— Gaëlle ! … Gaëlle ? C’est toi, là-bas, dans le noir ? … Attends ! Laisse-moi te regarder… Mais… Mais tu pleures, Gaëlle. Ça n’a pas été là-bas… Et alors… Qu’est-ce qu’ils comprennent, ces éditeurs, à part le « je » et le « il », hein ? Qu’est-ce que tu croyais ? Devenir, comme ça, Gaëlle, l’écrivain qui narre à la seconde personne !
* Gaëlle éclate de rire.*
— OK, je fais « Magalida » et, toi, la « Gaga L’Amorosa »… ça aura au moins eu le mérite de te faire rire !
— Magalida… complètement fada!
— Allez, essuie-moi ces larmes, les éditeurs vont bien finir par l’accepter, ton roman. Il est génial.
— J’y crois, mais c’est dur… Je passe par un gros trou noir, je ne sais pas où je vais, j’ai du mal à voir le bout du tunnel. J’aurais presque envie de les harceler pour qu’ils me donnent une réponse. C’est tellement long, d’attendre.
— Ne te laisse pas envahir par le côté obscur de la force, jeune scribouillarde ! Après la nuit vient la lumière.
— Moui…
— Allez, pour te changer les idées, on lance le jeu, tu es d’accord ? Bon, chers scribouillards, nous vous proposons d’écrire un texte autour du champ lexical de la NUIT. Décrivez une scène de nuit, les ténèbres, l’obscurité, bref, on veut vivre dans le noir pour éviter le syndrome de la page blanche !
— Oh ! Elle était facile, celle-là.
— Ah ! Gaëlle, j’étais sûre qu’elle te ferait plaisir. C’est à vous, les amis !
— Magali, tu as oublié de leur demander de ne laisser aucune zone d’ombre dans leur texte.
— Te revoilà parmi nous, Gaëlle ! J’aime te voir sourire.
— Ceci dit, dans le noir, tu ne pourras que l’entendre…
— Allez, laissons nos participants sombrer avec leurs muses dans l’encre de leurs plumes.
Bonjour,
je viens de découvrir à l’instant ce site.
J’aimerais vous proposer un texte sur le noir mais il faut savoir que j’ai une « une peur bleue » du noir .
Est il possible de présenter ainsi quelques lignes sur ma phobie du noir.
Bien à vous
Naj.
Bien sûr, Naj ! Vous pouvez jouer à tous les jeux, anciens ou nouveaux. Et même plusieurs fois si vous le souhaitez ! 😉 Au plaisir de vous lire.
Il fait nuit. Et alors ? La route en sera plus belle encore. L’odeur est plus réelle, les bruits plus matériels, la couleur plus profonde. Regarde toutes ces ombres. Mais quoi ? Aurais-tu peur ?
Marche bien derrière moi, je suivrai mes délires. Pour rêver en journée il faut fermer les yeux. Dans l’ombre on est chez soi, dans l’ombre on est partout, et partout à la fois. On marche au gré de nos visions, le noir est tout peuplé des hallucinations qu’on rêve ou qu’on devine, de ces fantômes, figures divines qui sont ce que nous en faisons. La chouette hulotte hulule, et dans l’obscurité tu crois apercevoir un de tes cauchemars. Mais il fait noir. Tu ne vois rien, et c’est toi qui dessine à tâtons le paysage éblouissant qu’on ne peut vivre que le soir. Tu veux des couleurs tu en as, tu veux la liberté elle marche derrière toi en riant aux éclats. Les ténèbres ne cachent que ce qui n’est pas, ou qui n’a pas lieu d’être. Marche bien dans tes pas ; dans l’ombre on est chez soi, dans l’ombre on est partout, et partout on ira
Merci, Alice. Texte intriguant, j’aime beaucoup l’ambiance et le ton de la narration.
😀 je me suis bien amusée en tout cas. Je prends peu le temps de participer mais je lis avec plaisir les écrits de tout le monde et j’adore votre concept!
Magnifique votre texte.
J’avance à pas lents le long de cette rue qui, d’habitude est pleine de monde mais aujourd’hui je suis seule éclairée par le faible halo de la lune dévisagent ma démarche irrégulière. Je manque de tomber à plusieurs reprises, tendant maladroitement mes mains devant moi comme si le vide pouvait me retenir. Je respire fort, je tente d’accélérer le pas, sans succès. Plus j’avance, plus j’ai la sensation de m’éloigner de mon but. L’idée de rebrousser chemin m’effleure l’esprit. Un sentiment étrange me parvint, mes mains moites s’agitent frénétiquement dans l’air et le sol se dérobe sous moi. Quelques minutes ou quelques heures plus tard, je ne saurai le dire avec certitude, un son strident parvint à mes oreilles…je me réveille.
Etonante description, où on ne sait si le personnage rêve ou s’il s’est endormi ivre. L’ambiance est prenante. La première phrase est un peu longue. Merci, Julie.
La rue est déserte et mal éclairée, mais je n’ai pas le choix, ce soir, je dois rentrer seule.
Malgré qu’il ne soit pourtant pas très tard, le soleil est déjà couché. Même pas de ciel étoilé, ni de pleine lune pour guider mes pas. J’avance à tâtons, j’aimerais courir pour aller plus vite, mais les pavés inégaux sous mes talons me font craindre la chute. Un vrai four ! je ne vois rien !
De temps en temps un réverbère au loin éclaire faiblement des ombres fortuites que je me représente comme des spectres cherchant leur chemin comme moi, perdus dans les ténèbres.
Derrière moi, des pas résonnent, je les devine qui se rapprochent , rapidement, bruyamment. Je presse le pas et manque de tomber, me retenant au mur avant que je ne sente une main m’agripper et une voix me dire : » Mademoiselle, vous avez laissé tomber votre écharpe! »
Merci, en retard, de cette participation Mademoiselle S. La seule chose que je ne comprends pas trop c’est le four… Pour moi, il symbolise plus la chaleur que le noir.
Mes yeux s’ouvrent sur le néant. Je reste là, le regard perdu dans le noir.
Le temps semble figé tout comme l’espace qui m’entoure.
Seul le tic-tac de l’horloge me rappelle sa fuite.
Au loin, le bruit d’une voiture s’amplifie. Ses phares sur ma fenêtre donnent vie à des ombres dansant follement, instant éphémère, avant de retourner se cacher dans l’obscurité.
Une portière claque, du gravier crisse, une serrure tourne, des gonds grincent, et bientôt cette présence, qui n’était que son, rejoint mes ténèbres.
Un cadre s’illumine au milieu de nulle part, disparaissant une fois les pas rapprochés.
Une poignée tourne. La porte s’ouvre révélant une ombre dans l’ombre, silencieuse autant que possible.
Le bruissement d’un drap, le craquement du lit et puis quelques mots qui me permettent de retourner à une nuit sereine : « Bonne nuit mon amour ».
Belle ambiance Jeremie, merci !
Merci Jeremie ^^
J’ai adoré cette tranche de nuit !
En espérant que ça ne sois pas trop tard. 🙂
La lune se meurt. À cause de toi évidemment qui me laisse seule dans une sombre ruelle de la capitale. Chaque pas que tu fais assombrit ce futur que je ne saurais vivre sans toi. Je tombe sur le goudron refroidi par la nuit et lève la tête en direction du ciel. Les étoiles sont si belles ce soir. Elles complètent avec perfection les ténèbres qui s’abattent sur moi, donnant une once d’espoir à cet avenir rempli de pénombre. Une légère brise d’été souffle sur mon visage. Je n’entends plus tes pas. Seul le silence de la nuit m’accompagne dans cet descente aux enfers.
Il n’est jamais trop tard, Clio. Le cœur sombre, mais quelques lumières brillent encore 🙂 Bravo !
Voici mon obscure contribution.
Le crépuscule arrive. Dévoré par l’obscurité rampante, le jour se meurt dans un dernier rayon. La lune timide se cache dans l’ombre de la terre et les étoiles, trop fatigué, préfère se voiler de nuages sombres. La noirceur de la nuit m’aveugle et je tâtonne dans les ténèbres pour échapper à mon cauchemar. La brume nocturne me caresse la nuque, je frissonne, de froid ou de peur, je ne sais pas, peut être les deux. Las de chercher une échappatoire, je me laisse glisser le long d’un mur et j’attends que le mystère qui se meut dans la pénombre vienne à moi. Ça y est, je l’entends, elle a le pied traînant d’une démarche de somnambule. Je pourrais presque deviner sa silhouette, sculpté avec les sons qu’elle produit. Je l’imagine qui s’accroupi devant moi, son souffle glacial balaye ma chevelure. Un mouvement d’air, elle frappe et brise mon mauvais rêve. Je rejoins la mort dans sa solitude.
Wouaw, Isabelle ! Vraiment, bravo pour ce texte, j’adore ! Merci merci !
Merci beaucoup Magali, j’ai pris plaisir à écrire ce petit bout de texte. Je vais essayer de participer plus souvent au jeu d’écriture, c’est fou comme ça fait du bien d’écrire.
De passage par hasard,
j’ai très envie de partager avec vous ce superbe poème
qui colle parfaitement à la thématique demandée
excusez moi d’avance si ça ne répond pas à la consigne
ce n’est peut être pas le meilleur endroit pour le partager
mais :
« N’entre pas docilement dans cette douce nuit,
le vieil age doit gronder,
tempêter au déclin du jour.
Hurler, hurler contre la mort de la lumière.
…
Si le sage sentant la fin sait que les ténèbres sont justes,
Car ses mots n’ont point forgé de foudre,
Il n’entre pas docilement dans cette douce nuit,
Hurle, hurle à l’agonie la lumière. »
Dylan Thomas
Bonjour Clément, c’est très joli et dans le thème, mais l’objectif c’est que ce soit toi qui nous fasse découvrir un texte que tu as écrit. En tout cas, merci pour la découverte.