On constate ces dernières années une hausse du nombre de collections de livres « policiers », et un développement des collections existantes, dans de grandes maisons de littérature générale et de littérature jeunesse, phénomène directement lié au succès du genre.

En effet, Dan Brown, Fred Vargas ou encore Marie Higgins-Clark, pour ne citer qu’eux, ont le vent en poupe.

Si vous souhaitez pouvoir un jour avoir la fierté de voir votre nom écrit à côté du leur sur l’étagère d’une librairie, voici quelles précisions qui en éclaireront sans doute plus d’un !

 

Romans policiers ou littératures policières ?

Tout d’abord, nous parlons très souvent de « romans policiers ». Or, il serait plus juste de parler de « littératures policières », car se cachent sous cette appellation, le roman problème, le roman noir ou le roman à suspense.

Le roman problème obéit à un protocole fixe : un meurtre initial, un nombre restreint de

suspects, un détective menant l’enquête et la révélation du coupable.

Le roman noir met en scène le malaise d’une société confrontée à la criminalité, la violence et la marginalité. Le détective privé n’affronte pas le crime comme un problème logique à résoudre, mais rencontre le danger, la violence – mais aussi l’amour et le sexe

– Le roman à suspense (ou thriller) choisit le point de vue de la victime désorientée par le danger. Menace, attente et poursuite sont les trois composantes.

Caractéristiques communes de la littérature policière :

Néanmoins, on retrouve dans ces trois types de romans un certain nombre de caractéristiques communes qui devront figurer dans votre œuvre.

Le délit : l’action qui pose problème aux yeux de la loi.

La victime : personne qui subit le préjudice. Ne pensez pas d’elle qu’elle n’a aucune importance parce qu’elle est déjà morte. Donner des détails sur sa vie, ce qui transportera complètement le lecteur qui, alors, ne la verra plus comme un personnage, mais comme une personne.

L’enquêteur : qui va chercher à résoudre l’affaire est très souvent représenté comme un solitaire même s’il évolue au sein d’une équipe. Dans la plupart des cas, il est lié corps et âme à son travail et y consacre tout son temps. Il est rarement marié, parfois divorcé et a très peu, voire pas d’amis. Son travail, c’est toute sa vie. Toutefois, dans certains romans, l’enquêteur n’est pas toujours de la police. Il peut être homme de loi, détective privé, ou peut exercer une tout autre profession n’ayant aucun rapport avec la justice.

L’indic : qui aide l’enquêteur en lui donnant des informations afin qu’il résolve l’affaire. Il peut — être un homme du service des immatriculations, un ancien flic ou encore la secrétaire d’un avocat qui peut fouiller dans les dossiers. Laissez place à votre créativité.

– L’indice : qui va aider l’enquêteur à résoudre l’affaire, à trouver le coupable

Le coupable : celui qui a commis le délit n’en a jamais l’air. Il est sympathique, intelligent (pour ne pas avoir été découvert jusque-là… !) et ne fera que quelques brèves apparitions dans un petit nombre de chapitres.

Le mobile : raison pour laquelle le coupable a commis le délit

On notera aussi quelques passages où l’enquêteur devra forcément se rendre : le labo du légiste, le visite chez l’ex-femme… et quelques évènements auxquels il n’échappera pas : la course poursuite, son agression par un homme qui finira par s’enfuir sans qu’on découvre son identité. Ne tombez pas non plus dans les clichés…

Sans la présence de ces éléments, votre roman, à défaut ne pas être un mauvais roman, ne sera pas, non plus, un roman policier.

Des méthodes à adopter :

Voici quelques conseils :

– Tout d’abord, il faut savoir que la logique du Polar et du Thriller est toute assez simple. Allez droit au but, plantez le décor, et confirmez au lecteur, qui n’a pas forcément beaucoup de temps pour les loisirs, que vous êtes dignes des quelques instants qu’il vous accorde.

– Définir l’histoire dans les grandes lignes, ce qui ne prend que quelques pages

– Accordez beaucoup d’importance au décor, car il ne se passe quasiment rien tout au long de l’intrigue donc il faut passer beaucoup de temps à poser, décrire le décor afin de nourrir le lecteur et de faire en sorte qu’il n’arrive à satiété qu’à la fin du roman.

– Développez maintenant ces grandes lignes de façon chronologique. N’hésitez pas à faire durer le suspense. Il faut se concentrer sur la chronologie, essentielle dans un polar encore plus qu’ailleurs.

– Définir alors la structure du récit : les éléments dont le lecteur va avoir connaissance, à quel moment, quelles sont les grandes questions qu’il doit se poser, et que vais-je essayer de lui faire croire.

– Vérifiez qu’il n’y a pas de chevauchement, voire d’anachronisme

– Attribuez à chaque évènement, si court et si insignifiant soit-il, une date, une heure et une durée. Reportez-les sur une feuille annexe dans l’ordre de leur apparition, ce qui pourra aider. Notez bien, qu’il n’y a pas d’évènements banals, car, tous, feront partie d’un quotidien que vous aurez créé et qui fait oublier aux lecteurs qu’ils lisent.

– La dernière phrase de chaque chapitre doit être la plus soignée. Un événement inattendu intervient dans la dernière phrase, et le lecteur sait qu’il ne peut pas lâcher le roman. Créez des insomnies !

– Les dernières pages doivent complètement surprendre le lecteur. Si celui-ci se doute de la tournure que va prendre le dénouement depuis la moitié du livre, son effet de surprise sera complètement gâché et votre roman aussi…

 

Après tous ces bons conseils, qui, peut-être, en feront germer bien d’autres dans votre esprit, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et laissez place à votre imagination !

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