C’est certainement ce que certains d’entre vous se sont déjà dit. Pourquoi ne pas écrire mon premier livre en plusieurs tomes ? Oui, en effet, pourquoi pas ? Après tout, écrire votre première œuvre sous la forme d’une trilogie va démontrer beaucoup de vos qualités auprès de votre – futur – maison d’édition. Seulement, voilà, écrire un livre est nouveau pour vous et les risques que cela tourne mal augmentent de façon fulgurante. Voici pourquoi vous ne devriez pas diviser votre premier roman !

Votre personne et l’écriture du roman

Planification

Avez-vous pensé à la planification que cela engendre de vouloir débuter par cette voie, ô combien plaisante à notre inspiration ? Il faut savoir que vous n’avez probablement pas l’expérience nécessaire pour gérer de multiples facteurs supplémentaires dans l’écriture de votre livre. La preuve demeure que vous avez déjà du mal à concevoir un roman seul, avec une intrigue simple et efficace pour votre première. Alors, imaginez les conséquences de votre choix si vous décidiez tout de même de le poser en plusieurs tomes.

Il vous faudra alors faire preuve d’une grande régularité et tenir avec précisions toutes vos actions lors de vos séances. Sans quoi vous risquez de sombrer aussi vite que le Titanic lors de la nuit du 14 au 15 avril 1912 au large de Terre Neuve. Et je parie que vous devinez quoi… pas très beau le résultat 😉

Mon but n’est pas de vous décourager, car vous serez toujours libre de choisir vos actes, mais je veux absolument que vous compreniez les implications futures que cette décision implique.

Au départ de l’un de mes projets d’écriture, je voulais aussi rédiger mon histoire en plusieurs tomes. Sachant que ce projet implique des difficultés importantes sur presque tous les niveaux (intrigues, déroulement, personnages, descriptions…) j’ai vite constaté que cela finirait par devenir un frein important.

La progression allait se faire au prix d’une somme que je n’ai pas encore acquise ! J’ai donc décidé de le mettre de côté pour l’instant au lieu de le créer en un seul tome, car je veux vraiment le développer dès que j’en aurais la possibilité. En attendant, je planche sur un autre projet, roman une-pièce.

La planification et l’organisation constituent certainement les points clés de la réussite pour écrire un roman, peu importe un ou plusieurs tomes.

Écrire en plusieurs parties = Vivre sur le long terme

Écrire en plusieurs parties suggère le fait de savoir d’où vous partez, le chemin à parcourir à travers cette jungle d’évènements et la destination de votre arrivée. Vous devez donc avoir une clairvoyance sur l’ensemble de votre projet, ce qui rejoint le point précédant.

Vous allez me dire :

« Oui, mais l’on peut très bien savoir le début et la fin de notre histoire tout en décidant à notre guise du déroulement des évènements. »

C’est vrai aussi, vous pourriez, mais vous omettez un facteur important : cette raison ne devient pas aussi valable que si vous écriviez votre histoire en une seule partie.

En effet, si vous vous rendez compte en cours de route que certains points ne sont plus cohérents par rapport à ce que vous avez déjà écrit, vous aurez la possibilité de modifier ceux-ci assez facilement dans votre roman une-pièce, bien qu’embêtant.

Faites la même erreur en écrivant les dernières lignes de votre deuxième tome et des larmes couleront sur vos joues. Vous risqueriez de réagir sur le dégoût/colère éprouvé en effaçant le tout. Aïe, du temps de perdu.

Il faut aussi penser que de plus, vous vous engagez pour un — très — long moment sur la même histoire. Avez-vous vraiment envie de cela alors que vous ne maitrisez pas encore votre rôle d’écrivain et que vous pourriez pencher vers un nouveau projet, car quelque chose de nouveau vous a attiré dans l’envie de sa conception ?

L’écriture demande une grande discipline et rigueur qui s’acquiert avec des expériences multiples et variées. Soyez certains de vos capacités pour gérer le roman en plusieurs parties.

Les confusions

Les changements deviendront nombreux et surtout permanents. Opter pour écrire un livre en multiples parties vous engagera constamment sur le terrain des défis et vos nerfs seront mis à rude épreuve. Vous devrez alors redoubler de prudence et d’attention.

Il vous arrivera certainement de ne plus savoir ce qui s’est fait dans les précédents et lointains chapitres, au point de donner à un personnage son mauvais rôle ou de décrire un même lieu différemment sans le remarquer sur le coup, ou peut-être même par après !

Vous l’aurez compris, le point important qui ressort encore = une organisation impeccable. Prenez donc le temps de bien déterminer tous les éléments nécessaires pour votre bonne évolution.

Les maisons d’édition peuvent devenir réticentes

Un investissement important

Bien que je ne proviens pas de ce milieu et que mon avis peut ne pas être le plus pertinent, les maisons d’édition éprouveront certainement un avis mitigé quant à votre sort. Cela demandera un gros investissement de leur part, que ce soit d’un point de vue financier, confiance ou autre.

Les éditeurs vont miser sur vous. C’est donc un pari plus ou moins calculé. Plus il y aura d’éléments dans le calcul et plus il deviendra difficile d’obtenir un résultat plausible, surtout avec des facteurs inconnus.

Un mauvais pari sur votre premier tome va directement ternir sur les suivants et causer la conséquence de plusieurs résultats : le deuxième tome ne serait pas publié, votre image en pâtira, vous serez déprimé et dégoûté…

L’équation inconnue

Le taux de réussite pour se faire publier sur un seul roman écrit en une partie est déjà assez faible. Que pensez d’une histoire, provenant d’un inconnu, qui se finit sur une porte ouverte ? Oui, les intrigues, les personnages, le style et autres peuvent être extrêmement bons, mais le problème se pose sur la suite de votre récit.

Est-ce que ce sera aussi bon ? Est-ce que votre style va suivre ? Est-ce que vous n’allez pas abandonner entre temps par fatigue morale ? Et si vous avez des tas de modifications à prévoir ? Le temps que cela prendra ? … ?

Des questions importantes que vous devez vous poser et que les maisons d’édition se poseront. Car oui, vous n’êtes pas – encore – connu ou reconnu dans votre milieu, alors cela peut mettre des barrières. C’est ainsi, c’est la vie. À vous de faire vos choix et de vous battre pour ceux-ci.

Ecrire un livre, c’est aussi des lecteurs

À supposer qu’une maison d’édition accepte de vous publier (le bonheur !), il y a un troisième élément à prendre en compte : les lecteurs.

Comment vont réagir les lecteurs sur le premier tome ? Vont-ils aimer ? Est-ce que la faim envahira vos lecteurs sur les lignes finales ou est-ce qu’ils développeront des allergies envers votre histoire ?

Si votre roman est approuvé, génial. Vos lecteurs attendront avec impatience la suite de votre histoire. Mais que se passerait-il si, pour une raison ou une autre, la suite n’était pas publiée ? La déception serait très grande et ils n’oublieront surement pas ce détail. Pas terrible comme début.

À l’inverse, si votre roman est maudit par les lecteurs, vous aurez gagné tous les mauvais points en un coup :

Mécontentement de votre maison d’édition, de vos lecteurs, votre image deviendra mauvaise et votre temps passé sur les autres tomes deviendra perdu…

Je termine cet article en me répétant :

Prenez conscience des conséquences que cela peut avoir. Envisagez surtout le futur si vous vous dirigez dans cette voie. Préparez-vous correctement.

Sachez que rien n’est impossible, je dirais même que tout est possible !

Racontez-moi si actuellement vous préparez, écrivez un roman une-pièce ou plus.

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