Plus je fréquente le monde de l’écriture, plus je m’aperçois qu’une maxime revient sans cesse.
Nous l’avons tous entendu un jour ou l’autre. Il s’agit de :
« Écrivez sur ce que vous connaissez »
Devant ces quelques mots, certaines personnes se dévalorisent et baissent les bras trop facilement :
« Rien d’intéressant ne m’arrive. Comment pourrais-je écrire quelque chose ? »
« J’adore la gymnastique, mais je ne veux pas aborder ce sujet… »
« Je suis dans la merde ! » ;-)
Devez-vous pour autant vous arrêter là ? Mettre un frein à votre créativité et vos émotions ?
Non, rassurez-vous.
Il s’agit simplement d’une mauvaise interprétation. Cette citation ne doit pas être prise littéralement…
Comment l’interpréter ?
Nous menons tous une vie plus ou moins régulière. Une vie avec nos petits bonheurs et soucis quotidiens. Puis, lorsqu’arrive notre moment de détente, nous désirons tous la même chose :
Écrire pour s’évader, s’inspirer, explorer d’autres horizons…
Mais comment faire dans ce cas ?
Écrire sur ce que vous savez ne signifie pas uniquement d’écrire sur des expériences que vous avez eues, mais aussi d’utiliser votre connaissance de la vie, de la nature et de l’humanité comme fondation pour votre histoire.
Nous avons tous les mêmes besoins primaires. Nous savons comment le monde fonctionne. Ce point constitue une sorte de squelette que nous pouvons pétrir à souhait pour lui en donner la forme voulue. Prenez-en conscience.
Mais encore…
Les différents genres
Je doute que Stephen King ait été piégé par un dôme à Chester’s Mill.
Je doute que J.K Rowling ait fréquenté l’école de Pourdlard
Je doute que… ;-)
Une multitude d’ouvrages le prouve :
Les romans ne sont pas créés par votre vie quotidienne, mais par votre vie intérieure.
Ce qui compte réellement devient la manière de percevoir et d’exploiter vos ressources intérieures. La capacité de l’homme à tendre vers cette source de créativité est une chose merveilleuse. Grâce à elle, toutes les portes vous seront ouvertes.
L’écriture demande beaucoup de ressources
Le domaine de l’écriture est vaste. Très vaste. Il ne faut pas non plus oublier les points un peu plus techniques.
Nombreuses seront les compétences à acquérir au cours de votre carrière – officielle ou non –…
- Chercher et rechercher efficacement des informations/données
- Stimuler sa créativité
- Se corriger
- Trouver son style
- Effacer l’inutile, même si ça fait mal
- Arrêter de pleurer à chaque blocage (c’est pour moi, ça
:-D
) - Organiser son temps
- Approfondir un domaine en particulier (comme souvent)
- Imaginer, rêver
- Cultiver sa patience et sa persévérance
- Développer son vocabulaire
- Apprendre à se relâcher
- Et j’en passe des meilleures…
Croyez-moi, si vous vous attachez à cette vision étriquée de « Écrivez sur ce que vous savez », vous n’irez nulle part. Comment imaginer un instant réaliser une œuvre sans améliorer les compétences nécessaires ?
Votre nouvelle maxime : « Écrivez ce que vous voulez »
Je crois personnellement que la meilleure expérience d’écriture se situe entre ce que l’écrivain connait et ce que l’écrivain recherche.
Sachez utiliser les fondements premiers de la vie, votre expérience et vos envies :
-
Ce que vous expérimentez :
Quels sont les moments marquants dans votre existence ? S’agit-il, par exemple, de votre premier baiser ? Comment pourriez-vous les intégrer dans votre roman ? Comment partager votre expérience avec les lecteurs ?
-
Ce qui vous intéresse :
Apprenez sur ce qui vous attire : L’escalade ? La survie ? La colonisation d’une planète lointaine ? Peu importe le sujet qui vous plait : vous pouvez effectuer des recherches et en apprendre davantage. J’aime les histoires de zombies. Devrais-je m’empêcher d’écrire à ce sujet parce que je n’ai jamais été mangé par l’un d’eux ? Non ! Des recherches : lectures, films, images, jeux… et c’est parti ! ;-)
-
Ce que vous imaginez :
Quel monde vous émerveille ? Quel endroit aimeriez-vous découvrir ? Quelle image aimeriez-vous présenter à votre lectorat ? Votre imagination vous offre une infinité de possibilités. Ne lésinez pas sur celle-ci et lâchez-vous !
-
Ce qui compte pour vous :
Cela va de soi : l’écriture de votre roman doit compter pour vous. Écrivez sur ce qui vous remue, vous passionne, vous donne de la joie ou de la rage. Si vous êtes réellement investi dans votre projet de roman, cela se ressentira à travers vos lignes.
-
Ce que vous ressentez :
Explorez, utilisez et partagez vos expériences émotionnelles avec les lecteurs à travers vos personnages. La sincérité d’une émotion est puissante et aide vos lecteurs à ressentir quelque chose de véritable dans ce que vous donnez.
Ces quelques points vous aideront à mieux déterminer vos attentes et surtout à ne plus avoir peur de vous lancer dans l’écriture.
Maintenant, vous savez qu’écrire sur ce que vous connaissez ne s’arrête pas seulement à la limite de votre expérience, mais à celle de l’infini…
Et si vous doutez encore de pouvoir rédiger un roman, voici une citation que j’aime beaucoup et qui s’applique bien dans ce contexte :
« Il y a des gens qui disent qu’ils peuvent ; d’autres qu’ils ne peuvent pas.
En général, ils ont tous raison. »
Qu’en est-il de votre relation avec cette maxime ? Qu’en pensez-vous ? Comment l’interprétez-vous de votre côté ? ;-)
Écrit par : Manuel .G
Super article. Je ne connaissais pas spécialement cette maxime, mais je suis une grande fan de celle-ci : » quand on veut, on peut »
Haha! Je ne savais pas qu’une de mes phrases banales pouvaient inspirer d’autres personnes!
Pas mal, comme suite…
Ecrire est très personnel et chacun trouve son inspiration comme il peut : dans son quotidien, dans le passé, dans ce qu’il a vu à la télé…
Quand j’ai terminé une histoire, je me demande souvent où j’ai été chercher ce que j’y ai mis. Quelquefois, c’est évident : une discussion à la machine à café avec les collègues, au cours de laquelle un petit détail a retenu mon attention. Je le range dans un coin de ma mémoire et dès que j’ai un moment, je rédige quelques idées qui reprennent ce petit détail, car je sais que je le réutiliserai. Mais, la plupart du temps, je ne sais pas la tournure que va prendre l’histoire. C’est comme si les personnages décidaient par eux-même. Je me surprends même à écrire sur des sujets ou des lieux que je ne connais absolument pas et qui m’obligent à me documenter. C’est aussi ça écrire : s’enrichir sans cesse et faire preuve d’ouverture et de curiosité.
Ah oui, j’oubliais : merci pour l’article !
…Amélie se leva et alla aux toilettes, puis alluma la télé et regarda « les feux de l’amour »
et puis là tout à coup elle s’est sentie comme aspirée par la télévision, c’est trop violent, elle ne peut plus se retenir à quoi que ce soit…. elle doit lâcher les accoudoirs de son fauteuil!…et hop!
et hop… on sonne à la porte. Surprise elle reste figer, immobile par l’image qu’elle vient d ‘ouvrir. Elle sent que son coeur va lâcher, elle s’étouffe. L’oxygène qui envahissait les lieux ne la suffisait plus, la lumière des lampes ne faisait plus son éclat. Ces quelques instants on suffit à Amélie pour vivre l’enfer sur terre. Mais alors que c’est il réellement passé devant cette porte? … Si seulement elle était alerté… La porte serait encor resté fermer.
« Ecrire sur ce que vous connaissez »… Si nous prenions tous cette maxime au pied de la lettre, vous imaginez comment seraient nos écrits?
Ex: « Amélie se leva et alla aux toilettes, puis alluma la télé et regarda « les feux de l’amour »
…
Pas vraiment intéressant! Je pense que tous les écrivains écrivent inconsciemment sur ce qu’ils ne connaissent PAS. Vous croyez vraiment que tous les écrivains fantastiques savent réaliser la transmutation du plomb en or? Que tous les écrivains de classe moyenne savent tout de la vie des célébrités?
C’est juste mon avis, à vous de voir 😉
PS: Ne t’inquiète pas Manuel, je pleure aussi à chaque blocage et ça arrive très souvent…
Je suis d’accord avec ce que tu dis. Des fois dans le cadre du travail, on est obligé d’écrire sur ce qu’on ne connait!
Très bien résumé, surtout à propos des ressources exigées. Merci pour ton article.
A quand un extrait de tes écrits?
Cordialement
Salut Romain,
J’y songe petit à petit, mais j’ai d’abord d’autres priorités et ce ne sera probablement pas via ce site (là n’est pas son objectif.)
Cependant, vous serez tenus informés 😉
Merci pour cet article très intéressant, et cette excellente citation d’Henry Ford.
De mon côté, ma recommandation est la suivante : écrivez sur ce qui vous passionne !
L’écriture est un travail de longue haleine, être passionné sur son sujet d’écriture permet de mettre toutes les chances de votre côté pour aller au bout de votre projet et de ne pas abandonner en cours de route, car vous serez motivé, stimulé. Bien sûr, il y aura des coups de mou. Mais justement, votre passion vous permettra d’aller au delà de ces moments plus difficiles à passer.
Généralement, nous sommes passionnés dans des domaines pour lesquels nous possédons déjà des connaissances. Nous nous y intéressons, nous nous y investissons, et cela alimente notre passion tel un cercle vertueux. Ainsi, dans ces domaines, nos connaissances sont bien supérieure à la moyenne. Ensuite, comme le dit Manuel, il faut continuer toujours et encore à se former. Nul besoin d’être un expert, mais il faut posséder des bases solides dans le domaines que l’on aborde.
A bientôt, Fred
Salut Fred,
Tu touches un point important quant à l’écriture et le travail derrière un roman : un sujet qui passionne l’auteur.
Sans ce sujet envoûtant, le voyage risque d’être long et pénible.
Bien définir ses attentes est important et permet de ne pas se lancer aveuglément dans l’écriture. Il faut prendre le temps de réfléchir à l’histoire souhaitée. Déterminer les caractéristiques plaisantes à ses yeux et les laisser croître, mûrir un peu. Dans l’écriture, le temps constitue un allié précieux pour peu que l’on sache l’utiliser.
Au plaisir de te lire, Fred.
À bientôt.
J’aime beaucoup ce que tu écris. Néanmoins je crois que même dans les scènes les plus inventées il y a une part de vécu: ma petite vieille est à l’hôpital, je pense à ma tante et à une visite que j’y ai faite, mon fantôme arrive un peu brutalement et fait peur au chat, je décris mon chat et je pique les expressions à mon homme … dans chaque petit bout de ce que nous écrivons, il y aura une part de vécu, et c’est cela qui donnera notre humanité à notre écrit. Même Poudlard s’inspire sans doute de plein de lieux historiques.. les scènes avec les profs doivent faire référence à quelques souvenirs…
Je suis d’accord avec toi et c’est d’ailleurs ce que je dis dans l’article ^^
Mais c’est vrai que ce n’est peut-être pas assez explicite (honte à moi ! 😉 )
Merci de ton passage 🙂
Bon article! Je pense aussi que n’importe quelle visite banale au centre commercial du coin peut être décrite comme une expédition épique : romancer, c’est notre boulot! On peut d’ailleurs se servir de l’ambiance du premier samedi des soldes pour rendre crédible quelques détails d’une attaque de zombies…
Très bon exemple du point de vue à adopter pour écrivain en devenir 🙂
Et cet article pourrais presque résumer l’écriture en elle même. Faire quelque chose que l’on aime avant tout. Je fais souvent le parallèle avec les études où l’importance de faire des choses qui nous plaisent en parallèle afin de garder un capital motivation maximum et ne pas baisser les bras au premier désert de ce long voyage !
Ha, la fameuse traversée du désert ! Toute une histoire 😉