— Coucou, Magali. Bonjour à tous !
— Oh, ton bouquet est magnifique !
— Je n’ai pas pu m’empêcher de cueillir ces primevères en chemin…
— Tu as bien raison ! Ces fleurs… les voir me met du baume au cœur, finis la grisaille et le froid de l’hiver !
— Oui, enfin, y’a plus vraiment de saison…
— À qui le dis-tu ?
— Pff, c’est plus ce que c’était, ma pauvre dame !
Gaëlle et Magali échangent un regard rieur, alors que Ma Muse s’indigne. Ma plume, elle, frétille d’impatience…
— Je crois que Ma Plume a vraiment hâte que nous lancions notre jeu !
— Et ne parlons pas de Ma Muse qui n’en peut plus de notre manque d’imagination !
— Bon, allons-y alors ! Donnons l’occasion à nos amis de parler du printemps d’une façon plus originale que nous, avec un petit poème !
— Et je rajoute une contrainte, il faut parler du printemps comme d’une jeune femme…
— Oh oui, une allégorie, quelle bonne idée !
— À vos papillons, hirondelles et bourgeons… Envolez-vous !
— Et toi, Gaëlle, comment imagines-tu Dame Renouveau ?
— Et bien, je ne veux pas influencer nos scribouillards, mais je compte bien participer à ce jeu !
— C’est vrai ? Peut-être que je m’y essayerais également alors !
— Ma Muse n’a plus qu’à nous aider comme il se doit !
Une gracieuse dame, voyez vous comme elle danse
dame renouveau porte bien son nom
le nom qu’elle voulait cependant c’était M’selle Manon
Et tout en dansant avec grâce voyez vous sans perdre une pointe de son élégance
Elle répand des fleurs partout, en décorant
sa robe d’un vert étincelant
Et c’est ainsi, avec tant célérité
comme elle était arrivée
qu’elle terminait sa dance
avec tant de grâce voyez vous sans perdre une pointe de son élégance
Chères Gaëlle et Magali,
Je suis triste de constater l’absence de nos scribouillards pour commenter cette belle idée sur le printemps !
Cette tristesse se rajoute à celle de ma vie qui depuis plusieurs mois est sérieusement bousculée par la terrible
maladie » A » ! Et que ma chérie, mon épouse depuis 61 ans, se bat pour lutter contre cette déchéance ! Elle se
laisse aller, se reprend, abandonne, perd ses repères, ne peut plus marcher ! Je l’aide de toutes mes forces et
des infirmières viennent matin et soir s’occuper d’elle avec compétence, bienveillance et chaleur humaine !
Ces merveilleuses jeunes femmes m’apportent du réconfort ! Le service à la personne à domicile,c’est très
efficace, c’est la vrai France !
Gaëlle et Magali , je vous remercie pour votre travail et vous savez ? ma plume,ma muse on ne peut plus s’en passer!
Le printemps c’est le renouveau, nous sommes impatients de le retrouver, c’est la joie de vivre, la nature se remet en
marche ! Les plantes, les arbres, les oiseaux, tout ce qui vit s’épanouit, même nous, les humains, certains rencontrent
l’amour, tout est beau en cette saison, les fleurs le prouvent , et nos abeilles s’impatientent d’aller butiner ! L’air sent bon
le soleil se lève plus tôt et se couche plus tard ! le monde animal est en effervescence et profite des végétaux en pleine
croissance, tout semble merveilleux ! Pourtant il y a des gens malheureux,même au printemps ! Alors, pensons à eux !
Merci de ta participation Jacandre ! Je suis vraiment désolée d’apprendre pour ta femme… Le printemps est la saison du renouveau, mais oui même au printemps il y a de la tristesse et des épreuves ! Nous sommes de tout cœur avec toi !
Je me joins au commentaire de Gaëlle. Merci, malgré les circonstances, de venir te détendre avec nous et de partager tes écrits.
Nous l’attendions depuis des mois.
Rêvant de plus en plus à sa douceur, son odeur, à sa lumière réconfortante et ses couleurs chatoyantes…
Des prémices, des indices, des épices l’annonçait pleine de malice ! Elle disséminait ça et là des traces de son passage. Faisait courir de nombreuses rumeurs sur ses futures humeurs.
Le froid avait glacé nos esprits, et le simple fait de penser à elle… Tous les cœurs se réchauffaient !
Certains l’avait prise en grippe, ça les rendait malade. Mais elle arrivait à grand pas. Bientôt, elle balayera le froid et l’enfermement, rien qu’en ouvrant ses bras.
Elle, si vivante, arrivait. Là voilà !
Comme une lumière dans le noir,
comme une célébrité entre les costumes sombres, nous commencions à la distinguer de loin.
Telle une faible lueur, qui montait des ténèbres pour effacer l’horreur d’un hiver meurtrier. Elle allait nous laisser profiter de ses charmes.
Et un soir, où le soleil clément avait accepté sa demande, elle marchait droit vers l’est. Déridée, spontanée, désinvolte !
Son regard qui illuminait tous les recoins de la campagne, d’une chevelure ondoyante, fluide et couleur blé d’or, qui promettait des récoltes abondantes.
Quand on la suivait, son parfum de fleurs embaumait l’air, qui devenu doux et agréable nous laissait emplir nos poumons comme si nous eûmes respirés pour la première fois.
Ah la première bouffée du printemps, cette tendre maîtresse qu’on retrouve tous les ans !
Fin
Cher Jacandre, profite de la lumière du printemps pour renforcer votre moral, il est fort important dans le combat que ta femme et toi traversez.
Bon courage en tout cas.
Grâce à toi, nous penserons à eux.
Merci Gaëlle et Magali pour cette proposition et ce challenge si rafraîchissants !
Merci Maud !
Me voilà, je me lance dans le bal des poèmes du printemps, le mien sera en prose… j’espérais faire mieux, mais peut-être reviendrais-je plus tard pour raconter l’histoire d’une autre déesse de cette saison :
Le soleil se lève et caresse son corps. Elle fronce les sourcils, les paupières baissées et se met à siffler. Les notes s’égrènent dans l’air frais de ce début de matinée. Bien vite, des oiseaux lui répondent. Elle veut sourire, mais elle dort depuis si longtemps. Ses membres lestés de plomb ne lui répondent plus. Remuer ses doigts lui arrache un gémissement, des bourgeons s’en libèrent. Petit à petit, la sève se diffuse. Dans sa course effrénée, sa toison redevient verte, des pâquerettes s’égaillent sur son bas-ventre et laissent deviner l’écorce rainurée sur son ventre. Le temps passe. Chaque année, elle se renouvelle, elle mûrit lentement durant une saison. Elle parvient à dégager un bras et les vieux flocons de neige scintillent une dernière fois sous la lumière dorée. Le second remue et avec une grâce sans pareille, son dos se détache de la terre. Ses longs cheveux de la couleur des primevères se mélangent aux plumes des hirondelles. Un chignon informe leur sert de nid. Elle émerge enfin de ce long hiver. Elle s’étire lentement et de ses seins renaissent des rivières. Le bruit de l’eau attire des animaux. Ils s’abreuvent jeunes et vieux, des fleurs s’épanouissent et elle ouvre enfin ses grands yeux, libérant des papillons et autres abeilles. Les insectes butineurs bourdonnent au loin et le printemps sourit enfin.