avec un métier se rapprochant de très près à l’écriture, c’est un très bon bonus pour vous. Car oui, ils seront toujours là pour vous faire avancer en vous disant à quel point vous êtes génial, mais leurs partages resteront tout de même constructifs grâce à leur expérience de vie.
De quoi augmenter votre égo tout en s’améliorant ;-P
Il en va de même pour des amis qui lisent énormément et/ou ont un esprit analytique. Ils permettront de vous faire avancer tout en vous félicitant pour votre travail actuel. Ceci dit, attention de ne pas s’endormir sous le cocotier ou la noix de coco risque de vous fracasser le crâne en tombant. 😉
Sachez donc sélectionner ceux qui pourront vous aider sans vous faire tomber dans le côté obscur de la force et vous rédigerez d’une façon plus optimisée avec le temps sans forcément chercher l’approbation à chaque ligne.
La valeur des conseils.
Il ne faut pas non plus oublier que des suggestions en provenance de proches n’ont pas la même valeur que celles énoncées par des personnes plus qualifiées dans l’écriture.
Gardez à l’esprit qu’il vaut mieux se prendre une bonne remarque remettant en question votre texte que de se contenter de plusieurs compliments sans raison ajoutée. L’optique reste de toujours s’améliorer même là où ça pique.
Un point important à prendre en compte afin d’ouvrir son esprit vers l’extérieur.
Sans l’avis des proches, vers qui se tourner ?
Vous avez des tonnes de réponses possibles. Payez un professionnel pour obtenir un avis beaucoup plus élaboré sur votre roman. Des sites où des professionnels donnent – gratuitement – des conseils sur plusieurs chapitres. Participez sur des forums où de jeunes auteurs se partagent leurs écrits afin de progresser ensemble (attention à bien sélectionner vos sites.)
La liste pourrait être longue et à vrai dire, cela fera l’objet d’un nouvel article. Quelques conseils pour évaluer ses écrits.
Vous comprenez un peu mieux maintenant pourquoi demander à ses petits compagnons de nous évaluer n’est pas réellement recommandé dans le monde de l’écriture bien que plus dans la psychologie de l’écrivain. Apprenez donc, avec le temps, à vous détacher des regards extérieurs familiers et tournez-vous vers ces regards nous disant tous ces maux nécessaires et constructifs…
Écrit par : Manuel .G
Pour ma part, j’ai confiance en certains proches pour leur franchise. C’est sur que je prend avec un grain de sel le fait que mon mari trouve cela génial, il m’aime apres tout non? C’est tout de même cool de susciter cet intérêt. Mais j’ai une amie qui gagne sa vie à examiner des scripts pour des séries télés et qui doit corriger les incohérences de l’histoire avec les divers auteurs. On s’entend que je lui ai envoyé mon roman. Ma soeur à écrit un livre elle aussi, on est franche entre nous. Après, je le ferai corriger par un pro.
Oui, ce ne sont pas seulement des « proches ». 😉
Profitez-en bien !
Cet article m’a été très utile. J’ai une amie qui a lu un de mes livres, et qui m’a dit que c’était génial. Mais j’avais bien l’impression qu’elle ne pouvait pas être objective. J’ai une autre amie qui écris aussi, dans le même style que moi ou presque. Et nous sommes toujours franches entre nous, ce qui m’a permis de prendre quelques baffes… En retour, comme elle écrit depuis moins de temps que moins, j’ai décidé, comme dit dans cet article, de ne pas la ménager, par peur de la décourager. Une dispute plus tard, nous avions vidé notre sac, et aujourd’hui on n’a plus peur de partager.
C’est pourquoi je pense qu’avec certains amis vraiment francs, leur avis est précieux.
Merci pour cet article!
Très bon article !
Pour ma part, j’ai toujours refusé de montrer la moindre de mes productions à ma famille. Enfin, ça, c’était le « bon vieux temps » comme on dit…
Mes parents se sont un jour demandés « Mais qu’est-ce qu’elle fait de ses journées ? ». Ils ont enquêtés. Et ils ont trouvés… Les écrits, plus ou moins personnels, que je gardais bien précieusement sous clefs (et que je ne destinais qu’à quelques lecteurs avertis) ont été jetés en pâture à toute la famille…
Le résultat a été tout simplement désastreux: dégoutée, j’ai abandonné le projet sur lequel je m’attelais depuis près de 2ans. J’ai absolument tout détruit. Excessif ? Sans aucun doute. Idiot ? Je le pense aussi. Mais on avait brisé de force la coquille de l’œuf avant que le poussin ne soit près à sortir…
Je pense que les conseils et les critiques sont indispensables pour progresser. Et l’avis de la famille, mielleux et dégoulinant de sympathie, n’est décidément pas celui qui apporte le plus…
Mais à mon avis, ce qui est tout aussi important que les personnes à qui vous destinez vos notes, c’est le MOMENT où vous décidez de les rendre « publiques »…
« Jaune d’œuf » éclaté sur le pavé ou « oeuf de 100 ans », le mieux est encore de le laisser venir à maturité et de le regarder s’envole ! ^^
Il y a de quoi être dégouté de ce comportement. Je pense que ta réaction est tout à fait compréhensible. Tu as, en quelque sorte, été trahie et dans ces moments, l’on a tendance à vouloir effacer toutes traces en rapport avec cette violation.
En mettant ce mot en gras et en valeur, je ressens vraiment que cela t’a marquée — ce que je comprends — et j’imagine que le plus dur, pour toi actuellement, reste de trouver ce moment pour offrir tes partages. Ce moment où le déclic se fera à l’intérieur de ton esprit et où tu te diras « Bon sang, il faut que je montre ce que je désire exprimer. »
Bon, je suis probablement à côté de la plaque, mais qu’importe, l’essentiel est de reprendre le chemin de la libération, de l’écriture, pour enfin de t’envoler petit oeuf récent 😉